Spasmophilie: Examens biologiques et spasmophilie

Les examens biologiques sont un outil médical complexe. Leur interprétation et leur prescription nécessitent un avis spécialisé tenant compte du caractère unique de chaque individu.



Quelle analyse de sang faut-il pratiquer chez les personnes spasmophiles ?

Voici une question récurrente dans les réunions de thérapeutes et en consultation. Comme il n'existe pas de travaux scientifiques dans ce domaine, cet article est le fruit d'une réflexion et de vingt années de pratique médicale. Il faut distinguer les analyses permettant de diagnostiquer une maladie de celles utiles pour les personnes présentant un terrain spasmophile tant sur le plan de la prévention, de la résolution de certains symptômes que du bien-être. Aucun examen ne peut être proposé pour le diagnostic du terrain spasmophile ; pour mémoire ce diagnostic est basé sur l'interrogatoire avec la grille présentée en dernière page de Spasmagazine.

Le magnésium, le potassium, le zinc et le fer ont des points communs qui les rendent particulièrement intéressants à évaluer biologiquement. Tout d'abord, ils sont essentiels au fonctionnement cellulaire (énergétique, échange membranaire, réaction enzymatique, transport de l'oxygène) ensuite le pourcentage de la population exposé à des déficits nutritionnels est très fréquent (plus de 70% pour le magnésium, le zinc et le potassium chez les hommes comme chez les femmes et d'environ les 2/3 pour le fer chez les femmes) enfin, il existe des outils d'évaluation biologique peu coûteux et plutôt représentatifs pour chacun d'entre eux (magnésium érythrocytaire ou globulaire pour le magnésium, kaliémie pour le potassium, ferritine pour le fer et zinc sérique pour le zinc).

Les dysfonctions thyroïdiennes sont particulièrement fréquentes chez les femmes. La TSH, une hormone hypophysaire permet de dépister une grande majorité de ces troubles hormonaux. L'évaluation plus précise a été présentée dans le numéro 14 de Spasmagazine.

Le déficit en vitamine D (plus précisément la 25OH-vitamine D3) est impliqué dans les phénomènes douloureux, immunologiques, les troubles du développement osseux et musculaire. Le nombre de personnes carencées en vitamine D est difficile à évaluer en raison des variations saisonnières et d'un flou dans la définition de la norme. Les causes de ce déficit sont l'insuffisance d'exposition au soleil, les médicaments comme la pilule, le vieillissement, les maladies du foie ou des reins. Cela recouvre une très grande partie de la population mondiale.

Les anticorps anti-gliadine IgG, IgA permettent de dépister un grand nombre de personnes intolérantes au gluten. En cas de positivité, il faudra éventuellement les compléter par d'autres examens déjà présentés dans le numéro 7 de Spasmagazine.

La symptomatologie associée à une ou plusieurs des perturbations biologiques des éléments ci-dessus va, d'une simple fatigue à des troubles du comportement en passant par des maladies immunologiques. Il est donc difficile de sélectionner une population ne devant pas être explorée.
En prévention, le dosage tous les cinq ans de la 25OH-vitamineD3 et de la ferritine me semble un minimum à proposer à une personne présentant un terrain spasmophile associé à un dosage de la TSH pour les femmes. Ces tests n'excluent pas tous les autres bilans utilisés en prévention et peuvent être prescrits en cas de décompensation brève ou récente s'ils n'ont pas encore été pratiqués.

En cas de décompensation ancienne ou prolongée, l'ensemble de ces examens permet de démarrer les investigations qui pourront être complétées selon les cas par d'autres analyses, nutritionnelles, immunologiques, hormonales, neurologiques, dont certaines ont déjà été décrites dans Spasmagazine comme le profil des acides gras (numéro 1 et 2), le profil des neuromédiateurs (numéro13).
En cas de perturbation, il faut prévoir un contrôle après traitement pour vérifier le retour dans les zones idéales pour la santé.





Rédigé le 04/03/2008 à 15:03 modifié le 12/02/2009


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