Gerda Alexander, danseuse rythmicienne, née à Wuppertal, en Allemagne, mit au point dans les années 30 une méthode qui porte son nom : l’eutonie Gerda Alexander. Du grec eu (harmonie) et tonos (tension), l’eutonie est " une tonicité harmonieusement équilibrée et adaptée à la situation ". Autrement dit, elle vise la recherche du tonus juste, en toutes circonstances. Le tonus se définit comme l’activité d’un muscle en repos apparent. Gerda Alexander précisait dans son livre L’Eutonie, un chemin de développement par le corps aux éditions Tchou : " Le tonus conditionne notre posture et rend l’ensemble de la musculature prêt à répondre aux multiples sollicitations de la vie. C’est dire combien il est important d’en acquérir la plus grande maîtrise possible, car de celui-ci dépend tout le comportement. " Cette méthode est fondée sur l’observation de nos propres mouvements. Elle alterne les moments d’" écoute au repos " (selon l’expression des eutonistes) et les exercices simples (ou " situations de recherche ", comme préfèrent les eutonistes).
Exemple : dans un premier temps, la personne est simplement allongée par terre et ressent ses tensions ; dans un deuxième temps, elle explore et approfondit ses sensations. Ce n’est donc pas seulement une méthode de relaxation, c’est aussi une " approche originale du mouvement, grâce à l’acquisition d’un contrôle sur la fonction tonique réflexe ", remarque Jacqueline Meunier-Fromenti, auteur de Eutonie et pratiques corporelles pour tous (Éd. Le Courrier du Livre). L’eutonie Gerda Alexander porte " attention au corps dans son intimité et sa globalité ", poursuit-elle. Au cours d’une séance, on veillera à ne pas se brutaliser, à ce qu’aucune posture ne soit désagréable. Une attitude d’accueil bienveillant à ce que dit notre corps est requise.
Intervenir sur les tensions
La méthode intervient sur les tensions. Son but est la prise de conscience : " Détendre la musculature superficielle peut permettre à la musculature profonde, qui nous soutient, de mieux fonctionner ", souligne Françoise Weidmann, praticienne en eutonie Gerda Alexander. Une " situation " consiste à s’étendre simplement par terre et à sentir le sol avec ses os, ses muscles, puis, avec ses mains, avec ses pieds, à apprécier la texture de la matière sur laquelle on repose. Une autre " situation " permettra de mieux sentir ses hanches. Des morceaux de bambou sont placés sous les fesses, on les fait glisser ensuite sous les cuisses, puis de lents mouvements qui partent du genou permettent une prise de conscience accrue des muscles sollicités et des tensions. Le sujet doit également être très attentif à sa respiration qui doit être naturelle et souple. " Il s’agit d’abord de cerner ses propres tensions et ses comportements… Dans un second temps, on peut aborder l’autre ", précise Françoise Weidmann. Pour cela, deux personnes pourront utiliser un objet transitionnel : ballon, branche de bambous ou sacs remplis de marrons, dont l’échange facilite la relation.
Améliorer son tonus
Le tonus règle non seulement la vie musculaire, mais encore la vie organique (cœur, poumons, intestins, reins, organes sexuels…) ; par voie de conséquence, l’eutonie, tout comme la " thérapie respiratoire ", agit sur les dysfonctionnements des organes, notamment en permettant leur meilleure irrigation. C’est aussi en devenant conscient de ses sensations que l’on va favoriser les processus naturels d’autorégulation. Enfin, certains problèmes psychiques s’expriment par le corps, sous des formes diverses. Par exemple, par des blocages physiques, une atonie de certaines parties du corps. Il arrive aussi que l’on rentre la tête dans les épaules… Les exercices divers, les massages respiratoires, les élongations, les exercices vocaux et d’élocution permettent de retrouver le bien-être.Comme le yoga, l’eutonie est un moyen de connaissance du corps qui s’appuie sur les perceptions mais, à la différence de celui-ci, elle est non directive. L’enseignant ou le thérapeute demande de constater ce qui est senti. Il invite aussi fréquemment les participants à s’installer dans la position de leur choix. L’eutonie demande de percevoir dans quelle mesure certaines postures sont difficiles, douloureuses ou agréables. Quant à la respiration, elle n’est pas imposée : elle doit être le plus proche possible de la respiration innée.
