Madame L.F. souffre de troubles cognitifs sévères. Une séance d’hypnose pendant sa toilette, avec ancrage musical et techniques apaisantes, a pour but de la réinstaller dans un état de bien-être.
La réflexion éthique concernant la possibilité d’utilisation des techniques d’hypnose en psychogériatrie montre tout l’intérêt de développer cette communication auprès des personnes atteintes de troubles neurocognitifs majeurs.
Pendant longtemps l’hypnose n’était pas proposée aux patients âgés, surtout s’ils avaient un trouble neurocognitif majeur. Pourtant en s’appuyant sur les bases de l’hypnose ericksonienne que sont l’observation, l’utilisation et l’adaptation, l’hypnose s’est avérée être une thérapeutique riche et aidante pour la personne âgée. Ainsi est née l’HAPNeSS, hypnose adaptée pour la personne âgée dans le grand âge, et en particulier adaptée dans le contexte de syndromes comportementaux de la démence. Cette technique est développée sur Bordeaux par le Docteur Marie Floccia.
Le cas clinique suivant va illustrer cette possibilité d’apaisement qu’apporte l’hypnose à une personne ayant un trouble neurocognitif majeur, à un stade sévère. Suivront quelques points sur « soins et éthiques » qui confortent l’intérêt d’utiliser l’HAPNeSS en psychogériatrie.
La réflexion éthique concernant la possibilité d’utilisation des techniques d’hypnose en psychogériatrie montre tout l’intérêt de développer cette communication auprès des personnes atteintes de troubles neurocognitifs majeurs.
Pendant longtemps l’hypnose n’était pas proposée aux patients âgés, surtout s’ils avaient un trouble neurocognitif majeur. Pourtant en s’appuyant sur les bases de l’hypnose ericksonienne que sont l’observation, l’utilisation et l’adaptation, l’hypnose s’est avérée être une thérapeutique riche et aidante pour la personne âgée. Ainsi est née l’HAPNeSS, hypnose adaptée pour la personne âgée dans le grand âge, et en particulier adaptée dans le contexte de syndromes comportementaux de la démence. Cette technique est développée sur Bordeaux par le Docteur Marie Floccia.
Le cas clinique suivant va illustrer cette possibilité d’apaisement qu’apporte l’hypnose à une personne ayant un trouble neurocognitif majeur, à un stade sévère. Suivront quelques points sur « soins et éthiques » qui confortent l’intérêt d’utiliser l’HAPNeSS en psychogériatrie.
Une fois n'est pas coutume...
Oui, une fois n'est pas coutume, puisque nous allons vous proposer la fin de l'article...
CODE ÉTHIQUE
L‘hypnopraticien doit respecter la dignité, les droits, les points de vue et l’autonomie de la personne soignée. « Le code déontologique, qui régit cette pratique, répond au principe d’autonomie :
- S’engager à faire participer le patient au processus décisionnel par son consentement. - Ne pas cultiver une dépendance, mais augmenter le propre contrôle du patient sur lui-même. Principe de bienfaisance. - Accomplir au profit du patient un bien qu’il puisse reconnaître en tant que tel. Mais aussi au profit de non-malfaisance.
- Epargner au patient des préjudices ou des souffrances qui ne feraient pas sens pour lui » (1).
LE PRINCIPISME
Tom Beauchamp et James Childress ont élaboré quatre principes : le respect de l’autonomie, la non-malfaisance, la bienfaisance et la justice. Cependant, selon Daniel Callahan, il y a une tendance réductionniste du principisme en exerçant une « fonction de blocage » parce qu’il ramène les enjeux éthiques à un nombre limité de principes qui « nous invite involontairement à cesser notre analyse morale » (Callahan, 2003, p. 289) au lieu de développer une compréhension plus riche de la vie morale et de tout ce qu’elle comporte, y compris « les sentiments de sollicitude et les aspirations du devoir » (Tong, 2002, p. 419, traduction libre). Il reste possible cependant de désamorcer cet apparent réductionnisme en proposant un cadre centré sur la spécificité de la personne, la limite devenant le patient lui-même.
