Dans l'Union européenne (UE), 70% des habitants ont eu recours au moins une fois dans leur vie à une pratique médicale «parallèle». Le taux monte à 80% pour les malades d'un cancer. Les raisons de ce succès sont diverses mais viennent d'abord des manquements de la médecine occidentale: effets secondaires des médicaments, absence de réponse thérapeutique à des maux quotidiens comme le mal de dos, pénurie de personnel soignant.
Une offre importante en médecine alternative s'est donc développée, de manière particulièrement désordonnée en France, où on peut distinguer médecines «naturelles» (phytothérapie, aromathérapie), médecines par manipulation (ostéopathie, chiropractie, réflexologie), thérapies corps/esprit (hypnothérapie, sophrologie) et des systèmes complets reposant sur des théories (acupuncture, homéopathie). Témoigne de cette situation la pléthore d'écoles privées d'ostéopathie, aux qualités inégales, qu'a critiquée l'Igas (Inspection générale des affaires sociales), dans un rapport dénonçant le laxisme des procédures officielles d'agrément pour ces écoles.
Développer la recherche
L'obtention du «label de thérapeute en pratiques non conventionnelles» serait conditionnée à la réussite d'un examen clinique et juridique, un peu à l'image de ce qui se fait en Allemagne avec les «Heilpraktiker» («praticiens de santé»). Un tel label servirait de garde-fou pour les patients. Les praticiens auraient par exemple obligation de renvoyer vers la médecine conventionnelle certains cas graves ou échappant à leurs champs d'action.
En France, seules sont reconnues officiellement les formations en ostéopathie et en chiropractie pour des non-médecins. Si bien qu'un «flou juridique» entoure par exemple les pratiques de l'acupuncture ou de la sophrologie (relaxation et gestion du stress), souligne Mathilde Reynaudi, chargée de mission au CAS.
La création d'un label permettrait d'y mettre fin.
Le CAS propose en outre de développer l'évaluation objective des médecines alternatives. «La recherche en matière de coût-efficacité est peu fournie et souvent contradictoire, notamment parce que l'industrie pharmaceutique n'a pas intérêt à financer des essais dans un secteur qui pourrait entraîner une baisse de la prise médicamenteuse», note le rapport. Il faudrait donc «développer les études bénéfice-risque» de ces médecines pour pouvoir interdire ou dissuader les pratiques mauvaises ou inutiles, promouvoir les bonnes et «envisager le remboursement par la sécurité sociale des pratiques les plus efficaces», a expliqué Vincent Chriqui, directeur général du CAS.
La CAS propose enfin de mettre sur pied une «plateforme d'information» pour recenser les connaissances actuelles en médecines alternatives et permettre au quidam de s'y retrouver.
Sources: (AFP) - Le Figaro
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