La thérapie respiratoire
Le professeur Volkmar Glaser, de nationalité allemande, a travaillé avec Gerda Alexander et a mis au point la thérapie respiratoire. " Souvent, la personne qui "consulte" est trop lâche, comme dans les états dépressifs, ou trop tendue, comme dans les moments de stress ", précise Bernd Egenberger, kinésithérapeute formé en thérapie respiratoire. De même qu’en eutonie, le praticien va donc l’aider à trouver le tonus idéal, ni trop haut, ni trop bas. Pour cela, lors d’une séance, il observe la respiration du participant, son rythme, sa durée ainsi qu’une absence éventuelle de pauses. " Si le participant ressent des blocages respiratoires, il examinera attentivement ce qui se passe en lui, afin d’essayer de relâcher ses tensions. Avec cette méthode, nous désirons obtenir une certaine fluidité respiratoire qui permette de faire face à toutes les situations de la vie, notamment adverses et donc génératrices de stress ", poursuit le thérapeute. Le travail consistera à rééduquer une respiration arythmique, trop courte ou trop haute, c’est-à-dire ne mettant pas assez en jeu le travail du ventre. À la différence de l’eutonie, la thérapie respiratoire intègre le massage. " La personne doit entrer en contact profond avec la main du thérapeute, qui prodigue un massage très doux. Le but est de guider au mieux la respiration, afin qu’elle retrouve un rythme proche de celui qu’elle possédait à la naissance ", souligne Bernd Egenberger. Le patient doit sortir de la séance avec un sentiment d’allégresse et de légèreté !
Pour les troubles du surmenage, de la respiration, de la circulation…
Les méthodes de Gerda Alexander et de Volkmar Glaser s’adressent à tous. Elles améliorent l’état général des personnes handicapées et leurs indications concernent aussi bien l’état des articulations que les troubles du surmenage, la respiration, la circulation, les maladies psychosomatiques… Des professeurs d’eutonie collaborent régulièrement avec des hôpitaux, notamment en psychiatrie, et cette technique aide aussi efficacement à améliorer l’état d’enfants autistes, comme en témoigne le travail d’une praticienne en institution dans le Haut-Rhin. Les deux méthodes permettent encore un accompagnement très favorable pendant la grossesse et l’accouchement. On l’aura compris, l’eutonie vise l’unité, la globalité, la prise de conscience de l’interdépendance du corps et du psychisme. Elle doit permettre de retrouver un meilleur contact avec soi et avec le monde environnant.
Karin Aujay impatient regain-sante.com
Exemple : dans un premier temps, la personne est simplement allongée par terre et ressent ses tensions ; dans un deuxième temps, elle explore et approfondit ses sensations. Ce n’est donc pas seulement une méthode de relaxation, c’est aussi une " approche originale du mouvement, grâce à l’acquisition d’un contrôle sur la fonction tonique réflexe ", remarque Jacqueline Meunier-Fromenti, auteur de Eutonie et pratiques corporelles pour tous (Éd. Le Courrier du Livre). L’eutonie Gerda Alexander porte " attention au corps dans son intimité et sa globalité ", poursuit-elle. Au cours d’une séance, on veillera à ne pas se brutaliser, à ce qu’aucune posture ne soit désagréable. Une attitude d’accueil bienveillant à ce que dit notre corps est requise.
Intervenir sur les tensions
La méthode intervient sur les tensions. Son but est la prise de conscience : " Détendre la musculature superficielle peut permettre à la musculature profonde, qui nous soutient, de mieux fonctionner ", souligne Françoise Weidmann, praticienne en eutonie Gerda Alexander. Une " situation " consiste à s’étendre simplement par terre et à sentir le sol avec ses os, ses muscles, puis, avec ses mains, avec ses pieds, à apprécier la texture de la matière sur laquelle on repose. Une autre " situation " permettra de mieux sentir ses hanches. Des morceaux de bambou sont placés sous les fesses, on les fait glisser ensuite sous les cuisses, puis de lents mouvements qui partent du genou permettent une prise de conscience accrue des muscles sollicités et des tensions. Le sujet doit également être très attentif à sa respiration qui doit être naturelle et souple. " Il s’agit d’abord de cerner ses propres tensions et ses comportements… Dans un second temps, on peut aborder l’autre ", précise Françoise Weidmann. Pour cela, deux personnes pourront utiliser un objet transitionnel : ballon, branche de bambous ou sacs remplis de marrons, dont l’échange facilite la relation.
