Au chapitre de la validation des effets de l’hypnose, Tan et al. confirment chez des patients dorsalgiques l’intérêt de l’autohypnose (2 sessions d’apprentissage, un support audio d’entraînement chez soi). Ils dressent même une équivalence : 2 sessions d’autohypnose = 8 sessions d’hypnose. Les effets sont toujours présents à six mois. Attention cependant, en pratique clinique, que ce qui soit proposé au patient fasse l’objet d’une vraie réflexion sur les options thérapeutiques, car la clef de prises en soins restent évidemment dans cette adéquation.
Citons également l’étude de Holdevici qui montre les effets bénéfiques de l’hypnose sur les insomnies primaires mais aussi secondaires à des troubles anxiodépressifs. Ces effets sont analogues à ceux d’une psychothérapie de même durée utilisant des techniques de relaxation. La question qui se pose est donc de savoir quels éléments seraient dans ce cas discriminatifs d’une approche ou de l’autre. Toujours au chapitre des pratiques cliniques, la pratique de l’hypnose en médecine respiratoire pédiatrique est bien argumentée par McBride et al, et notamment la nécessaire place de l’autohypnose en articulation avec une approche psycho-pédagogique.
Et si l’hypnose améliorait la formation des chirurgiens ? Non, pas encore sur leurs compétences communicationnelles, maissur leurs aptitudes techniques. Ainsi l’équipe de Skora a proposé un programme d’entraînement mental facilité par hypnose et qui a montré des résultats au simulateur supérieurs à celui d’une simple réalisation d’acte, toujours au simulateur, dans un cadre relaxant. C’est ce dernier point qui est intéressant, car s’il est connu que l’apprentissage est facilité par un climat d’attention et de relaxation, quelque chose semble ici jouer en plus et qui serait propre à l’expérience hypnotique. Reste à découvrir quoi ; nous pensons pour notre part qu’un contrôle sur la nomination (dire qu’il s’agit d’hypnose ou non) serait intéressant car la variable « représentation magique» pourrait jouer (en accord avec d’autres recherches portant sur cette dimension).
Abordons maintenant une étude qui ne relève pas directement du champ de l’hypnose, mais qui nous paraît pleine d’enseignements pour notre discipline. Wilson et collaborateurs demandent à 190 participants de s’asseoir et de ne rien faire (entre 6 et 15 minutes selon les modalités de l’étude). Résultat : si près de 60 % la trouvent difficiles, près de la moitié (49,3 %) trouvent l’expérience très déplaisante. Tellement pénible que 67 % des hommes et 25 % des femmes vont préférer s’infliger un choc électrique plutôt que
de rester plongés dans leurs pensées…
Aussi, on peut penser que d’une part ce que l’on a nommé un temps « hypnose sèche » peut être très inconfortable pour les patients (hypnose sèche : maintien dans un état hypnotique sans suggestion, après induction). Mais aussi qu’il peut être utile de donner une tâche même simple aux patients lors des premières inductions hypnotiques, plutôt que de les laisser simplement éprouver l’état hypnotique et la plongée dans leurs propres pensées, sans support. Cela peut permettre de progressivement familiariser les patients avec le laisser-aller, y compris des pensées.
Citons également l’étude de Holdevici qui montre les effets bénéfiques de l’hypnose sur les insomnies primaires mais aussi secondaires à des troubles anxiodépressifs. Ces effets sont analogues à ceux d’une psychothérapie de même durée utilisant des techniques de relaxation. La question qui se pose est donc de savoir quels éléments seraient dans ce cas discriminatifs d’une approche ou de l’autre. Toujours au chapitre des pratiques cliniques, la pratique de l’hypnose en médecine respiratoire pédiatrique est bien argumentée par McBride et al, et notamment la nécessaire place de l’autohypnose en articulation avec une approche psycho-pédagogique.
Et si l’hypnose améliorait la formation des chirurgiens ? Non, pas encore sur leurs compétences communicationnelles, maissur leurs aptitudes techniques. Ainsi l’équipe de Skora a proposé un programme d’entraînement mental facilité par hypnose et qui a montré des résultats au simulateur supérieurs à celui d’une simple réalisation d’acte, toujours au simulateur, dans un cadre relaxant. C’est ce dernier point qui est intéressant, car s’il est connu que l’apprentissage est facilité par un climat d’attention et de relaxation, quelque chose semble ici jouer en plus et qui serait propre à l’expérience hypnotique. Reste à découvrir quoi ; nous pensons pour notre part qu’un contrôle sur la nomination (dire qu’il s’agit d’hypnose ou non) serait intéressant car la variable « représentation magique» pourrait jouer (en accord avec d’autres recherches portant sur cette dimension).