LIMITES EN PSYCHOGÉRIATRIE ?
1. Le problème du consentement Même si le point de vue des personnes ne peut pas toujours être recueilli lorsqu’il y a des troubles neurocognitifs majeurs, le consentement est toujours possible à requérir, soit par le patient, soit par un tiers. Notons que ce n’est pas parce qu’une personne ne peut donner son consentement au soin qu’elle en est pour autant non consentante, du moins non consentante à son soulagement.
2. Le trinôme Ainsi pouvons-nous nous référer au trinôme, avec les trois avis recueillis : le malade ou son référent (tuteur, personne de confiance...), son entourage (famille, proches) et les soignants. Il ne faut pas non plus oublier que Louis Ploton et François Blanchard ont démontré qu’« il persiste une vie psychique chez le patient souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de syndromes apparentés, ainsi qu’une grande richesse émotionnelle et affective : il exprime par son attitude et son comportement ce qu’il ne peut exprimer verbalement... (...) En effet, nous pouvons supposer que leur comportement est l’un des seuls moyens dont ils disposent pour s’exprimer. De ce fait, leur façon d’être peut être considérée comme “un véritable mode d’expression” : cette attitude est donc porteuse de sens ». Le problème reste de savoir l’interpréter. « L’importance est l’authenticité de la rencontre avec la personne souffrante, son écoute même dans ses grandes difficultés, l’observation soi-même et à plusieurs qui permet une prise en soin la plus optimale possible ». Ces grands principes se retrouvent en hypnose : l’écoute, la bienveillance, la bienfaisance, la non- malfaisance, la proxémie, la synchronisation, être en miroir, l’importance du non verbal... C’est pour cela que cette technique a toute sa place dans la prise en soin en psychogériatrie.
3. La compétence et ses limites Par contre la confiance est importante. Développer cette confiance, cette alliance thérapeutique par l’écoute, la bienveillance, la bienfaisance, tout est l’art de l’approche, « cet art » que chaque soignant doit mettre en place. Malgré la compétence de l’opérateur, des limites dans la pratique pourraient a priori exister, qui sont celles du patient. En effet, les personnes présentant de graves troubles neurocognitifs ont des troubles de l’attention, des troubles de la compliance, des troubles de la compréhension. 4. Ne pas cultiver une dépendance, l’ancrage en tant que ressource « La méthode semble être trouvée dans les ancrages et la répétition qui sont proposés tout au long de la séance avec des suggestions post-hypnotiques... Ces ancrages doivent être présents dans l’environnement immédiat du patient afin d’être réactivés régulièrement. Ce sont des ancrages “pour de vrai” ». Notre observation est donc importante : connaître l’histoire de vie des personnes, savoir ce qui peut avoir de l’importance pour elles, connaître leurs canaux sensoriels, en s’aidant de l’entourage, de leurs enfants, de leur mari ou épouse (photos, musique, odeur, objet, le toucher est-il apprécié ?...).
En effet, on ne peut parfois connaître ces personnes qu’à un stade sévère, ce qui n’a pas permis d’expériences partagées qui auraient pu contribuer à une meilleure connaissance de ce qui les « touche ». Ces ancrages peuvent être aussi le soin, le toucher, une certaine relation de soin avec la personne (pansement, toilette à risque comportementale). Ces ancrages extérieurs répétés vont permettre à ces personnes ayant des troubles neurocognitifs majeurs, en particulier ceux présentant des stades sévères, de trouver le chemin vers l’autohypnose, sans même sans rendre compte, et permettre ainsi l’indépendance. L’hypnose a donc sa place, solution d’accompagnement non médicamenteux avec peu ou aucun effet indésirable si bien indiqué, donc pas de préjudice, fait pour soulager les souffrances, en complément des autres types d’accompagnement médicamenteux et non médicamenteux. La limite est la nécessité de la reproductibilité et donc que l’ensemble de l’équipe acquiert ces techniques apaisantes.
