Dans une image saisissante de justesse et de concision, il livre le tableau, aisé à reprendre à notre compte aujourd’hui en tant que cliniciens et observateurs, du couple en crise, en panne : les sens s’arrêtent, le vide s’installe, les corps naufragent.
Essentialisé dans sa forme spécifiquement orientale, le décor est posé de ces couples qui arrivent et partagent d’emblée avec quasiment les mêmes mots, actualisés certes, la situation d’impasse qui les amènent à consulter. Il (elle) est bloquée (nous sommes bloqués) « mon corps est fermé (mort), je n’ai plus de désir, plus d’envie, nous voulons (je veux) sauver mon couple ».
Mort, élan vital et désir stoppés, arrêt, vide, tout un vocabulaire mortifère qui appelle l’attention sur un temps du couple (parfois très antérieur à la rencontre thérapeutique) arrêté, vidé d’énergie et de sens, subsistant sur des routines fatiguées et des scénarios de reproches mutuels figés.
Pourtant, la quasi-totalité de ces histoires de couple a vu le jour (parfois pas si lointain de celui où nous les rencontrons) sous les auspices de « l’amour romantique ». Ces images, ces croyances et ces attentes qui lui sont reliés et qui, depuis le premier « je t’aime », initient encore aujourd’hui en Occident la majeure partie des destins de couple.
« Etre Deux et faire Un », c'était et c’est encore souvent l'idéal, la norme historique occidentale qui a émergé à petits pas, de l’égalisation des droits entre hommes et femmes et du remaniement social, familial et conjugal, mis en mouvement par l’accès des femmes à l’éducation et au maniement du langage.
Progressivement va s’instituer et se formaliser le « couple-unité », dont chacun est la moitié. Moitié clairement définie dans ses rôles complémentaires par le sexe et comme cellule à projet familial dans un premier temps.
Puis l’émancipation des femmes poursuivie tout au long du XXe siècle va peu à peu dessiner les contours du couple qui reste le repère pour la majorité aujourd’hui, en portant la priorité sur des prémices égalitaires entre l’homme et la femme et l’importance donnée au dialogue conjugal, comme base intangible de la construction conjugale.
Et comme le note Marie-Laure Deroff, sociologue, dans la revue Dialogue: « La qualité des échanges affectifs et sexuels devient essentielle à la relation conjugale quand celle-ci se veut relation élective, égalitaire, soumise à la seule volonté partagée de ses protagonistes de la faire perdurer. »
Modèle prévalent qui met en scène ses limites, dans ces consultations fréquentes demandées par de jeunes couples dans le cours d’une réflexion/discussion/crise sur les risques que représente le désir d’enfant de l’un d’entre eux pour le futur de leur couple.
L’arrivée de l’enfant étant perçue comme l’arrêt de mort de ce duo bienfaisant et autosuffisant en termes de bénéfices et d’équilibre affectif et sexuel.
Modèle parlé dans ces couples moins jeunes qui évoquent avec regret et longuement le temps de la fusion, « le bon temps » : « époque-étalon » de la vitalité et des possibles du couple, « leur Eden perdu » dont ils demandent réparation grâce aux bons soins de la thérapie qu’ils sollicitent.
Dans cette « association librement consentie », les partenaires se donnent et acceptent la responsabilité de maintenir ensemble le lien dans la durée, dans une pratique présupposée consentie, accessible à chacun et constante, du dialogue et de la négociation, dont la demande thérapeutique de couple est un exemple et un prolongement.
Mais ce modèle de sécurisation, de reconnaissance et de valorisation mutuelle, posé dans l’idéal de la période de mise en couple et confirmé par les engagements (qu’ils soient librement posés ou contractualisés) de fidélité, loyauté, mis au service du bien-être de l’autre et de l’ensemble, va se trouver « secoué ».
Suivant la souplesse mentale et affective et l’histoire de chacun, il va être remis en question, discuté, marchandé, contourné, voire abandonné, une fois passée la période (de quelques mois à quelques années) de bonheur fusionnel (ou de contrat fusionnel dans les couples toujours imprégnés d’une conception symbiotique du couple et de la famille).
Pourtant cette « béatitude à deux voix » reste inscrite pour eux indiscutablement comme signe, voire preuve de la légitimité du choix réciproque du partenaire et gage de bonheur durable, et marque affirmée socialement de leur capacité à cette réalisation.
Et le temps vient de la revendication d’autonomisation, d’existence pour soi, d’épanouissement et de développement personnel, le plus souvent porté par l’un des deux avant, en dépit ou contre l’autre. « S'élancer vers le “nous”, c'est se dépasser, mais en même temps c'est se quitter. » Paule Salomon (1998)
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