Abordons maintenant une étude qui ne relève pas directement du champ de l’hypnose, mais qui nous paraît pleine d’enseignements pour notre discipline. Wilson et collaborateurs demandent à 190 participants de s’asseoir et de ne rien faire (entre 6 et 15 minutes selon les modalités de l’étude). Résultat : si près de 60 % la trouvent difficiles, près de la moitié (49,3 %) trouvent l’expérience très déplaisante. Tellement pénible que 67 % des hommes et 25 % des femmes vont préférer s’infliger un choc électrique plutôt que
de rester plongés dans leurs pensées…
Aussi, on peut penser que d’une part ce que l’on a nommé un temps « hypnose sèche » peut être très inconfortable pour les patients (hypnose sèche : maintien dans un état hypnotique sans suggestion, après induction). Mais aussi qu’il peut être utile de donner une tâche même simple aux patients lors des premières inductions hypnotiques, plutôt que de les laisser simplement éprouver l’état hypnotique et la plongée dans leurs propres pensées, sans support. Cela peut permettre de progressivement familiariser les patients avec le laisser-aller, y compris des pensées.
JE SUIS…Edito du Dr Thierry Servillat
1 janvier 2015. Devant mon écran, en entendant les sons de la télévision retransmettant la marche parisienne, j’essaie d’écrire un éditorial. La marche de Charlie continue. Loin et pas loin de Nantes où j’habite. Comment me projeter vers la période de parution de la revue, dans quatre semaines ? Je ne sais déjà pas comment va se finir la journée !
1 janvier 2015. Devant mon écran, en entendant les sons de la télévision retransmettant la marche parisienne, j’essaie d’écrire un éditorial. La marche de Charlie continue. Loin et pas loin de Nantes où j’habite. Comment me projeter vers la période de parution de la revue, dans quatre semaines ? Je ne sais déjà pas comment va se finir la journée !
Sous l'outil, l'humain. Dr Irène Bouaziz
Se retenir ou pas. Prononcé dans une posture d’humilité, ce texte magistral d’Irène Bouaziz a illustré au mieux, lors du récent colloque de lancement de l’Institut Milton Erickson d’Ile de France, comment la maturation de l’hypnothérapie passe maintenant par une étape d’approfondissement éthique.
Se retenir ou pas. Prononcé dans une posture d’humilité, ce texte magistral d’Irène Bouaziz a illustré au mieux, lors du récent colloque de lancement de l’Institut Milton Erickson d’Ile de France, comment la maturation de l’hypnothérapie passe maintenant par une étape d’approfondissement éthique.
Implacables acouphènes : l'apport de l'Hypnose. Daniel Quin
Plaintes croissantes en médecine générale, et en apparence bénignes, les acouphènes peuvent avoir des conséquences graves en terme de souffrance psychique. Daniel Quin nous expose sa manière de travailler dans ce domaine.De plus en plus de patients souffrant d’acouphènes se tournent vers les psychothérapeutes, et en particulier vers les praticiens de l’hypnose.
Plaintes croissantes en médecine générale, et en apparence bénignes, les acouphènes peuvent avoir des conséquences graves en terme de souffrance psychique. Daniel Quin nous expose sa manière de travailler dans ce domaine.De plus en plus de patients souffrant d’acouphènes se tournent vers les psychothérapeutes, et en particulier vers les praticiens de l’hypnose.
Souffrances hystériques : des solutions à foison. Dr Dominique Megglé
Psychiatre expérimenté et pionnier de l’hypnose française, Dominique Megglé se devait de s’intéresser aux patients qu’on appelait autrefois les «hystériques ». Et si ce mot pouvait avoir encore un sens utile, générateur de solutions thérapeutiques ?
Psychiatre expérimenté et pionnier de l’hypnose française, Dominique Megglé se devait de s’intéresser aux patients qu’on appelait autrefois les «hystériques ». Et si ce mot pouvait avoir encore un sens utile, générateur de solutions thérapeutiques ?
Au service des entraîneurs. Pour guider et accompagner. Guy Missoum
De nombreux outils dérivés de l’hypnose existent pour aider les entraîneurs et les coachs sportifs. Fin connaisseur, Guy Missoum les présente d’une manière systématisée qui facilite leur mise en oeuvre. Milton Erickson se positionnait volontiers comme supporter de ses patients !
De nombreux outils dérivés de l’hypnose existent pour aider les entraîneurs et les coachs sportifs. Fin connaisseur, Guy Missoum les présente d’une manière systématisée qui facilite leur mise en oeuvre. Milton Erickson se positionnait volontiers comme supporter de ses patients !
