L’utilisation du terme placebo, dans un contexte médical, remonte à la fin du 18ème siècle où il était décrit comme un traitement inoffensif destiné à soulager un patient.
Par la suite, le terme placebo a été associé à une image négative, dans la mesure où l’effet placebo fut décrit comme l’effet thérapeutique obtenu par l’administration d’un traitement inefficace.
L’effet placebo est, en réalité, une notion complexe, qui réunit en un seul terme plusieurs notions. En effet, la réponse à un placebo peut refléter non seulement l’effet psychologique induit par l’administration d’un traitement, mais également l’évolution naturelle d’une maladie, la fluctuation des symptômes, le retour à la normalité, ou encore l’effet de traitement concomitant [1].
Les trois composantes de l’effet placebo
De nombreuses recherches sont réalisées pour mieux comprendre les différentes composantes de l’effet placebo. C’est l’effet psychologique thérapeutique qui est le plus étudié. Trois composantes de cet effet ont été distinguées : premièrement, la réponse du patient qui se sait observé et pris en charge (appelé effet Hawthorne), deuxièmement la réponse du patient à l’administration d’un traitement, et troisièmement la réponse du patient à l’interaction patient-praticien [2]. Une étude récente a ainsi pu montrer que ces trois composantes sont cumulatives, puisqu’un effet placebo croissant a pu être observé entre un groupe de patients mis sur liste d’attente pour une étude (réponse à une prise en charge), un groupe de patients recevant un traitement placebo (réponse à une prise en charge + à un traitement) et un groupe de patients recevant le traitement placebo de la main d’un praticien favorisant l’échange et la discussion (réponse à une prise en charge + à un traitement + interaction médecin-patient)[2].
L’effet placebo : pas uniquement psychologique
L’effet placebo est fascinant dans la mesure où il révèle notre capacité d’auto-guérison. Plus qu’un simple effet psychologique transitoire et virtuel, l’effet placebo est accompagné d’une réponse biologique mesurable : mise en place de mécanismes anti douleur endogènes, modulation du système immunitaire et hormonal, modification de l’activité neuronale, ou encore modification de la contraction musculaire [1, 3].
Emmanuel BARRAT
L’hypnose est-elle un placebo ?
Au décours de ces questions, certains s’empressent d’affirmer que l’effet placebo n’est autre que suggestion hypnotique et son corolaire, que l’hypnose ne relève que du placebo. Pour mettre un terme à ce réductionnisme, nous allons tenter, au
-delà d’une dialectique socratique, de donner tout son sens au placebo dans notre système de soins aujourd’hui, et dans cette intentionalité d’aider le lecteur à trouver une réponse à la question posée.
GENÈSE DU PLACEBO Lire la suite