Ainsi la première règle est d’être formé par une formation reconnue soit par la CFHTB, ou de s’inscrire à un certificat d’hypnose clinique et thérapeutique, ou à un diplôme universitaire, permettant une dynamique d’exigence et d’excellence. Il est nécessaire d’exercer dans son domaine de compétence. « Ne faire avec l’hypnose que ce que l’on faisait avant sans... ».
Accompagner la personne dans sa réalité (lors de plongeons mnésiques, ou d’idées délirantes...), par les techniques d’hypnose, permet de ne pas nier l’authenticité de cette réalité et permet d’apaiser le sujet, là où il est. La dignité ainsi de la personne est pleinement préservée. Comme disait Erickson : « Vous devez vraiment accepter la réalité du patient. » L’idée n’est donc pas de transformer cette réalité, mais de la prendre telle qu’elle est, aussi fluctuante soit-elle, sans chercher à mentir au patient, simplement en acceptant une réalité que nous ne voyons pas, mais qui le soucie, de la même manière que nous acceptons une douleur que nous ne voyons pas (réflexion Dr Marie Floccia).
L‘hypnopraticien doit respecter la dignité, les droits, les points de vue et l’autonomie de la personne soignée. « Le code déontologique, qui régit cette pratique, répond au principe d’autonomie :
- S’engager à faire participer le patient au processus décisionnel par son consentement. - Ne pas cultiver une dépendance, mais augmenter le propre contrôle du patient sur lui-même. Principe de bienfaisance. - Accomplir au profit du patient un bien qu’il puisse reconnaître en tant que tel. Mais aussi au profit de non-malfaisance.
- Epargner au patient des préjudices ou des souffrances qui ne feraient pas sens pour lui » (1).
LE PRINCIPISME
Tom Beauchamp et James Childress ont élaboré quatre principes : le respect de l’autonomie, la non-malfaisance, la bienfaisance et la justice. Cependant, selon Daniel Callahan, il y a une tendance réductionniste du principisme en exerçant une « fonction de blocage » parce qu’il ramène les enjeux éthiques à un nombre limité de principes qui « nous invite involontairement à cesser notre analyse morale » (Callahan, 2003, p. 289) au lieu de développer une compréhension plus riche de la vie morale et de tout ce qu’elle comporte, y compris « les sentiments de sollicitude et les aspirations du devoir » (Tong, 2002, p. 419, traduction libre). Il reste possible cependant de désamorcer cet apparent réductionnisme en proposant un cadre centré sur la spécificité de la personne, la limite devenant le patient lui-même.
LIMITES EN PSYCHOGÉRIATRIE ?
1. Le problème du consentement Même si le point de vue des personnes ne peut pas toujours être recueilli lorsqu’il y a des troubles neurocognitifs majeurs, le consentement est toujours possible à requérir, soit par le patient, soit par un tiers. Notons que ce n’est pas parce qu’une personne ne peut donner son consentement au soin qu’elle en est pour autant non consentante, du moins non consentante à son soulagement.
2. Le trinôme Ainsi pouvons-nous nous référer au trinôme, avec les trois avis recueillis : le malade ou son référent (tuteur, personne de confiance...), son entourage (famille, proches) et les soignants. Il ne faut pas non plus oublier que Louis Ploton et François Blanchard ont démontré qu’« il persiste une vie psychique chez le patient souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de syndromes apparentés, ainsi qu’une grande richesse émotionnelle et affective : il exprime par son attitude et son comportement ce qu’il ne peut exprimer verbalement... (...) En effet, nous pouvons supposer que leur comportement est l’un des seuls moyens dont ils disposent pour s’exprimer. De ce fait, leur façon d’être peut être considérée comme “un véritable mode d’expression” : cette attitude est donc porteuse de sens ». Le problème reste de savoir l’interpréter. « L’importance est l’authenticité de la rencontre avec la personne souffrante, son écoute même dans ses grandes difficultés, l’observation soi-même et à plusieurs qui permet une prise en soin la plus optimale possible ». Ces grands principes se retrouvent en hypnose : l’écoute, la bienveillance, la bienfaisance, la non- malfaisance, la proxémie, la synchronisation, être en miroir, l’importance du non verbal... C’est pour cela que cette technique a toute sa place dans la prise en soin en psychogériatrie.
