La main froide du sage-femme

Suture sous hypnose en maternité.

Par JEAN-DANIEL HENRY - Sage-Femme libéral à Yerres. Hypnothérapeute.



Par cet article je souhaite partager avec vous l’histoire d’un accouchement sous hypnose. Cette histoire pourrait aussi s’intituler « L’accouchement surprise ».


Nelly est une patiente de 29 ans, primipare sans antécédents particuliers. Le couple a choisi d’être suivi par un intervenant unique pendant toute la grossesse, y compris pendant l’accouchement, c’est ce qu’on appelle le « suivi global ». Le couple entrait dans les critères de ce type de suivi. Il n’y a eu aucun problème pendant la grossesse.

Un soir, vers 22 h 30, je reçois un appel de son mari me disant qu’elle ressent de fortes contractions, et que la gestion devient difficile. Après un passage rapide au cabinet pour prendre ma valise d’urgence, je me rends chez le couple dont le domicile est éloigné􀀀 de mon cabinet. J’arrive à 23 h 30. J’ai demandé à la patiente quelques jours après son accouchement de me le raconter par écrit.

Dans cet article, vous trouverez donc les deux côtés, patient et thérapeute (le vécu de la patiente écrit en italique). Je trouve la confrontation des ressentis très intéressante pour l’évolution de notre pratique. Comme toute histoire a un début, nous allons commencer par le jour où tout a commencé…

« Le matin, je perds le bouchon muqueux, puis vers 18 h, je me sens fatiguée et ai de légères contractions. A 19 h 30, mes contractions sont moins espacées. Toutes les 10 minutes, je continue de contrôler grâce aux exercices de respiration et de visualisation, car dans ma tête je devais attendre jusqu’à 22 h, le temps que mon conjoint rentre du travail. Vers 21 h, les douleurs ont commencé à s’intensifier et à se rapprocher. Je gère toujours en visualisant mon bouclier en coton pour moins ressentir la douleur qui diminue. 21 h 50 : arrivée de mon conjoint. Direction la douche pour essayer de me détendre, mais elle n’a pas vraiment d’effet. Je sors ; le travail s’est accéléré, j’ai des contractions toutes les 5 minutes voire toutes les 2 minutes, et une petite perte de liquide et de sang. Nous décidons d’appeler la sage-femme.

A partir de ce moment, j’arrive moins à gérer ma douleur : je n’arrive plus à rentrer dans ma bulle, la visualisation de mon bouclier ne m’aide pas et les positions autres que debout ne me soulagent pas. Ma douleur est insoutenable, sur une échelle de 10 elle est au maximum. »

C’est intéressant de voir que lorsque la patiente décide de m’appeler, la gestion des contractions devient impossible. A mon arrivée dans l’appartement, je retrouve Nelly dans sa salle de bains, l’air hagard. Elle ne bouge plus. Je sens que ce n’est pas un simple début de travail, je décide donc de faire le point pour savoir…

Immédiatement, je demande à Nelly de s’allonger afin de faire le point sur la dilatation du col. Je perçois dans son regard qu’elle n’est pas du tout dans une situation confortable, et qu’à ce moment-là􀀀 , elle a besoin que je l’accompagne pour s’allonger.

« Le sage-femme doit vérifier mon col mais impossible pour moi de bouger et encore moins de me coucher car les douleurs s’intensifient ? Vérification de mon col qui est à 5-6 et appel du Samu. »



Hypnose et Thérapies Brèves n°38 Edito du Dr Thierry SERVILLAT, Rédacteur en Chef
MONDIALE. L’hypnose, une pratique mondiale. Nos yeux sont maintenant rivés sur Paris, sur ses aéroports et ses gares d’où vont arriver dans quelques semaines nos collègues du monde entier. Dame Tour Eiffel, redessinée par Jean-Michel Hérin, va devenir l’emblème de l’hypnose pendant 4 jours. Un bien beau symbole que cet exploit que Gustave, son concepteur, réussit après avoir mené pendant plusieurs années une intense campagne de communication pour susciter l’adhésion - au début très hypothétique - des décideurs et du grand public.
 

OHM. organisme hypnotiquement modifié. Dr Patrick Bellet
Ou comment réparer et cicatriser les blessures « En voilà une idée. Encore un de ces titres accrocheurs pour attirer l’attention ! » C’est ce que me disait un stagiaire lorsque nous évoquions les modifications sensorielles et trophiques en relation avec des suggestions hypnotiques.  Il remarquait, critique, que la forme, le nom donné conférait la propriété suggérée au sujet auquel elle s’appliquait.
 

Conduites addictives (tabac, alcool) : l'hypnose à la rescousse
Longtemps sous- estimée, l’utilité de l’hypnose en addictologie apparaît de plus en plus évidente et attire l’attention des acteurs de santé publique. Le concept d’addiction se définit par un état dans lequel tout le comportement se focalise sur la production d’une satisfaction (et la disparition de sensation aversive), avec une incapacité de le maîtriser et son maintien en dépit des conséquences délétères. Il regroupe les addictions aux substances et les addictions comportementales.
 

