Au décours d’une mission de chirurgie maxillo-faciale, en situation anesthésique précaire avec l’association Les Enfants du Noma à Madagascar, l’idée s’est spontanément imposée à l’équipe d’anesthésie de mettre en place et bénéficier de l’outil hypnose au bloc opératoire.
Nous disposons d’un arsenal d’anesthésies locorégionales qui rend la chirurgie possible avec une prise en charge optimale de la douleur, mais qui impose un accompagnement du patient en peropératoire pour assurer son confort.
La chirurgie maxillo-faciale est une chirurgie céphalique où chirurgiens et anesthésistes se partagent conjointement le champ opératoire. Par conséquent, le visage est entièrement recouvert d’un champ tissu, le patient peut être gêné par des saignements en bouche. Les oreilles perçoivent de façon majorée les bruits environnants puisque le champ opératoire est céphalique. La possibilité pour le patient de s’exprimer verbalement en peropératoire est très faible. Un signaling peut en revanche facilement se faire avec la main du patient. Les patients éligibles pour une prise en charge sous bloc anesthésique de la face sont validés conjointement par le chirurgien et le médecin anesthésiste. Cette concertation systématique en situation de médecine humanitaire est déjà en soi une belle réussite de communication thérapeutique positive au sein de l’équipe médico-chirurgicale.
En France, consultations chirurgicales et anesthésiques sont séparées non seulement géographiquement mais aussi dans le temps, avec un délai conseillé de 24 heures minimum entre les deux. Pour mettre en place ce projet les obstacles à relever étaient nombreux. Il a d’abord fallu convaincre le chirurgien de l’équipe qui était en transe négative : il avait vécu par le passé une expérience peu convaincante, où la prise en charge avait été conduite en langue française sur un patient malien qui ne parlait que son dialecte. Il était très dubitatif et préférerait que l’on endorme les patients.
Notre relation personnelle est basée sur une longue amitié et il a accepté donc de nous faire confiance et de relever le défi.
Il a fallu ensuite fédérer l’équipe autour du projet, cela s’est fait naturellement. Le troisième défi était de trouver une traductrice qui puisse faire la traduction simultanée, puis d’assurer ensuite sa formation. Il a fallu convaincre Mia, cette jeune étudiante en 6e année de médecine à Antananarivo. Elle assure la traduction pendant toute la mission. La malgachisation mise en place en 1972 fait que la population parle peu le français et rend la présence d’un interprète absolument indispensable. Ce projet de mise en place d’hypnose au bloc lui fait peur, le mot hypnose en particulier. La société malgache est empreinte de traditions ancestrales où la magie, la sorcellerie, tiennent encore une grande zone d’influence. Les « fadys » ou inter- dits sont des préceptes auxquels lesMalgaches se plient avec respect et considération. Mia n’est pas demandeuse et ne connaît pas la technique, il faut trouver des pistes d’accroche convaincantes. Comment faire une alliance thérapeutique in- dispensable avec Mia ? (H=MC2)
Enfin pour lever le dernier obstacle, il faut obtenir l’adhésion des patients. L’équipe d’anesthésie compte un médecin anesthésiste formé à l’hypnose et une infirmière anesthésiste, moi-même.
Nous disposons d’un arsenal d’anesthésies locorégionales qui rend la chirurgie possible avec une prise en charge optimale de la douleur, mais qui impose un accompagnement du patient en peropératoire pour assurer son confort.
La chirurgie maxillo-faciale est une chirurgie céphalique où chirurgiens et anesthésistes se partagent conjointement le champ opératoire. Par conséquent, le visage est entièrement recouvert d’un champ tissu, le patient peut être gêné par des saignements en bouche. Les oreilles perçoivent de façon majorée les bruits environnants puisque le champ opératoire est céphalique. La possibilité pour le patient de s’exprimer verbalement en peropératoire est très faible. Un signaling peut en revanche facilement se faire avec la main du patient. Les patients éligibles pour une prise en charge sous bloc anesthésique de la face sont validés conjointement par le chirurgien et le médecin anesthésiste. Cette concertation systématique en situation de médecine humanitaire est déjà en soi une belle réussite de communication thérapeutique positive au sein de l’équipe médico-chirurgicale.
En France, consultations chirurgicales et anesthésiques sont séparées non seulement géographiquement mais aussi dans le temps, avec un délai conseillé de 24 heures minimum entre les deux. Pour mettre en place ce projet les obstacles à relever étaient nombreux. Il a d’abord fallu convaincre le chirurgien de l’équipe qui était en transe négative : il avait vécu par le passé une expérience peu convaincante, où la prise en charge avait été conduite en langue française sur un patient malien qui ne parlait que son dialecte. Il était très dubitatif et préférerait que l’on endorme les patients.
Notre relation personnelle est basée sur une longue amitié et il a accepté donc de nous faire confiance et de relever le défi.
Il a fallu ensuite fédérer l’équipe autour du projet, cela s’est fait naturellement. Le troisième défi était de trouver une traductrice qui puisse faire la traduction simultanée, puis d’assurer ensuite sa formation. Il a fallu convaincre Mia, cette jeune étudiante en 6e année de médecine à Antananarivo. Elle assure la traduction pendant toute la mission. La malgachisation mise en place en 1972 fait que la population parle peu le français et rend la présence d’un interprète absolument indispensable. Ce projet de mise en place d’hypnose au bloc lui fait peur, le mot hypnose en particulier. La société malgache est empreinte de traditions ancestrales où la magie, la sorcellerie, tiennent encore une grande zone d’influence. Les « fadys » ou inter- dits sont des préceptes auxquels lesMalgaches se plient avec respect et considération. Mia n’est pas demandeuse et ne connaît pas la technique, il faut trouver des pistes d’accroche convaincantes. Comment faire une alliance thérapeutique in- dispensable avec Mia ? (H=MC2)
Enfin pour lever le dernier obstacle, il faut obtenir l’adhésion des patients. L’équipe d’anesthésie compte un médecin anesthésiste formé à l’hypnose et une infirmière anesthésiste, moi-même.