3. La compétence et ses limites Par contre la confiance est importante. Développer cette confiance, cette alliance thérapeutique par l’écoute, la bienveillance, la bienfaisance, tout est l’art de l’approche, « cet art » que chaque soignant doit mettre en place. Malgré la compétence de l’opérateur, des limites dans la pratique pourraient a priori exister, qui sont celles du patient. En effet, les personnes présentant de graves troubles neurocognitifs ont des troubles de l’attention, des troubles de la compliance, des troubles de la compréhension. 4. Ne pas cultiver une dépendance, l’ancrage en tant que ressource « La méthode semble être trouvée dans les ancrages et la répétition qui sont proposés tout au long de la séance avec des suggestions post-hypnotiques... Ces ancrages doivent être présents dans l’environnement immédiat du patient afin d’être réactivés régulièrement. Ce sont des ancrages “pour de vrai” ». Notre observation est donc importante : connaître l’histoire de vie des personnes, savoir ce qui peut avoir de l’importance pour elles, connaître leurs canaux sensoriels, en s’aidant de l’entourage, de leurs enfants, de leur mari ou épouse (photos, musique, odeur, objet, le toucher est-il apprécié ?...).
En effet, on ne peut parfois connaître ces personnes qu’à un stade sévère, ce qui n’a pas permis d’expériences partagées qui auraient pu contribuer à une meilleure connaissance de ce qui les « touche ». Ces ancrages peuvent être aussi le soin, le toucher, une certaine relation de soin avec la personne (pansement, toilette à risque comportementale). Ces ancrages extérieurs répétés vont permettre à ces personnes ayant des troubles neurocognitifs majeurs, en particulier ceux présentant des stades sévères, de trouver le chemin vers l’autohypnose, sans même sans rendre compte, et permettre ainsi l’indépendance. L’hypnose a donc sa place, solution d’accompagnement non médicamenteux avec peu ou aucun effet indésirable si bien indiqué, donc pas de préjudice, fait pour soulager les souffrances, en complément des autres types d’accompagnement médicamenteux et non médicamenteux. La limite est la nécessité de la reproductibilité et donc que l’ensemble de l’équipe acquiert ces techniques apaisantes.
Ainsi la première règle est d’être formé par une formation reconnue soit par la CFHTB, ou de s’inscrire à un certificat d’hypnose clinique et thérapeutique, ou à un diplôme universitaire, permettant une dynamique d’exigence et d’excellence. Il est nécessaire d’exercer dans son domaine de compétence. « Ne faire avec l’hypnose que ce que l’on faisait avant sans... ».
Accompagner la personne dans sa réalité (lors de plongeons mnésiques, ou d’idées délirantes...), par les techniques d’hypnose, permet de ne pas nier l’authenticité de cette réalité et permet d’apaiser le sujet, là où il est. La dignité ainsi de la personne est pleinement préservée. Comme disait Erickson : « Vous devez vraiment accepter la réalité du patient. » L’idée n’est donc pas de transformer cette réalité, mais de la prendre telle qu’elle est, aussi fluctuante soit-elle, sans chercher à mentir au patient, simplement en acceptant une réalité que nous ne voyons pas, mais qui le soucie, de la même manière que nous acceptons une douleur que nous ne voyons pas (réflexion Dr Marie Floccia).
