Alors comment faire pour guérir dans ce cas ?
Lors des premières consultations, les causes présentant un caractère de gravité éliminées, le praticien se doit de rassurer le patient en lui apportant des données anatomo-physiologiques lui permettant de se représenter l'oreille dans l'espace et de comprendre son fonctionnement.
Il peut s'aider de maquettes ou d'un schéma et expliquer qu’au sein de l’oreille interne, les cellules de l’Organe de Corti fabriquent continuellement un bruit dont l'intensité est faible car inférieure à 6 décibels ce qui est très rassurant.
On n’y prête pas attention car ce bruit ne présente aucun intérêt. Les mesures réalisées ont montré que l’intensité des acouphènes était voisine de 10-15 dB ce qui est très peu. Les “oto-émissions acoustiques” circulent de l'oreille interne jusqu'au cortex cérébral en passant par les centres de la mémoire et des émotions.
Ce bruit montre qu’en fait le corps est bien vivant. Ainsi toute personne qui les recherche perçoit un sifflement dans le silence.
Qu’est-ce qui fait que des personnes le supportent et d’autres pas ?
Là est la véritable question
Le problème vient plus de la façon dont elles perçoivent ce bruit plus que du bruit lui-même. La perception de l’intensité se modifie au cours de la journée, de la semaine, du mois, de l’année. Elle peut être continue ou intermittente. Pour des patients, ce sera plus fort le matin pour d’autres, ce sera le soir. Pour certains, ce sera après le sport, pour d’autres, du fait du repos, après la sieste ou les repas. Il y a autant de façons de percevoir l’acouphène que de patients à traiter.
92 % des personnes consultant pour des acouphènes sont satisfaites des soins de leurs ORL.
La plupart du temps les acouphènes disparaissent spontanément une fois que les conflits à l'origine du problème sont résolus. Il en est de même de la plupart des pathologies fonctionnelles. Pour d'autres personnes, les acouphènes sont toujours là mais ils ne les gênent plus. Elles reconnaissent souvent que le problème était ailleurs.
Pour 8 % des sujets porteurs d’acouphènes invalidants, il n'est pas rare alors de retrouver un deuil, une séparation d'avec un conjoint ou un enfant, un licenciement, des agressions, un harcèlement, des conflits non résolus. C’est ce que l’ORL psychosomaticien va explorer lors de l'interrogatoire (analyse fonctionnelle).
Pourquoi ce bruit devient-il conscient ?
Il existe plusieurs raisons d'ordre neurophysiologique associées à un état émotionnel survenant dans un contexte psychosocial et environnemental particulier. Les sujets sont tout à fait capables pour peu qu'on le leur demande, d'établir des liens entre l'apparition de l'acouphène et les situations émotionnelles de leur vie. Cela demande un peu de temps.
Elles seront traitées à l’aide des thérapies comportementales et cognitives (TCC), incluant la gestion du temps, le traitement des conflits interpersonnels ou les troubles l’assertivité aidées de l'hypnose ou de la relaxation passive ou dynamique.
La thérapie EMDR (Eye Movement Desenzitisation and Reprocessing) encore appelée thérapie par le traitement adaptatif de l’information, est utilisée de façon intégrative quand le sujet souffre de stress post-traumatique.
Avant même de commencer les séances d'EMDR, on demande au sujet d'établir une liste des situations les meilleures et les pires de sa vie. Les situations les meilleures seront exploitées en temps que ressources, ce dont les personnes ont le plus grand besoin quand elles accèdent au pire. Les praticiens EMDR certifiés sont avant tout des psychothérapeutes confirmés.
-
Hypnose spirituelle: on considère que c'est dérogatoire à l'exercice de la profession de psychologue.
-
L’intime en TLMR. De la transe traumatique à la transe thérapeutique.
-
Hypnothérapeutes en mal de patients... La faute à qui ? Aux écoles de formation, à la concurrence ?
-
EMDR : quand peut-il être utile de se tourner vers cette étonnante thérapie par mouvements oculaires ?
-
Corinne et ses peurs. Sophie COHEN. Revue Hypnose et Thérapies Brèves n° 70.