Définitions et classification des Peurs, de l'Anxiété



Les peurs
Crainte, inquiétude ressentie face à un danger, ce danger étant réel, la peur est souvent accompagnée de réactions physiologiques tels des tremblements, de la sueur, des maux de ventre ou d'estomac, une accélération du pouls…
Les peurs ne sont pas pathologiques, bien au contraire elles nous préservent. Reconnaître un danger nous permet d’y réagir par la fuite, le combat, l’inertie, la catatonie, l’évitement, etc. voire par un mélange de tout cela et de bien d’autres choses.

L’anxiété
Sommairement, on peut dire que l’anxiété est la "partie psychique" de l’angoisse (malgré quelques éléments physiques).
L’angoisse correspond aux manifestations physiques de l’anxiété, elle est plus profondément ancrée dans le corps, plus prononcée que l’anxiété.

Définition de l’anxiété
C’est un trouble émotionnel qui se manifeste par un sentiment d’insécurité ou d’inquiétude ou d’attente désagréable qui porte sur le plan psychologique, et à un moindre degré, sur les plans physique et comportemental (exemple : agitation anxieuse).
Il y a un sentiment d’appréhension, de tension, de malaise, de terreur, face à un danger de nature indéterminée. La personne est en état d’alerte, d’hyper-vigilance, dans l’attente d’une catastrophe imminente. L’anxiété est surtout psychique car si le plan physique est plus touché, c’est de l’angoisse. Exprimée par le patient : « je me sens nerveux, tendu, soucieux… ».
L’anxiété doit être distinguée de la peur qui répond à une situation menaçante réelle. Si "peur" il y a, c’est plus la peur de souffrir, de mourir, "angoisse métaphysique". Elle peut être aiguë (courte durée).
Si les crises se répètent, c’est alors un trouble panique, c’est-à-dire des crises d’angoisse survenant de manière répétitive. Lorsque l’anxiété est permanente cela s’appelle un trouble anxieux généralisé (TAG ou névrose d’angoisse), qui affecte les sujets de manière durable, pendant plus de 6 mois.

Les circonstances d’apparition de l’anxiété*
Nombreuses affections psychiques (psychose, dépression…) et certaines affections organiques (cancer, hyperthyroïdie, etc.) sont des déclencheurs de l’anxiété.

L’angoisse
Définition
L’angoisse est un état de malaise ressenti principalement dans le corps.
C’est la manifestation physique de l’anxiété, mais plus ancrée dans le corps, et plus prononcée. Les symptômes "tournent", sont erratiques, ce qui oriente vers une pathologie psychique. Manifestations de l’angoisse ŸOppression thoracique ou souffle “court”. ŸSudation, mains très chaudes ou glacées.
ŸTremblements, impression de fébrilité. ŸSpasmes, contractures musculaires, secousses musculaires, tressautements. ŸSécheresse de la bouche. ŸPalpitations, tachycardie, impression que le cœur s’arrête,  extra systole (contraction prématurée du cœur qui n’est pas ressentie comme un battement de cœur et donne l’impression qu’il manque un battement). Ÿ“Etourdissement”, instabilité d’équilibre, peur de tomber, ou même lipothymies (baisse de débit cardiaque, pré-syncope, hypotension orthostatique). Ÿ
Nausées, diarrhées ou gênes abdominales. ŸBouffées de chaleur et frissons. ŸMictions fréquentes. ŸBoule dans la gorge, difficultés de déglutition. ŸFatigabilité, difficultés à soutenir les efforts courants. ŸFatigue psychique : pire le matin, elle est variable d’un jour à l’autre, s’améliorant dans l’après-midi, mais pas par le repos. (Au contraire, la fatigue physique (organique) est une fatigue à l’effort, qui s’installe plutôt dans l’après-midi et est améliorée par le repos). ŸSensation d’être survolté ou "à bout". Ÿ
Réactions de sursaut exagérées. ŸDifficultés de concentration ou “trous” de mémoire; ŸDifficultés d’endormissement ou réveils nocturnes, sommeil peu réparateur. ŸIrritabilité.

