Le Burn-Out des soignants: le quotidien en soins palliatifs

Le Burn-Out du personnel soignant: un superbe texte de Bernadette Audrain-Servillat du Centre Interdisciplinaire de Thérapie Intégrative, psychothérapeute et enseignante en hypnose ericksonienne à l'Institut Milton H. Erickson de Rezé (Nantes)



« Lorsque nous avons vécu des moments émotionnellement forts ou pénibles, qui, quelque fois, trouvent un écho dans notre propre vie, je suis convaincue qu’il est urgent de nous poser, de déposer nos expériences difficiles, de faire circuler la parole. Partager ensemble un repas, échanger sur nos difficultés autour d’un café ou d’un thé, peuvent nous aider à nous remettre d’une prise en charge éprouvante. Nous ne sommes pas à l’abri du fameux « burnout » et si nous n’y prenons pas garde, si nous ne pouvons pas communiquer entre nous, nous aurons du mal à retourner auprès des patients. Et que dire des équipes soignantes qui accompagnent les malades dans des services de longue durée ? Souvent, ils sont là depuis un, deux trois ans ou plus. Des liens forts se sont parfois tissés entre les équipes et les malades. Lorsque ceux-ci meurent, certaines racontent  qu’elles vivent un sentiment de perte comme si un membre de leur propre famille avait disparu. A ces équipes, nous essayons d’apporter notre soutien en les faisant partager avec nous leur vécu, leurs difficultés ou leurs dilemmes . C’est souvent un moment fort qui s’accompagne parfois de larmes »
 
« Etais-je assez préparée pour m’engager dans cette voie ? Assez préparée pour m’investir dans la relation avec les malades tout en gardant la bonne distance ? Saurai-je montrer de la compassion tout en sachant me protéger ? Sans tricher ? Au fil des jours, des semaines, des mois, je prends conscience de la nécessité d’affiner sans cesse ma posture afin d’être plus juste dans mes interventions, plus juste dans ma manière de me tenir auprès des personnes souffrantes, auprès des familles, dans leur demande implicite ou explicite d’aide. S’ajuster pour savoir écouter, vivre les silences et ne pas chercher à les meubler quand ils peuvent être bénéfiques. S’ajuster et ne pas fuir la parole lorsqu’il pose une question qui peut nous paraître dérangeante. S’ajuster pour respecter son intimité, son altérité. S’ajuster et savoir prendre une main pour apporter une autre perception à celui qui se sent abandonné. Je n’ai pas de vocation particulière à accompagner les personnes qui meurent. Les patients au seuil de leur mort sont avant tout des personnes qui comme qui comme telles méritent d’être accompagnées et soutenues jusqu’au bout de leur vie. Mais je ne suis pas naïve …, je sais que certaines situations me bouleversent et font parfois vaciller mes repères. La mort de l’autre et tout ce qui l’accompagne, la souffrance, la douleur, le corps qui s’abîme et se dégrade, nous renvoient au fait que nous aussi, un jour, incontestablement, auront à vivre la fin de notre propre vie. »



Bernadette AUDRAIN-SERVILLAT
Hypnose Ericksonienne, Thérapies Brèves
Psychothérapeute, Diplômée de l'Université de Nantes.
Activité libérale de consultation de psychothérapie au CITI, Centre Interdisciplinaire de Thérapie Intégrative
Intervenante dans le cadre du Réseau Diabète 44
Animatrice de groupes de paroles à l'Unité de Soins Palliatifs du CHU de Nantes.
Chargée d'Enseignement à l'Institut Milton H. Erickson de Rezé

CITI - Centre Interdisciplinaire de Thérapie Intégrative
15, avenue Louise Michel
Rezé 44400
02.40.40.32.15


Intervenante aux Congrès d'Hypnose & Thérapies Brèves

Autres textes: http://le-portail.com/hypnotherapeute-psychotherapeute-nantes/bernadette-audrain-servillat


Rédigé le 29/05/2013 à 19:48 modifié le 29/05/2013


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