Cancer: Incertitudes et solitude du patient face au cancer

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Le parcours du patient atteint d’une maladie cancéreuse est long, émaillé de doutes, de craintes ; peut-on l’aider à traverser la période diagnostique, la phase thérapeutique et à mieux vivre l’après ?



Première traversée du désert : le diagnostic

Henri doit se faire opérer de son arthrose de hanche et je profite de cet impératif pour prescrire un bilan préopératoire un peu “poussé” bien qu’il ne se plaigne de rien.
L’échographie découvre fortuitement une image pancréatique (kyste ou cancer ?), une glande surrénale un peu grosse ainsi qu’une autre image sur le rein. Le doute est installé, Henri espère un diagnostic rapide, il a besoin d’être fixé. Scanner, écho endoscopie, IRM, scintigraphies, prise de sang, PET-Scan… le bilan est long et fastidieux, chaque examen lui fait espérer un diagnostic définitif, et les déceptions s’enchaînent. Les comptes-rendus des examens sont incompréhensibles, les radiologues sont avares d’explications. Henri doit attendre la consultation du chirurgien, qu’il revoit régulièrement, pour tenter de lui arracher quelques mots. Cette période d’attente est angoissante, le parcours alterne espoirs et déceptions, Henri vit cette épreuve comme la plus difficile, la plus solitaire de toute sa vie. Déstabilisé, il me consulte régulièrement, me questionne. Difficile de lui faire admettre la lenteur de la démarche diagnostique. Et pourtant, les progrès techniques en imagerie sont époustouflants : en 40 années se sont développés l’échographie, le doppler, l’endoscopie digestive, l’écho endoscopie, le scanner, l’IRM, le PET-Scan... Et la biologie a progressé tout autant. Une intervention est décidée, on ne sait toujours pas si les trois problèmes sont indépendants ou liés, si la nature est cancéreuse, s’il y a métastases ou non.


Deuxième traversée du désert : le traitement

Anne-Sophie est divorcée, fumeuse et donc tousse depuis des dizaines d’années. Elle est suivie régulièrement depuis qu’elle a été traitée pour un cancer ovarien. Une radiographie décèle une image pulmonaire douteuse. Le Scanner précise la taille, la localisation proche de la plèvre mais ne peut pas dire si c’est une tuberculose, une tumeur bénigne ou maligne. L’intervention se déroule très bien aux dires des chirurgiens, mais les suites sont pénibles pour la patiente. Aux douleurs thoraciques, drains, perfusions, aux bruits incessants, au va-et-vient permanent du personnel de réanimation, s’ajoute l’absence de communication entre les thérapeutes et la patiente. Un examen histologique extemporané a été réalisé pendant l’opération et le diagnostic de tumeur bénigne est avancé. Quinze jours après, le chirurgien annonce à Anne-Sophie que l’analyse de l’ensemble de la pièce opératoire a montré « quelques cellules cancéreuses ».

Alors, il faut recommencer, on cherche des métastases dans le foie le cerveau, les os… donc nouvelle étape diagnostique : « bilan d’extension ». Heureusement, pas de métastase à distance et cette fois on fait l’ablation d’un lobe entier du poumon. Anne-Sophie est seule, son frère est à l’étranger et la relation avec ses enfants n’est pas chaleureuse. Solitude, peurs, incertitudes. Réanimation à nouveau, douleurs, drains et perfusions, bruit, elle ne dort pas pendant une semaine, se repose de temps en temps. Peu d’échanges avec les chirurgiens, les anesthésistes. Les infirmières sont débordées par l’activité de ce service de pointe.

La psychothérapeute du service n’est pas venue la voir, d’ailleurs je ne sais pas si ce service en est pourvu, les postes hospitaliers de “psy” sont très insuffisants. Elle sort de l’hôpital et à la consultation suivante, le chirurgien lui annonce qu’elle doit bénéficier (ou subir) une chimiothérapie suivie d’une radiothérapie. Vingt-quatre mois de traitement, accompagnés de fatigue, épuisement, nausées, perte des cheveux... Je lui recommande vivement de se faire suivre par un psychothérapeute, (elle accepte) et je lui propose une aide médicale complémentaire. Un certain nombre de médecins ont été formés par des confrères habitués à l’accompagnement des patients cancéreux en médecine de ville : Eric Lefèbvre-Gary, Eric Ménat, Alain Dumas et d’autres qui sont partis à l’étranger ont été nos enseignants.

L’objectif : aider le patient à mieux tolérer la chimiothérapie et la radiothérapie, en bénéficiant de la phytothérapie, l’homéopathie, l’ostéopathie, etc. C’est aussi cela la médecine intégrative, accompagner le patient lors des traitements lourds.




Rédigé le 22/05/2009 à 11:23 modifié le 13/10/2009


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