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Des chercheurs ont découvert la capacité d'une protéine à effacer le stress post-traumatique.

Victimes de viols, témoins de massacres, accidentés de la route ou militaires sont bien souvent la paroie de souvenirs traumatisants qui les paralysent au quotidien. L'insomnie, les hallucinations, l'irritabilité voire la dépression sont des symptômes possibles de ce que les médecins appellent «syndrome de stress post-traumatique».



Des chercheurs ont découvert la capacité d'une protéine à effacer le stress post-traumatique.
Des chercheurs ont découvert la capacité d'une protéine à effacer le stress post-traumatique.

Victimes de viols, témoins de massacres, accidentés de la route ou militaires sont bien souvent la paroie de souvenirs traumatisants qui les paralysent au quotidien. L'insomnie, les hallucinations, l'irritabilité voire la dépression sont des symptômes possibles de ce que les médecins appellent «syndrome de stress post-traumatique». Pour toutes ces personnes, la découverte par une équipe internationale de la capacité d'une protéine à effacer un souvenir stressant est une source d'espoir.

Un médicament ciblé

Pour obtenir ce résultat publié vendredi dans Science, des chercheurs de l'Université de Porto Rico ont appris aux rats à associer un bip sonore avec l'arrivée d'une décharge électrique, créant un réflexe de stress. Ils ont ensuite injecté du BDNF (brain-derived neutrophic factor), essentiel pour la mémorisation et l'apprentissage, dans une partie du cerveau du rat intervenant dans la formation de la mémoire émotionnelle, le cortex infralimbique préfrontal. Confronté au même bip que précédemment, le rat n'a pas manifesté d'anxiété, preuve que le souvenir stressant «appris» avait été remplacé par un autre, n'incluant pas la notion de danger.

Or, le BDNF est naturellement produit par l'homme. «Il suffirait donc de stimuler sa production par le cerveau humain pour aider les personnes traumatisées à oublier leurs mauvais souvenirs», explique au figaro.fr Gregory Quirk, coauteur de l'étude. Selon lui, plusieurs pistes sont envisageables. Certains médicaments existant déjà, comme les stabilisateurs d'humeur (le Prozac par exemple) permettent déjà d'augmenter la production de BDNF mais ils nécessitent un traitement long et augmentent la sensibilité aux émotions, ce qui peut s'avérer contre-productif. Aussi Gregory Quirk recommande-t-il le développement de médicaments ayant une action ciblée des recherches seraient menées en ce sens à l'université Emory d'Atlanta, précise-t-il. Il a par ailleurs été prouvé que l'exercice physique favorisait la production de cette molécule.

Les médecins restent prudents

Pour François Ducrocq, psychiatre au CHRU de Lille, spécialiste des traumatismes psychiques, la découverte de l'équipe de Porto Rico est «passionnante» en raison de la rapidité de son action par rapport aux traitements utilisés jusqu'à présent. «On sait que, de la rapidité de la prise en charge du patient après un traumatisme dépend son évolution psychique dans les mois qui suivent. Plus c'est rapide, mieux c'est. Or là, le souvenir traumatisant est remplacé dans les 48 heures.»

Le médecin reste toutefois «prudent» face à la perspective de voir développer un jour une «pilule miracle». «Ceci n'est qu'un modèle réalisé sur des animaux. Outre les possibles difficultés à développer un médicament, et le temps que cela prendrait, cette découverte pose également un problème éthique. Car si l'on est capable d'intervenir aussi rapidement, on pourrait être tenté, à terme, d'administrer ce traitement à titre préventif, par exemple à des soldats entre deux interventions sur le terrain».

La quête d'une «molécule de l'oubli» permettant d'éviter que les traumatismes ne se gravent dans la mémoire intéresse les neurobiologistes depuis les années 1990. Plusieurs d'entre elles, dont le propanolol, un bêta-bloquant, ont déjà donné des résultats intéressants. Toutefois, remarque François Ducrocq, le propanolol présente l'inconvénient d'agir sur l'hippocampe, une structure très fragile du cerveau. Dans tous les cas, estime-t-il, le traitement médicamenteux ne doit jamais se substituer à la prise en charge psychologique, sous la forme d'un entretien juste après l'événement. «Tous les médicaments ne pourront jamais remplacer l'œil du médecin».

Source: le figaro.fr


Rédigé le 29/06/2010 à 00:59 modifié le 29/06/2010


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