Amblyopie? Mon oeil !

Par Michèle CASTANET

Santé Intégrative n°40

L’amélioration spectaculaire d’une amblyopie après ostéopathie est difficile à comprendre. Pourquoi serait-elle inacceptable ?



C’est en 1950, en entrant à l’école primaire que le diagnostic était tombé : mon oeil droit était amblyope (en ce temps-là on disait "avoir un oeil fainéant", ce qui m’avait fortement déplu).

La rééducation proposée était simple. Il suffisait, avait dit le médecin ophtalmologiste consulté, de mettre un cache-oeil du style bandeau de corsaire (Flex, c’était son nom) sur l’oeil qui y voyait, afin d’obliger l’oeil fainéant à faire l’effort de voir. Hélas, pour une petite fille, ressembler à un corsaire, n’avait rien de
réjouissant. De plus, ma grand-mère qui devait veiller à cette rééducation particulière, n’y avait pas vraiment cru. Je suis donc "devenue", à l’âge adulte, amblyope d’un oeil et donc à vie.

Un jour, j’entends parler par mon assistante à France 3 Marseille où je travaille, d’un de ses amis d’enfance, ostéopathe, qui avait remis en place l’articulation de la cheville de son fils qui souffrait d’une entorse (alors que le médecin avait demandé un plâtre). En quelques mouvements, la cheville était redevenue
normale ! J’avoue que je ne crus pas vraiment à cette histoire...

Or il se trouve que cette année-là (février 1997), je souffrais d’une douloureuse uvéite de mon oeil gauche. Le traitement de l’uvéite, à base d’atropine, provoque une dilatation de l’iris qui gène considérablement la vue. Sans y croire, mais plutôt par curiosité professionnelle, je décide de prendre rendez-vous avec cet ostéopathe. Il n’a pas l’air de trouver de l’intérêt à mon histoire d’uvéite, mais détecte un problème à l’oreille droite et m’interroge. Non, je n’ai jamais eu ce genre d’ennui (on ne peut pas tout avoir) mais il persiste et me dit : « de toute façon, cela n’a pas d’importance car j’ai réglé le problème. » En moi-même, je pense que régler quelque chose qui n’a jamais existé ne doit pas être bien sorcier... Mais il est tard, la nuit est tombée et avec mes yeux qui ne voient pas grand-chose il est préférable que je rentre chez moi le plus rapidement possible, si je peux encore conduire (ce qui n’est pas, j’en conviens, vraiment prudent).

En m’asseyant dans ma voiture, j’ai un véritable choc, je vois nettement le numéro de la plaque d’immatriculation de celle qui est garée devant la mienne ! Je me précipite chez mon opticien à qui je raconte l’histoire de l’homme qui m’a bougé les os du crâne et de mon oeil amblyope qui s’est "brusquement" mis à voir. Il se met à rire et me dit « ce n’est pas compliqué, nous allons voir cela tout de suite ».



Rédigé le 28/08/2014 à 10:50 modifié le 28/08/2014


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