Tant de gens attendent dans le cabinet médical…, à l’hôpital n’en parlons pas, quant aux urgences… oublions !! Alors les vieux réflexes ancestraux de prédateurs se réveillent. Moi, moi, et encore moi, et celui qui a le pouvoir le prend haut et fort. Pourquoi la personne qui consulte est-elle encore appelée “patient”, si ce n’est inconsciemment et consciemment pour prendre pouvoir sur elle ?
Alors que le pouvoir devrait être partagé, car celui qui vient consulter a les informations premières, et celui qui reçoit à l’hôpital ou dans son cabinet, le médecin, ne peut rien sans elles. En fait le pouvoir est pris par le médecin, généralement pressé et débordé, et humainement fatigué par un métier intense et trop souvent lourd.
Alors le “patient” n’a qu’à obéir, définition oblige, cela permet à son interlocuteur de gagner du temps de ne pas trop se mettre en danger.
Lors de mes nombreuses formations à des médecins, sur le thème la relation médecin/malade, très vite je me suis mise à commencer nos journées en dessinant au paper board, deux personnages en face à face, un grand et un petit. Et là je demande où est le médecin, où est le “patient”.
Tout le monde éclate de rire, le message passe, et nous abordons tout de suite qu’une “bonne communication“ commence avant tout par une égalité intrinsèque et identitaire, d’être et de relation. Ce n’est pas parce que je suis professeur ou docteur que je suis supérieur à l’autre. Et le croire est pris en relais par les neurones miroirs et ses contagions.
Communiquer se fait d’égal à égal. L’amour ignore toute hiérarchie. Encore une fois, sans lui, pas de bonne communication.
Alors, si j’ai envie d’avoir une communication belle et efficace avec mon médecin, je prépare en avance la consultation comme un entretien d’embauche, pour dans un premier temps lui donner des informations claires et exhaustives me concernant, lui permettant de gagner du temps car le contexte médical n’est pas favorable au temps qui passe, puis je lâche prise et me mets en ouverture pour l’écouter.
-En même temps, je garde sans cesse une posture intérieure et extérieure d’égalité de relation et de dialogue. Et je choisis un médecin que j’apprécie, pour moi comme pour lui. Ses neurones miroir le sauront tout de suite, ainsi je le rendrai meilleur car nul n’est indifférent à l’estime de l’autre