Cette technique d’auto-hypnose, qui prend aussi en compte la méthode d’autosuggestion d’Emile Coué, vise à provoquer une déconnexion générale de l’organisme.
Le Training Autogène de Schultz (TAS) est une technique d’auto-hypnose.
Training autogène signifie " entraînement par soi-même ". Il a été mis au point, au début du siècle, par le médecin psychothérapeute allemand Johannes-Heinrich Schultz.
Ce dernier qui pratiquait l’hypnose, s’inspira également, de la méthode d’Emile Coué, une autosuggestion à base de formules répétées. Le TAS est considéré comme une auto-hypnose au cours de laquelle le niveau de vigilance est moins abaissé que lors de l’hypnose proprement dite. Cette technique est très utilisée en Allemagne, au Japon et dans les pays scandinaves. En France, elle est pratiquée, en cabinet et en hôpital, par des psychothérapeutes et par certains naturopathes. À l’hôpital, elle est surtout répandue en psychiatrie (à l’hôpital de la Pitié, à Paris, dans le service du Pr Allilaire notamment), mais aussi par exemple dans le service d’alcoologie à Beaujon (92 Clichy), dans les centres antidouleur et en anesthésie…
Six exercices à effectuer
Le training autogène se déroule par étapes. Il se compose de six exercices qui visent " à produire une déconnexion générale de l’organisme, par une modification volontaire de l’état tonique ", précise André Passebecq, naturothérapeute. Ces six exercices concernent successivement les muscles, le système vasculaire, le cœur, la respiration, les organes abdominaux, la tête. Elle effectue à chaque séance un exercice différent. Six séances sont donc nécessaires pour réaliser l’ensemble du training autogène.La personne peut s’installer soit en position assise, soit en " cocher de fiacre " (c’est-à-dire assise la tête penchée en avant) ou, mieux, allongée, pieds bien au chaud. Le TAS invite à se concentrer sur des formules précises qui induisent à porter attention ce que l’on ressent. Le premier exercice débute par le rituel : " Je suis tout à fait calme ", phrase prononcée par le praticien ou le thérapeute, qui poursuit : " Mon bras gauche (droit) est lourd ", " Mon corps est lourd ". Le patient imagine, sent que son esprit est calme et que son corps est lourd. Il se détend. Chaque exercice dure de vingt à trente minutes. Effectué avec un thérapeute une fois par semaine environ, il est souhaitable de le refaire quotidiennement chez soi. Cette méthode demande de porter attention à la respiration, qui doit être naturelle. Pour le second exercice, le praticien prononce à nouveau ces mots : " Je suis tout à fait calme ", " Mon bras gauche (droit) est lourd et chaud ", " Mon corps est lourd et chaud "… Et il ajoute : " Mon cœur bat calmement ". Lors de la séance suivante, il ajoutera : " Ma respiration est tout à fait calme "… Puis après : " Ça respire ", puis : " Mon plexus solaire rayonne d’une douce chaleur " et enfin : " Mon front est frais ". À la fin des six exercices, un temps de reprise de l’activité est ménagé, des étirements sont effectués. " Les réactions, au moins dans un premier temps, doivent être contrôlées par un praticien, souligne André Passebecq, car cette déconnexion favorise les états de régression. La personne peut ressentir des angoisses, des sensations de membres morts. Elle peut à ce moment-là se rappeler des cauchemars. Le praticien, qui a dû lui-même s’initier au TAS, est alors là pour rassurer. "
Pour améliorer la circulation sanguine, la digestion, le sommeil…
La relaxation induit une sensation de pesanteur et de chaleur dans les membres. La pesanteur entraîne une décontraction musculaire. Quant à la sensation de chaleur, elle augmente l’irrigation sanguine au niveau de la peau. " Un travail récent a pu monter l’amélioration durable du débit circulatoire périphérique, c’est-à-dire des extrémités du corps, suite à l’apprentissage de la relaxation. Dans le même temps, la température centrale chute en moyenne de 0,3° C, ce qui semble se retrouver dans toutes les relaxations, traduisant la baisse du métabolisme, comme dans le sommeil où la température centrale s’abaisse naturellement ", précise le Dr Philippe Brenot." La sensation de fraîcheur du front correspond à une vasoconstriction. Elle est importante dans la reconstruction émotionnelle du corps, car elle représente le complément naturel, anti-émotion de la chaleur corporelle. "
