Résistance à l' Amaigrissement

Parmi les facteurs limitant la perte de poids, on retrouve la notion de carence ou de déséquilibre micronutritionnel. L’approche individualisée intégrant les particularités de chacun est essentielle.





La micronutrition consiste à satisfaire les besoins en micronutriments de la personne, par une alimentation santé, et si besoin une complémentation personnalisée.

Sur le plan pratique, la consultation de micronutrition comprend deux temps : le dépistage des déficits et des déséquilibres alimentaires, à l’aide de questionnaires alimentaires et fonctionnels, complétés si besoin par la biologie nutritionnelle et la correction de ces déséquilibres et déficits, par un ajustement alimentaire individualisé, et si besoin par une complémentation alimentaire.

L’approche en micronutrition devant le patient en difficulté avec son poids s’inscrit dans le concept de “médecine de l’obésité” proposée en 2004 par Arnaud Basdevant et Bernard Guy Grand : « Aujourd’hui, la médecine de l’obésité se fonde sur trois éléments clés : le respect du patient, en évitant la projection des lieux-communs sociétaux, et exercer une médecine moderne, c’est-à-dire globale, être vigilant afin d’éviter les effets iatrogènes de certaines attitudes médicales. La prise en charge du surpoids devrait impérativement intégrer une approche diététique, une intervention psychologique, une remise en mouvement. »

L’expertise en micronutrition insiste plus particulièrement sur le dépistage et la correction de véritables verrous qui participent au phénomène de résistance à l’amaigrissement. Nous avons sélectionné dans cet article 4 verrous importants qui peuvent être présents chez chaque candidat à l’amaigrissement, soit isolément, soit de manière associés.

Le verrou des déficits micronutritionnels

La micronutrition a pour but de corriger les déficits secondaires à une alimentation inadaptée aux besoins de l’individu ; le dépistage des déficits micronutritionnels des personnes résistantes à l’amaigrissement a clairement démontré que le statut micronutritionnel des personnes en surpoids était loin d’être satisfaisant. Ce statut est compromis d’emblée dans le cas des surpoids consécutifs à une ou plusieurs grossesses. Certaines femmes abordent cette période avec un statut insuffisant en raison d’habitudes alimentaires déséquilibrées, cette situation s’aggravant pendant la grossesse. Certains éléments comme l’iode, nécessitent des apports alimentaires plus importants pendant la grossesse (200 à 300 μg par jour).

Le déficit micronutritionnel peut être également iatrogénique, à la suite de tentatives itératives de régimes restrictifs non compensés; l’individu après sa perte de kilos les reprend dans les mois qui suivent, comme si les micronutriments essentiels jouaient le rôle de pondérostats. Parmi les micronutriments impliqués, l’implication du fer dans le métabolisme des neuromédiateurs et dans celui de la thyroïde, font de la carence en fer une des causes les plus importantes de résistance à l’amaigrissement. La complémentation des personnes déficientes en fer se heurte à la mauvaise tolérance et à l’assimilation insuffisante des sels de fer. Un vecteur de fer (Guanylor*) est utilisé depuis plusieurs années, pour restaurer les réserves de fer des patient(e)s présentant une carence ou une sub-carence en fer. Une étude rétrospective portant sur 112 femmes carencées en fer (ferritine <12ng/ml) a montré que 28 mg de Guanylor de fer pendant 6 mois permettait de multiplier le taux de ferritine par un facteur 2,66.

Le problème du chrome doit être envisagé chez les patients présentant une insulinorésistance prédisposant au syndrome polymétabolique et aux complications du métabolisme glucidique, ainsi que chez les personnes âgés en surpoids.

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Rédigé le 28/07/2009 à 11:47 modifié le 13/10/2009


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