VÉRONIQUE TREUSSIER-RAVAUD
Médecin généraliste, sensibilisée à la prise en charge de la douleur, a exercé pendant dix-huit ans au sein de l’équipe de médecins du Centre de rééducation fonctionnelle et de réadaptation La Lande (Dordogne). Passée par la structure du Verger des Balans, filière de psychogériatrie sur la Dordogne, spécialisée en gériatrie, puis DIU d’Hypnose clinique et thérapeutique, elle utilise les techniques d’HAPNeSS enseignées par le Docteur Marie Floccia. Utilise le langage hypnotique lors des consultations de psychogériatrie sur la clinique Francheville à Périgueux.
Commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°66
N°66 : Aout / Septembre / Octobre 2022
Dans ce n°66, nous verrons comment aider les personnes qui nous consultent à sortir des effets des histoires dissociatives dans lesquels elles sont enfermées. Le questionnement développé dans les thérapies brèves est une aide essentielle pour rendre possible l’activation des processus de réassociation.
Edito:
. Julien Betbèze : Approche stratégique et acceptation de la solitude
. Alain Vallée développe un exemple clinique nous montrant comment la conversation d’engagement ouvre de nouvelles possibilités d’agir chez un sujet présentant un diabète de type 2 et qui ne parvenait pas jusque-là, malgré les risques somatiques, à modifier sa relation à l’alimentation.
Spécialiste mondialement connu de l’approche stratégique, Giorgio Nardone explique l’importance de différencier trois manifestations différentes de la solitude. Il enseigne comment apprendre à être avec les autres, et le chemin vers l’acceptation de la solitude, acceptation nécessaire pour faire vivre une relation.
Véronique Cohier-Rahban poursuit sa réflexion sur la prise en charge des enfants soumis aux effets des violences intergénérationnelles. Elle nous montre comment Armel, enfermé dans le rôle « d’enfant problème », va se libérer de son rôle sacrificiel par le questionnement circulaire et la mise en place de relations de coopération dans la famille.
A travers le cas de Marthe, enfermée dans son monde de détresse et d’inquiétude, Arnaud Zeman décrit comment le thérapeute, en se mettant en lien avec ses ressources relationnelles, accueille ses ressentis corporels et ses affects pour construire un accordage avec un sujet prisonnier de son vécu dissociatif. Cet accordage est le premier pas vers un nouveau positionnement rendant possible le changement.
Le dossier thématique sur le lien thérapeutique se poursuit avec Karine Ficini qui nous fait part de l’histoire de Daniel, orphelin à l’âge de 4 ans, et dont les étapes de vie sont marquées par le pouvoir du monde abandonnique. Avec l’utilisation des mouvements alternatifs et de questions centrées sur la traduction corporelle de la confiance en soi, elle tisse un nouveau lien humain qui génère une nouvelle action signifiante pour le sujet.
Bertrand Hénot utilise le questionnement narratif et solutionniste pour aider Louis à modifier son regard sur les services sociaux et sur lui-même, afin de réinvestir son rôle de père et se mettre en chemin pour retrouver la garde de son fils.
Dans l’espace « Douleur Douceur », Gérard Ostermann nous présente trois articles sur l’apport de l’hypnose en gériatrie.
Sarah Muller, dans son article sur les conversations hypnotiques en psychogériatrie, nous raconte comment Mme D. qui présente un diagnostic de Démence fronto-temporal, intègre l’Ehpad à 92 ans, suite à une chute, et va bénéficier d’un accompagnement complet à la toilette, effectuée au lit.
Véronique Treussier-Ravaud expose le cas clinique de Mme L.F. patiente âgée qui souffre de troubles cognitifs sévères. Une séance d’hypnose pendant sa toilette, avec ancrage musical et techniques apaisantes, a pour bout de la réinstaller dans un état de bien-être.
. Blandine Rossi-Bouchet, orthophoniste, nous explique comment elle utilise l’hypnose dans sa pratique quotidienne auprès des personnes âgées.
Dans la chronique « Bonjour et après », vous trouverez les premières consultations d’Elisabeth qui noie son ennui dans l’alcool. Sophie Cohen utilise le questionnement stratégique et l’hypnose pour aider la patiente à quitter ses tentatives de solution.
