Ostéopathie et Vessie, approche des pathologies de la vessie par l'osteopathie

Dr J-M. Issartel



L'Ostéopathie est l'art de provoquer une autocorrection de l'organisme, l'ostéopathie viscérale accompagne l' ostéopathie structurelle et l'ostéopathie cranio-sacrée dans la vie de l'auto-guérison.

Les trois chocs de ma rencontre avec l’ostéopathie.

En 1973, ma sœur Lionelle me traîne dans une école d’ostéopathie. Venant de la kinésithérapie, je m’imaginais l’ostéopathie comme une “super-kiné”. Révélation, c’est une approche très différente. En 1982, Lionelle et Marielle Issartel me font lire le manuscrit de L’ostéopathie exactement (éd. Robert Lafont 1983) et c’est une deuxième onde de choc. L’ouvrage expose clairement les principes de la méthode, fait entrevoir les immenses possibilités de cette médecine ostéopathique, et donne des explications compréhensibles, à une époque où l’ostéopathie souffrait d’être méconnue. À lire absolument par tous.

Je connaissais donc l’ostéopathie structurelle ( la colonne vertébrale et les membres), l’ostéopathie cranio-sacrée, et les interactions entre ces structures et les organes : plus simplement à l’aide d’un exemple, j’avais compris qu’une perte de mobilité entre deux vertèbres pouvait perturber le fonctionnement d’un viscère abdominal, estomac, rein… Et qu’un organe, la vésicule biliaire par exemple, pouvait perturber la mobilité des vertèbres dorsales. Alors on traitait la “structure”, on conseillait une hygiène de vie, voire un régime alimentaire ou des médicaments, mais comment traiter la vésicule avec la main ???

La rencontre avec Jean-Pierre Barral en 1983 :

Troisième onde de choc, la main de l’ostéopathe peut agir favorablement sur les viscères, les organes du thorax, de l’abdomen et du pelvis. Et cette action améliore considérablement les lésions ostéopathiques vertébrales et cranio-sacrées. Et donc, l’état émotionnel.
Barral et Mercier publient en 1983 la première édition de Manipulations viscérales, et je suis les enseignements de Barral à l’Université Paris 13 puis dans des séminaires spécialisés. Son talent thérapeutique et pédagogique associé à son charisme dopent mon apprentissage des techniques viscérales. Coup de chapeau pour ce thérapeute qui est le premier ostéopathe non médecin à enseigner aux médecins nord-américains. Lionelle Issartel devait être la deuxième. En 2004, publication de la deuxième édition chez Elsevier. À lire absolument par les professionnels.


« Comment ça fonctionne me demande un lecteur averti ?
- Le mouvement c’est la vie »

Les viscères de la cavité abdominale sont libres de tout mouvement, les uns par rapport aux autres, grâce aux enveloppes qui les entourent et constituent des surfaces de glissement. Certains mouvements sont minimes, d’autres majeurs, les reins parcourent 600 m par 24 h selon les calculs de Barral.
Toute atteinte pathologique entraîne ce que les ostéopathes appellent une fixation viscérale. Cette restriction de mobilité fait suite à une solidarisation de l’organe à une autre structure : soit à un autre viscère, soit à la paroi de la cavité abdominale. Le corps peut ou s’adapter ou éprouver des difficultés dans ce nouvel équilibre et développer un trouble fonctionnel et parfois même un trouble structurel.
Le rôle de l’ostéopathe consiste à dépister les fixations viscérales, puis à stimuler manuellement l’organe afin de restaurer la mobilité physiologie.

Les restrictions de mobilité des viscères peuvent découler de plusieurs causes, en particulier:

- les adhérences qui entraînent des spasmes des fibres musculaires avoisinantes (rein, côlon …),

- les hyperlaxités ligamentaires qui autorisent des ptoses, rein par exemple,

- origine congénitale : les rétroversions utérines s’accompagnent de fixation de l’utérus,

- origine musculaire : les viscéro-spasmes des organes creux (contracture du grêle, du côlon droit…), le muscle de Treitz au niveau de l’angle duodéno-jéjunal. Et pour la région pelvienne, il faut insister sur la présence de fibres musculaires au sein des ligaments qui maintiennent le système génito-urinaire,

- origine neuro-psychologique qui influence tout particulièrement les contractions des fibres musculaires, aussi bien les muscles du rachis que les fibres de l’estomac, côlon, grêle et ligaments suspenseurs des organes du petit bassin,

- origine traumatique : accouchement traumatique ou chute sur le coccyx. Du fait de ses imbrications avec le système génito-urinaire, le coccyx est considéré comme un organe.

Le cas particulier de la vessie:



Rédigé le 05/01/2009 à 15:25 modifié le 19/02/2017

Ostéopathe et Hypnothérapeute à Paris. Membre du Collège d'Hypnose & Thérapies… En savoir plus sur cet auteur

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