De nombreuses études sur le training autogène montrent qu’il agit comme un antistress, améliore le sommeil, la circulation sanguine, la digestion et la respiration. Par ailleurs, les travaux de Luthe, élève de Schultz, ont évalué qu’après un mois d’entraînement, les patients présentaient une réduction significative de 5 % de leur rythme cardiaque. Chez ceux qui souffraient d’une tachycardie fonctionnelle, la réduction est plus importante : de 10 à 15 %. Schultz lui-même soulignait l’action bénéfique de sa méthode sur les états d’hypertension. Les indications du TAS sont nombreuses : asthme, cancérologie, douleur, neurologie (maladie de Parkinson), pathologies cardiovasculaires, sexologie, dermatologie (eczémas, psoriasis), toxicomanies… Parmi les milliers de personnes suivies par Schultz figuraient de nombreux cas d’alcoolisme et de dépendance à la morphine et à la cocaïne. …
Névrose, angoisse, phobies, asthénie
Une pratique plus avancée permet d’accéder au cycle supérieur du TAS, qui est en général conduit par un psychanalyste. L’accent y est mis sur l’imagerie mentale et non plus seulement sur la sensation. Le patient est invité à visualiser mentalement des objets, des couleurs, des représentations abstraites ; il pourra prononcer des phrases telles que : " l’alcool m’est indifférent ", par exemple. Dans la mesure où son tonus biologique est abaissé, il peut mieux recevoir des suggestions durables, d’où l’importance, bien sûr, de consulter un thérapeute sérieux et confirmé qui possède une éthique. Parmi les indications psychologiques du TAS, figurent : " les névroses et leurs troubles associés, les dépressions, ou encore simplement un mauvais contrôle émotionnel ", précisent Pierre Geissmann et Robert Durand de Bousingen dans Les Méthodes de relaxation . " Il ne faut pas oublier que Schultz lui-même parlait de sa méthode comme d’une psychothérapie ", remarque Philippe Brenot. C’est pourquoi le TAS, pratiqué par certains médecins et kinésithérapeutes, est aussi associé aux psychothérapies et appliqué par des psychologues, des psychiatres ou des psychomotriciens. Si l’on recherche une simple détente, un mieux-être, une amélioration globale de sa santé ou bien à poursuivre le travail entrepris en thérapie, il est également possible de le pratiquer seul à l’aide de cassettes ou avec un " conseiller en santé " formé en naturopathie. Le TAS est également indiqué pour les enfants, à partir de six ans. Bon nombre de méthodes de relaxation dérivent du training autogène.
Karin Aujay impatient regain-sante.com
Le Training Autogène de Schultz (TAS) est une technique d’auto-hypnose.
Training autogène signifie " entraînement par soi-même ". Il a été mis au point, au début du siècle, par le médecin psychothérapeute allemand Johannes-Heinrich Schultz.
Ce dernier qui pratiquait l’hypnose, s’inspira également, de la méthode d’Emile Coué, une autosuggestion à base de formules répétées. Le TAS est considéré comme une auto-hypnose au cours de laquelle le niveau de vigilance est moins abaissé que lors de l’hypnose proprement dite. Cette technique est très utilisée en Allemagne, au Japon et dans les pays scandinaves. En France, elle est pratiquée, en cabinet et en hôpital, par des psychothérapeutes et par certains naturopathes. À l’hôpital, elle est surtout répandue en psychiatrie (à l’hôpital de la Pitié, à Paris, dans le service du Pr Allilaire notamment), mais aussi par exemple dans le service d’alcoologie à Beaujon (92 Clichy), dans les centres antidouleur et en anesthésie…
Six exercices à effectuer
Le training autogène se déroule par étapes. Il se compose de six exercices qui visent " à produire une déconnexion générale de l’organisme, par une modification volontaire de l’état tonique ", précise André Passebecq, naturothérapeute. Ces six exercices concernent successivement les muscles, le système vasculaire, le cœur, la respiration, les organes abdominaux, la tête. Elle effectue à chaque séance un exercice différent. Six séances sont donc nécessaires pour réaliser l’ensemble du training autogène.La personne peut s’installer soit en position assise, soit en " cocher de fiacre " (c’est-à-dire assise la tête penchée en avant) ou, mieux, allongée, pieds bien au chaud. Le TAS invite à se concentrer sur des formules précises qui induisent à porter attention ce que l’on ressent. Le premier exercice débute par le rituel : " Je suis tout à fait calme ", phrase prononcée par le praticien ou le thérapeute, qui poursuit : " Mon bras gauche (droit) est lourd ", " Mon corps est lourd ". Le patient imagine, sent que son esprit est calme et que son corps est lourd. Il se détend. Chaque exercice dure de vingt à trente minutes. Effectué avec un thérapeute une fois par semaine environ, il