Enfin, Nicolas D’Inca nous livre un article passionnant sur le chamanisme et les animaux de pouvoir pour retrouver les liens au monde vivant.
Crédit photo Jean-Michel HERIN
Dans ce n°66, nous verrons comment aider les personnes qui nous consultent à sortir des effets des histoires dissociatives dans lesquels elles sont enfermées. Le questionnement développé dans les thérapies brèves est une aide essentielle pour rendre possible l’activation des processus de réassociation.
Edito:
. Julien Betbèze : Approche stratégique et acceptation de la solitude
. Alain Vallée développe un exemple clinique nous montrant comment la conversation d’engagement ouvre de nouvelles possibilités d’agir chez un sujet présentant un diabète de type 2 et qui ne parvenait pas jusque-là, malgré les risques somatiques, à modifier sa relation à l’alimentation.
Spécialiste mondialement connu de l’approche stratégique, Giorgio Nardone explique l’importance de différencier trois manifestations différentes de la solitude. Il enseigne comment apprendre à être avec les autres, et le chemin vers l’acceptation de la solitude, acceptation nécessaire pour faire vivre une relation.
Véronique Cohier-Rahban poursuit sa réflexion sur la prise en charge des enfants soumis aux effets des violences intergénérationnelles. Elle nous montre comment Armel, enfermé dans le rôle « d’enfant problème », va se libérer de son rôle sacrificiel par le questionnement circulaire et la mise en place de relations de coopération dans la famille.
A travers le cas de Marthe, enfermée dans son monde de détresse et d’inquiétude, Arnaud Zeman décrit comment le thérapeute, en se mettant en lien avec ses ressources relationnelles, accueille ses ressentis corporels et ses affects pour construire un accordage avec un sujet prisonnier de son vécu dissociatif. Cet accordage est le premier pas vers un nouveau positionnement rendant possible le changement.
Le dossier thématique sur le lien thérapeutique se poursuit avec Karine Ficini qui nous fait part de l’histoire de Daniel, orphelin à l’âge de 4 ans, et dont les étapes de vie sont marquées par le pouvoir du monde abandonnique. Avec l’utilisation des mouvements alternatifs et de questions centrées sur la traduction corporelle de la confiance en soi, elle tisse un nouveau lien humain qui génère une nouvelle action signifiante pour le sujet.
Bertrand Hénot utilise le questionnement narratif et solutionniste pour aider Louis à modifier son regard sur les services sociaux et sur lui-même, afin de réinvestir son rôle de père et se mettre en chemin pour retrouver la garde de son fils.
Dans l’espace « Douleur Douceur », Gérard Ostermann nous présente trois articles sur l’apport de l’hypnose en gériatrie.
Sarah Muller, dans son article sur les conversations hypnotiques en psychogériatrie, nous raconte comment Mme D. qui présente un diagnostic de Démence fronto-temporal, intègre l’Ehpad à 92 ans, suite à une chute, et va bénéficier d’un accompagnement complet à la toilette, effectuée au lit.
Véronique Treussier-Ravaud expose le cas clinique de Mme L.F. patiente âgée qui souffre de troubles cognitifs sévères. Une séance d’hypnose pendant sa toilette, avec ancrage musical et techniques apaisantes, a pour bout de la réinstaller dans un état de bien-être.
. Blandine Rossi-Bouchet, orthophoniste, nous explique comment elle utilise l’hypnose dans sa pratique quotidienne auprès des personnes âgées.
Dans la chronique « Bonjour et après », vous trouverez les premières consultations d’Elisabeth qui noie son ennui dans l’alcool. Sophie Cohen utilise le questionnement stratégique et l’hypnose pour aider la patiente à quitter ses tentatives de solution.
Enfin, Nicolas D’Inca nous livre un article passionnant sur le chamanisme et les animaux de pouvoir pour retrouver les liens au monde vivant.
Crédit photo Jean-Michel HERIN