Quels que soient la maladie ou le syndrome envisagés, les douleurs abdominales apparaissent à partir de quatre mécanismes :
Mécanique : la distension d’un organe creux détermine une douleur. Il s’agit en général de douleur appelée colique à type de spasme, la douleur augmente progressivement et évolue par crise. Toute la tuyauterie située dans cette région peut occasionner ces douleurs : œsophage, estomac, duodénum, intestin grêle, colon, canal cholédoque qui conduit la bile du foie vers l’intestin, la vésicule biliaire, le canal de Wirsung qui conduit les secrétions du pancréas vers l’intestin, l’uretère qui conduit l’urine du rein à la vessie, la vessie, l’utérus et les trompes utérines. Lorsque l’on gonfle un ballonnet dans le gros intestin, on note des réactions cérébrales très différentes chez les personnes souffrant d’intestin irritable.
Inflammatoire : l’inflammation d’un ou plusieurs éléments contenus dans l’abdomen entraîne la libération de molécules à l’origine de douleurs en raison de leur action sur le système nerveux local. L’inflammation est une réaction immunitaire du corps confronté à une agression : pénétration de molécules étrangères ou considérées comme telles, destruction de tissus. Une origine immunitaire-inflammatoire. De petites lésions inflammatoires au niveau de l'intestin seraient à l'origine de troubles de la motricité, de la sensibilité et d'une mauvaise tolérance alimentaire.
Ischémique : l’obstruction d’une artère par un caillot provoque l’arrêt de la perfusion par le sang d’une zone tissulaire occasionnant une douleur aiguë. Cette obstruction peut être partielle ou complète entraînant des douleurs intermittentes ou provisoires. Comme le cœur, les muscles de la paroi intestinale ont besoin d’oxygène pour fonctionner, il arrive que des personnes âgées développent une artérite digestive provoquant des douleurs en période de digestion. Si on évoque une origine ischémique aux douleurs présentées par le patient, il ne s’agit plus d’un syndrome de l’intestin irritable.
Neurologique : Il n’existe pas de douleurs sans système nerveux. Ce système intervient donc systématiquement dans la douleur. Toute altération du système nerveux sensitif depuis les petites ramifications au niveau des tissus jusqu’aux structures complexes du cerveau peut être à l’origine de douleurs. L’innervation de l’intestin est extrêmement développée. Ce système neurologique est autant sensible à la distension abdominale, qu’aux hormones fabriquées par l’intestin, qu’aux cytokines (molécules produites par le système immunitaire).
Un trouble psychologique : dès que l’on aborde une situation difficile à traiter par le corps médical, on entend souvent la réponse : “c’est dans la tête”. Une étude anglaise publiée en 2003 chez des personnes souffrant de SII sévère démontrait que la psychothérapie seule (huit séances) ou la prise de paroxétine seule (antidépresseurs initialement commercialisés sous le nom de DEROXAT®) étaient plus efficaces et plus économiques que les traitements conventionnels antispasmodiques.
De nombreux travaux ont démontré l’efficacité de l’hypnose souvent supérieure a beaucoup de traitements pour la prise en charge de cette affection.
Dans la pratique, ces différentes causes se mélangent, ce qui complique le travail diagnostic et thérapeutique.
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