Fibromyalgie: Candida albicans, jeûne & complément calcique. Dr Philippe TOURNESAC

La fibromyalgie est un syndrome caractérisé par des douleurs diffuses et chroniques. Les recommandations nutritionnelles évoquées valent aussi pour des pathologies proches ou associées, comme la spasmophilie, le syndrome de fatigue chronique, le syndrome de l’intestin irritable, l’hypersensibilité chimique aux ondes électromagnétiques, le syndrome de vessie instable... Cet article est la suite de ceux parus dans les numéros 33 et 34 de Santé intégrative.



RÉGIME ET CANDIDA ALBICANS

Depuis plus de 30 ans, on attribue tout ou une partie des symptômes de la fibromyalgie ou du syndrome de fatigue chronique au candida albicans. Plusieurs livres et sites internet promettent une guérison rapide après avoir éliminé le candida albicans. Les docteurs Brunet et Cozon, de Lyon, ont constaté par hasard que certaines personnes présentaient une fatigue intense et prolongée associée a` des symptômes généraux a` la suite d’un test de sensibilité au candida albicans. Leurs travaux scientifiques montrent que les personnes souffrant de fibromyalgie ou de syndrome de fatigue chronique sont plus souvent hypersensibles au candida albicans que les témoins (60 % contre moins de 50 %). Le débat est encore passionné entre les partisans de l’hypothèse candida albicans/fibromyalgie et les anti. Les travaux des docteurs Brunet et Cozon sont en faveur d’un rôle joué par la présence de candida albicans et l’hypersensibilité de l’organisme à cette levure chez un certains nombre de patients, mais pas tous !
 
Le candida albicans
Il s’agit d’une levure souvent présente à un endroit ou à un autre de notre organisme sur la peau, dans l’intestin, la bouche ou les organes génitaux. Il est habituellement bien toléré par l’organisme humain en bonne santé.
 
Le traitement
Penser que l’on peut se débarrasser du candida albicans est une illusion car les médicaments ou autres produits antifungiques prescrits ont une diffusion incomplète dans l’organisme. S’il reste un foyer de candida, celui-ci permettra au candida de se développer dès que le traitement est interrompu. Par ailleurs, en tentant de détruire les colonies de candida albicans, les antifungiques favorisent la diffusion de molécules toxiques pour l’organisme, ce qui déclenche une réaction inflammatoire. Pour certains, ces molécules sont des produits de dégradation des levures, pour d’autres, il s’agit d’une réaction de rejet de l’antifungique considéré par l’organisme comme un toxique. L’objectif thérapeutique sera donc de moduler son développement sans pour autant agresser l’organisme.
 
Limiter sa prolifération
Deux facteurs favorisent le développement du candida : un milieu acide et l’apport de sucre. Sur un plan nutritionnel, cela implique de réduire les apports de sucre rapide de façon drastique et de réduire raisonnablement les apports de sucres lents et en particulier de farine de blé. Le stress psychologique semble aussi jouer un rôle pour activer la production de molécules "acidifiantes". On ne peut donc que recommander le recours aux techniques de relaxation, de gestion du stress ou d’accueil émotionnel. Certaines souches de probiotiques ont démontré un rôle pour réduire la prolifération du candida albicans. Mais tous n’ont pas cet effet. Attention à bien choisir ! L’utilisation de molécules antifungiques naturelles ou synthétiques doit être faite sous contrôle médical en raison d’un risque d’aggravation déjà évoqué. Pour certains, cette aggravation est bénéfique mais cela reste à démontrer. J’ai plus souvent observé le contraire !



Rédigé le 09/12/2013 à 12:52 modifié le 09/12/2013


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