Détours de transe : l'apport d'Henri Wallon. Renato Saiu
Il n’est pas sûr qu’Erickson ait lu Henri Wallon, et encore moins qu’il ait entendu parler de la théorie du détour. C’est pour cela que la réflexion de jeunes auteurs comme Renato Saiu peut contribuer à enrichir aujourd’hui notre compréhension théorique des processus hypnotiques. L’utilisation de l’hypnose est ancienne. Pourtant sa définition reste floue.
Il n’est pas sûr qu’Erickson ait lu Henri Wallon, et encore moins qu’il ait entendu parler de la théorie du détour. C’est pour cela que la réflexion de jeunes auteurs comme Renato Saiu peut contribuer à enrichir aujourd’hui notre compréhension théorique des processus hypnotiques. L’utilisation de l’hypnose est ancienne. Pourtant sa définition reste floue.
Attentions à nos attentions. Dr Thierry Servillat
Yves Citton est professeur de littérature à l’Université de Grenoble. Son livre est pourtant transdisciplinaire, et porte sur un sujet qui nous intéresse tous : l’attention.
Nous n’avons pas toujours beaucoup appris lors de nos études sur un sujet pourtant capital. Ce n’est pas illogique car c’est surtout depuis une dizaine d’années que les connaissances à ce propos ont été abondamment renouvelées.
Yves Citton est professeur de littérature à l’Université de Grenoble. Son livre est pourtant transdisciplinaire, et porte sur un sujet qui nous intéresse tous : l’attention.
Nous n’avons pas toujours beaucoup appris lors de nos études sur un sujet pourtant capital. Ce n’est pas illogique car c’est surtout depuis une dizaine d’années que les connaissances à ce propos ont été abondamment renouvelées.
Transes de soin à L'île de La Réunion. Jean-Claude Lavaud
A l’île de La Réunion, dans l’océan Indien, nous sommes culturellement ancrés par ce tissage structurel où la transe est un mode de communication thérapeutique. Dans la culture indo-tamoule réunionnaise certaines de ces transes sont ouvertement publiques, telle que La Marche Sur Le Feu, sacrifice de soi pour la guérison d’un autre. D’autres transes moins connues sont aussi singulièrement centrées sur la « guérison». Cet article constitue un tout petit aperçu de l’un de ses rites de soin.
A l’île de La Réunion, dans l’océan Indien, nous sommes culturellement ancrés par ce tissage structurel où la transe est un mode de communication thérapeutique. Dans la culture indo-tamoule réunionnaise certaines de ces transes sont ouvertement publiques, telle que La Marche Sur Le Feu, sacrifice de soi pour la guérison d’un autre. D’autres transes moins connues sont aussi singulièrement centrées sur la « guérison». Cet article constitue un tout petit aperçu de l’un de ses rites de soin.
Créer la bande-son de sa vie pour améliorer sa résilience. Dr Isabelle Stimec
Survivre à un traumatisme, de quelque nature qu’il soit, nécessite d’activer ses mécanismes de résilience interne. Parfois il n’est pas possible de dépasser ce traumatisme, soit par l’ampleur des dommages psychiques produits, soit par l’impossibilité d’activer ces mécanismes internes. Comment, en tant que thérapeute, pouvons-nous aider nos patients à réactiver leurs ressources et leur résilience interne ?
Survivre à un traumatisme, de quelque nature qu’il soit, nécessite d’activer ses mécanismes de résilience interne. Parfois il n’est pas possible de dépasser ce traumatisme, soit par l’ampleur des dommages psychiques produits, soit par l’impossibilité d’activer ces mécanismes internes. Comment, en tant que thérapeute, pouvons-nous aider nos patients à réactiver leurs ressources et leur résilience interne ?
Humeur : Propos d’un Auvergnat. Régis Dumas
« Ce qui fait l’intérêt de l’Auvergne, c’est qu’elle est remplie d’Auvergnats », disait Alexandre Vialatte. « Auteur notoirement méconnu », comme il aimait à se qualifier. Cette Auvergne, un secret plutôt qu’une province, produit des fromages, des volcans et accessoirement des présidents de la République.» « La montagne nous donne des leçons de silence et l’horizon, au loin, des leçons d’éternité. » « L’immense espace dit la solennité, jamais l’emphase. »
« Ce qui fait l’intérêt de l’Auvergne, c’est qu’elle est remplie d’Auvergnats », disait Alexandre Vialatte. « Auteur notoirement méconnu », comme il aimait à se qualifier. Cette Auvergne, un secret plutôt qu’une province, produit des fromages, des volcans et accessoirement des présidents de la République.» « La montagne nous donne des leçons de silence et l’horizon, au loin, des leçons d’éternité. » « L’immense espace dit la solennité, jamais l’emphase. »