Les états anxieux
Les états anxieux se répartissent en quatre classes qui sont  les toubles paniques et troubles phobiques, les stress post-traumatiques et stress aigus, les troubles obséssionnels compulsifs et les troubles anxieux généralisés.

Troubles Paniques - Troubles Phobiques Trouble panique
Le trouble panique est la répétition d’attaques de panique (ex : crises d’angoisse). La crise de panique ou attaque de panique est une pseudo crise cardiaque.
Le trouble panique concerne surtout les personnes de 20 à 30 ans et porte essentiellement sur le cœur et la peur de mourir d’une crise cardiaque. Le sujet vit ses troubles comme étant organiques (ex : infarctus). Ce trouble est accompagné d’inhibition, ou d’hyper activité stérile, ou d’une expression émotionnelle intense.

Cela se traduit par des épisodes de crainte "cardiaque" intense accompagnés de : ŸPalpitations ou accélération du rythme cardiaque. ŸTranspiration. ŸTremblements ou secousses musculaires. ŸSouffle "coupé" ou étouffement. ŸSensation d’étranglement. ŸDouleurs thoraciques (oppression). ŸSensations de vertiges, instabilité, tête vide ou impression d’évanouissement. Ÿ
Nausées ou gênes abdominales. ŸSentiment d’irréalité ou d’être détaché de soi. ŸPeur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou. ŸParesthésies, engourdissements. ŸFourmillements, surtout des extrémités. Ÿ
Frissons ou bouffées de chaleur. Les attaques de panique sont présentes dans d’autres pathologies que le trouble panique.

Agoraphobie SANS trouble panique
En fait, il y a plusieurs situations. Ethymologiquement agoraphobie signifie « peur des grands espaces en particulier découverts, vides ».
Par extension, cela donne des difficultés à se retrouver seul hors de son domicile, surtout si il y a une foule, un embouteillage, si on se trouve sur un boulevard périphérique, en voiture, bus, train, avion…mais aussi peur d’être enfermé dans un endroit clos type ascenseur.
Certains considèrent que la claustrophobie fait partie de l’agoraphobie dans cette deuxième définition : « Anxiété liée au fait d’être dans un endroit ou une situation, d’où il est difficile de s’échapper ou d’être secouru. »
Les situations sont alors évitées grâce à des stratagèmes (se faire accompagner, prendre les taxis…) ou subies en souffrance, ou encore vécues dans la crainte d’une attaque de panique. Parfois on "fonce vers": c’est une conduite contra-phobique.


Phobie d’espace
Anxiété, angoisse, crainte dans des endroits particuliers.
S’il s’agit d’espaces découverts, c’est l’ agoraphobie (pont, place encombrée de foule embouteillages…), s’il s’agit d’espaces clos, c’est la claustrophobie (ascenseurs, tunnel, métro… scanner, IRM).
Si la crainte est isolée, l’entité pathologique est le trouble phobique. Dans certain contexte (schizophrénie, dépression, T.O.C., atteintes cérébrales…) la phobie est un symptôme.

Phobie spécifique
Peur persistante, irraisonnée, excessive, déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation avec un objet, une situation non sociale, un animal, un avion, du sang, etc.
Elle génère une réaction anxieuse ou une angoisse et entraîne des stratagèmes d’évitement ou une souffrance importante.

Trouble phobique  
Il est défini par l’association des 3 items :
- Présence de symptômes phobiques ;
- Sur une organisation névrotique proche de la personnalité hystérique ou de la névrose hystérique ;
- Le trouble est "isolé" en dehors du trouble de la personnalité hystérique.


Dr Jean-Michel Issartel







Rédigé le 12/12/2016 à 17:41 modifié le 07/10/2019

Vice-Président de France EMDR-IMO ®, Hypnothérapeute à Paris, Chargé d'Enseignement en Hypnose… En savoir plus sur cet auteur

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