Modeler le lien : massage et hypnose en suicidologie
Lorsque l’envie de vivre s’est échappée, mais que la vie est encore là après un échec à la supprimer, des pratiques innovantes sont les bienvenues pour frayer un chemin possible pour et avec le patient qui n’a plus, ou presque plus, l’espoir. Dans notre pratique d’hypnothérapeute, massothérapeute et de psychologue clinicienne en centre de prévention, nous travaillons à l’accompagnement des personnes ayant commis une tentative de suicide.
 

Comment aggraver ? Pour améliorer paradoxalement
Dans la tradition de l’école de Palo Alto, la nouvelle génération des thérapeutes stratégiques approfondit et nuance les approches de leurs maîtres fondateurs. Jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander, chaque jour, de vous poser plusieurs fois la question suivante : « Que pourrais-je faire activement pour faire empirer ma situation ? Que devrais-je dire (ou ne pas dire), faire (ou ne pas faire), penser (ou ne pas penser), si je voulais volontairement augmenter mes problèmes, aggraver mon mal-être ? » 
 

74 jours en canoë : le périple d'Erickson
Le voyage en canoë qui élargit la conscience du jeune Erickson, pavant le chemin pour ses futures stratégies thérapeutiques.Vingt-quatre mois après s’être rétabli d’un épisode sévère et prolongé de poliomyélite, encore à peine capable de se passer de béquilles, le jeune Milton Hyland Erickson, 21 ans, entreprit un voyage qui élargit significativement sa perspective sur la vie et influença grandement son travail à l’âge adulte en tant que médecin et hypnothérapeute.

 

Nourritures. Dr Thierry Servillat
Corine Pelluchon, Les nourritures. Philosophie du corps politique, L’Ordre philosophique, Seuil, Paris, 2015. La lecture de ce livre est un délice. Et ce pour plusieurs raisons : d’abord les propos de Corine Pelluchon, professeure de philosophie à l’université de Franche-Comté, spécialiste en éthique médicale et biomédicale, sont pleinement orientés vers la vie. Ayant déjà travaillé sur la vulnérabilité (L’autonomie brisée. Bioéthique et philosophie, 2009 ; La raison du sensible. Entretiens autour de la bioéthique, 2009.
 

«Qu'attendez-vous de moi ?». Dr Stefano COLOMBO Quiprocquo, Malentendu et Incommunicabilité 38
La saison touristique bat son plein : tout le monde, ou presque, est en vacances. Agence de voyages pour les traditionnels, internet pour les plus speedy, nousavons les yeux rivés sur l’endroit de rêve : lieu insolite, loin de tout rappel au travail, à juste quelques heures de chez nous, plage céleste sans baigneurs, bungalow toutes commodités isolé de tous, au beau milieu de la nature sauvage, proche des voies de communication, le silence de la forêt et la liaison wi-fi, sans montre au poignet, le portable dans la poche, évidemment sur« silence », quitte à le regarder deux fois l’heure juste pour savoir si nous sommes capables de deviner l’heure en nous basant sur le soleil et les ombres.

Un nouveau rapport INSERM sur l’hypnose. Antoine Bioy
ANALYSE CRITIQUE. L’unité Inserm U669, dirigée par le Pr. Bruno Falissard, s’intéresse aux problèmes de santé mentale dans une perspective de santé publique. A la demande du ministère de la Santé (Direction générale de la Santé), cette unité de recherche a pour mission d’évaluer diverses pratiques thérapeutiques dites « non conventionnelles ». Elle a déjà publié plusieurs rapports (mésothérapie, chiropratique, biologie totale, ostéopathie, auriculothérapie, acupuncture…).

Conséquences d’un Si.
Il y a quelques mois, au cours d’un dîner, un ami me lance : « Et toi ? Tu ne viendrais pas sauter en parachute avec moi ?» (Sachant très bien qu’il s’adressait à la personne pour laquelle, d’ordinaire, un dos d’âne pris sans trop de précaution créait déjà des sensations vertigineuses!) Sans que je m’y attende, ma bouche articule un mot franc et intelligible : « Si.» A la surprise générale, ainsi qu’à la mienne, je dois l’avouer, je réponds par l’affirmative à cette demande aussi inattendue, que définitive. 

Un amour bouleversant
Tout a commencé il y a cinq ans… Ou peut-être plus. Après un parcours « traditionnel » de pratique de la kinésithérapie, je décidais de partir en quête d’une technique liant le corps et l’esprit.  Alors tout naturellement je me suis adressé à l’IMELyon pour intégrer le cycle I de cette formation en hypnose éricksonienne.  Plein d’attente, d’interrogations, mes sens étaient en éveil. 


Rédigé le 07/10/2015 à 17:07 modifié le 16/10/2015


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