Améliorer son tonus
Le tonus règle non seulement la vie musculaire, mais encore la vie organique (cœur, poumons, intestins, reins, organes sexuels…) ; par voie de conséquence, l’eutonie, tout comme la " thérapie respiratoire ", agit sur les dysfonctionnements des organes, notamment en permettant leur meilleure irrigation. C’est aussi en devenant conscient de ses sensations que l’on va favoriser les processus naturels d’autorégulation. Enfin, certains problèmes psychiques s’expriment par le corps, sous des formes diverses. Par exemple, par des blocages physiques, une atonie de certaines parties du corps. Il arrive aussi que l’on rentre la tête dans les épaules… Les exercices divers, les massages respiratoires, les élongations, les exercices vocaux et d’élocution permettent de retrouver le bien-être.Comme le yoga, l’eutonie est un moyen de connaissance du corps qui s’appuie sur les perceptions mais, à la différence de celui-ci, elle est non directive. L’enseignant ou le thérapeute demande de constater ce qui est senti. Il invite aussi fréquemment les participants à s’installer dans la position de leur choix. L’eutonie demande de percevoir dans quelle mesure certaines postures sont difficiles, douloureuses ou agréables. Quant à la respiration, elle n’est pas imposée : elle doit être le plus proche possible de la respiration innée.
La thérapie respiratoire
Le professeur Volkmar Glaser, de nationalité allemande, a travaillé avec Gerda Alexander et a mis au point la thérapie respiratoire. " Souvent, la personne qui "consulte" est trop lâche, comme dans les états dépressifs, ou trop tendue, comme dans les moments de stress ", précise Bernd Egenberger, kinésithérapeute formé en thérapie respiratoire. De même qu’en eutonie, le praticien va donc l’aider à trouver le tonus idéal, ni trop haut, ni trop bas. Pour cela, lors d’une séance, il observe la respiration du participant, son rythme, sa durée ainsi qu’une absence éventuelle de pauses. " Si le participant ressent des blocages respiratoires, il examinera attentivement ce qui se passe en lui, afin d’essayer de relâcher ses tensions. Avec cette méthode, nous désirons obtenir une certaine fluidité respiratoire qui permette de faire face à toutes les situations de la vie, notamment adverses et donc génératrices de stress ", poursuit le thérapeute. Le travail consistera à rééduquer une respiration arythmique, trop courte ou trop haute, c’est-à-dire ne mettant pas assez en jeu le travail du ventre. À la différence de l’eutonie, la thérapie respiratoire intègre le massage. " La personne doit entrer en contact profond avec la main du thérapeute, qui prodigue un massage très doux. Le but est de guider au mieux la respiration, afin qu’elle retrouve un rythme proche de celui qu’elle possédait à la naissance ", souligne Bernd Egenberger. Le patient doit sortir de la séance avec un sentiment d’allégresse et de légèreté !
Pour les troubles du surmenage, de la respiration, de la circulation…
Les méthodes de Gerda Alexander et de Volkmar Glaser s’adressent à tous. Elles améliorent l’état général des personnes handicapées et leurs indications concernent aussi bien l’état des articulations que les troubles du surmenage, la respiration, la circulation, les maladies psychosomatiques… Des professeurs d’eutonie collaborent régulièrement avec des hôpitaux, notamment en psychiatrie, et cette technique aide aussi efficacement à améliorer l’état d’enfants autistes, comme en témoigne le travail d’une praticienne en institution dans le Haut-Rhin. Les deux méthodes permettent encore un accompagnement très favorable pendant la grossesse et l’accouchement. On l’aura compris, l’eutonie vise l’unité, la globalité, la prise de conscience de l’interdépendance du corps et du psychisme. Elle doit permettre de retrouver un meilleur contact avec soi et avec le monde environnant.
Karin Aujay impatient regain-sante.com