Nous (les membres de la commission) faisons avec le patient une anamnèse et nous utilisons les questionnaires validés scientifiquement qui mesurent la sévérité de l’acouphène, la détresse psychologique qu’il entraîne et le handicap qu’il représente dans la vie quotidienne du sujet.
Les réponses nous permettent de mieux connaitre la personnalité du patient acouphénique. Dès à présent, nous pouvons noter que :
- l’apparition de l’acouphène est concomitante, ou suit de quelques mois, un évènement de vie stressant. On retrouve, assez souvent, des évènements comme un deuil, un déménagement, une rupture amoureuse, un départ à la retraite, un changement de travail…
- il y a souvent un terrain psychologique favorable. On retrouve chez les patients acouphéniques un certain nombre de plaintes :(fatigue chronique, irritabilité, troubles de la concentration, parfois de la mémoire, agitation diurne ou nocturne, hyper-vigilance, hyperactivité émotionnelle).
On note également des manifestations cliniques psychologiques associées comme : anxiété généralisée, attaques de panique, phobies sociales, anxiété de performance, troubles de l’estime de soi et des manifestions cliniques somatiques telle que : maux de tête, douleurs de la mâchoire, maux de dos, douleurs musculaires.
Dans mon livre, faisant suite à ma pratique en cabinet depuis 7 ans et en équipe pluridisciplinaire depuis 5 ans, j’ai essayé de décrire la personnalité souvent anxieuse et émotive du patient acouphénique qui pourrait se résumer ainsi : personnalité anxieuse avec dysfonctionnement du système nerveux neuro-végétatif, émotions négatives excessives, réactions de stress et anxiété, renforcement de l’intensité de l’acouphène.
Comment mettez-vous en place l’accompagnement sophrologique ?
A cause de l’acouphène, le sujet devient “hyper vigilant”, en décalage dans sa vie avec les événements de son quotidien, ce qui nuit à la qualité de sa journée et surtout de son sommeil.
La sophrologie va permettre au patient de rééquilibrer le système limbique et nerveux, de rendre, au fur et à mesure de l’entraînement, le signal non perturbant, de refaire le lien corps-esprit et grâce au lâcher-prise, de trouver une nouvelle maîtrise et contrôle de son corps.
Les techniques de détente, de respiration et de visualisation vont permettre :
- d’obtenir une détente musculaire (le patient est souvent hypertendu),
- une détente mentale (le symptôme est obsessionnel),
- un meilleur contrôle des émotions (mettre de côté les idées négatives et obsessionnelles),
- une diminution du stress (activer les activités de plaisir pour relâcher les tensions),
- une dynamisation du positif (retrouver le calme et la confiance).
Les séances, en quelques semaines, vont permettre au patient de mettre à distance les bruits parasites, diminuer leur intensité, détourner l’attention vers d’autres objectifs plus intéressants et être plus serein au quotidien.
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