est souhaitable de le refaire quotidiennement chez soi. Cette méthode demande de porter attention à la respiration, qui doit être naturelle. Pour le second exercice, le praticien prononce à nouveau ces mots : " Je suis tout à fait calme ", " Mon bras gauche (droit) est lourd et chaud ", " Mon corps est lourd et chaud "… Et il ajoute : " Mon cœur bat calmement ". Lors de la séance suivante, il ajoutera : " Ma respiration est tout à fait calme "… Puis après : " Ça respire ", puis : " Mon plexus solaire rayonne d’une douce chaleur " et enfin : " Mon front est frais ". À la fin des six exercices, un temps de reprise de l’activité est ménagé, des étirements sont effectués. " Les réactions, au moins dans un premier temps, doivent être contrôlées par un praticien, souligne André Passebecq, car cette déconnexion favorise les états de régression. La personne peut ressentir des angoisses, des sensations de membres morts. Elle peut à ce moment-là se rappeler des cauchemars. Le praticien, qui a dû lui-même s’initier au TAS, est alors là pour rassurer. "
Pour améliorer la circulation sanguine, la digestion, le sommeil…
La relaxation induit une sensation de pesanteur et de chaleur dans les membres. La pesanteur entraîne une décontraction musculaire. Quant à la sensation de chaleur, elle augmente l’irrigation sanguine au niveau de la peau. " Un travail récent a pu monter l’amélioration durable du débit circulatoire périphérique, c’est-à-dire des extrémités du corps, suite à l’apprentissage de la relaxation. Dans le même temps, la température centrale chute en moyenne de 0,3° C, ce qui semble se retrouver dans toutes les relaxations, traduisant la baisse du métabolisme, comme dans le sommeil où la température centrale s’abaisse naturellement ", précise le Dr Philippe Brenot." La sensation de fraîcheur du front correspond à une vasoconstriction. Elle est importante dans la reconstruction émotionnelle du corps, car elle représente le complément naturel, anti-émotion de la chaleur corporelle. "
De nombreuses études sur le training autogène montrent qu’il agit comme un antistress, améliore le sommeil, la circulation sanguine, la digestion et la respiration. Par ailleurs, les travaux de Luthe, élève de Schultz, ont évalué qu’après un mois d’entraînement, les patients présentaient une réduction significative de 5 % de leur rythme cardiaque. Chez ceux qui souffraient d’une tachycardie fonctionnelle, la réduction est plus importante : de 10 à 15 %. Schultz lui-même soulignait l’action bénéfique de sa méthode sur les états d’hypertension. Les indications du TAS sont nombreuses : asthme, cancérologie, douleur, neurologie (maladie de Parkinson), pathologies cardiovasculaires, sexologie, dermatologie (eczémas, psoriasis), toxicomanies… Parmi les milliers de personnes suivies par Schultz figuraient de nombreux cas d’alcoolisme et de dépendance à la morphine et à la cocaïne. …
Névrose, angoisse, phobies, asthénie
Une pratique plus avancée permet d’accéder au cycle supérieur du TAS, qui est en général conduit par un psychanalyste. L’accent y est mis sur l’imagerie mentale et non plus seulement sur la sensation. Le patient est invité à visualiser mentalement des objets, des couleurs, des représentations abstraites ; il pourra prononcer des phrases telles que : " l’alcool m’est indifférent ", par exemple. Dans la mesure où son tonus biologique est abaissé, il peut mieux recevoir des suggestions durables, d’où l’importance, bien sûr, de consulter un thérapeute sérieux et confirmé qui possède une éthique. Parmi les indications psychologiques du TAS, figurent : " les névroses et leurs troubles associés, les dépressions, ou encore simplement un mauvais contrôle émotionnel ", précisent Pierre Geissmann et Robert Durand de Bousingen dans Les Méthodes de relaxation . " Il ne faut pas oublier que Schultz lui-même parlait de sa méthode comme d’une psychothérapie ", remarque Philippe Brenot. C’est pourquoi le TAS, pratiqué par certains médecins et kinésithérapeutes, est aussi associé aux psychothérapies et appliqué par des psychologues, des psychiatres ou des psychomotriciens. Si l’on recherche une simple détente, un mieux-être, une amélioration globale de sa santé ou bien à poursuivre le travail entrepris en thérapie, il est également possible de le pratiquer seul à l’aide de cassettes ou avec un " conseiller en santé " formé en naturopathie. Le TAS est également indiqué pour les enfants, à partir de six ans. Bon nombre de méthodes de relaxation dérivent du training autogène.
Karin Aujay impatient regain-sante.com