Résistance. Dr Yves LE GUÉNÉDAL

Confrontés à l’altération progressive de notre environnement nous devons nous prendre en main. Deux livres me semblent utiles pour une véritable prise de conscience et pour construire une stratégie afin d’améliorer notre pronostic vital.



De façon générale l’environnement se dégrade même s’il existe des actions qui vont dans le sens d’une écologie meilleure. Ce n’est pas Jonathan Nossiter, réalisateur de Mondovino, qui me contredira. Dans ce film, il nous montre les conséquences de la mondialisation sur le vin et ses acteurs. Dans son prochain film Résistance naturelle, il confie au journal Le Figaro : « que la situation est plus grave que la mondialisation. On arrive au bord de catastrophes écologiques majeures qui menacent la planète, la civilisation, l’espèce humaine. En ville nous ne voyons rien, seul peut-être le paysan est capable de montrer une façon saine de vivre et de survivre, comme le dit Michel Serres. »

Pas n’importe quels paysans, mais ceux qui entrent en résistance face aux diktats d’une uniformisation au service de la dégradation de la planète par l’utilisation abusive de la chimie. Ces paysans sont harcelés et leur insoumission leur coûte cher en amendes. Des pénalités qui les appauvrissent ou les font
disparaître. Et Nossiter de mentionner dans cet article que le plus authentique des Chianti a ainsi perdu son AOC et que ce qui devrait représenter la légitimité est frappé d’illégalité. C’est un comble.

Sans avoir entrepris un documentaire exhaustif, il me suffit de comparer la mer dans le golfe du Morbihan de mes vacances dans les années 60 et celle d’aujourd’hui. Il suffisait d’un calme plat et d’une eau qui était alors transparente pour observer une vie exubérante. Des crabes à foison passaient d’un paquet
d’algues à un autre, des poissons de toutes sortes. L’épuisette pour ramener des crevettes capturait souvent des hippocampes. On y pêchait en quantité incroyable des moules et des huîtres, les fameuses huîtres Belon. Aujourd’hui, à part les algues, parfois malheureusement de plus en plus vertes à cause de la pollution, cette vie a disparu et il faut parfois attendre un moment, dans les mêmes conditions climatiques que dans le temps, avec une eau moins claire,
pour voir surgir un crabe ou une crevette et plus exceptionnellement un poisson. Cela semble une mer morte comme l’est une terre qui subit les outrages du productivisme.

Il faut encourager là aussi les quelques bénévoles qui ramassent ces algues vertes en début de saison. Encore des résistants. Les responsables prédisant une catastrophe planétaire sont de plus en plus nombreux et ceux qui en prennent conscience aussi. Il faut dire que les symptômes s’expriment de plus en plus
en fréquence et en expression. Faut-il pour autant baisser les bras ? Je pars du principe que rien n’est obligatoirement définitif. Les crises bousculent les consciences et sont des facteurs d’opportunités pour changer.

En tant que citoyens, documentons-nous et faisons chacun, selon nos possibilités, des actions pour un monde meilleur. Les initiatives sont nombreuses. Une en cours de réalisation est le film Demain coréalisé par Mélanie Laurent et Cyril Dion. Ils y envisagent les pans de notre société : agriculture, économie, éducation, etc. Ils y font un état des lieux pour chacun et identifient les obstacles au changement et montrent des solutions qui ont été mises en oeuvre dans différents endroits de la planète.


À NOTRE ÉCHELON D’ACTEURS DE LA SANTÉ COMMENT LES RÉSISTANTS VOIENT-ILS LES CHOSES FACE À CETTE CRISE ?

Face à la pollution et à toutes les agressions environnementales, il y a deux manières de préserver sa santé :

-Eviter au maximum les agressions soit en agissant sur elles soit en les évitant plus ou moins complètement.
-Se fortifier en adoptant une hygiène de vie la plus fortifiante et la plus protectrice possible.

Pour répondre à ces deux objectifs, j’ai lu récemment deux livres qui donnaient de bonnes pistes.

Le premier, La médecine préventive au secours de votre santé du Dr Philippe Rigaill aux éditions du Dauphin.
Ce livre augmente notre conscience, et donc souvent notre motivation, études épidémiologiques à l’appui, de l’impact de différents éléments de notre environnement sur notre santé. Il vous permet par de petits interrogatoires de quantifier globalement votre risque de faire telle ou telle maladie de civilisation et donne les solutions à mettre en oeuvre. On commence par un petit bilan génétique qui permet de voir quel type de prédisposition on a de faire certaine maladie : un parent cancéreux et c’est 40 % de malchance de faire un cancer. Si les deux parents ont fait un cancer, c’est 80 % de possibilité d’en faire un.
Si le résultat n’est pas source d’enthousiasme, ne vous découragez pas car les progrès nous ont apporté l’épigénétique. Cette science nous donne des réponses pour agir sur l’expression des gènes.



Rédigé le 28/08/2014 à 11:00 modifié le 28/08/2014


Lu 1973 fois



Dans la même rubrique :