La spasmophilie est une hypersensibilité neuromusculaire et affective.
Sa prise en charge est pluridisciplinaire.
En 1989, à propos de la spasmophilie, Alternative Santé – l’Impatient titrait l’un de ses articles “La spasmophilie, une maladie démodée ?” et s’inquiétait de l’abandon de soins dans lequel se trouvaient les personnes atteintes, des femmes pour la plupart. Douze ans plus tard, cette pathologie suscite un regain d’intérêt et se débarrasse peu à peu de ses oripeaux de mal imaginaire et typiquement féminin… On en trouve un tableau clinique précis dans les Lettres d’informations médicales( Lettre Doctissimo Internet du 13 décembre 2001) : “La spasmophilie est un ensemble de signes associant des spasmes et une hyperexcitabilité musculaire. Elle est souvent familiale et touche plus volontiers les femmes. La plupart du temps, aucune cause n’est trouvée. Les crises aiguës, ou crises de tétanie seraient provoquées par une hyperventilation due à l’angoisse, qui modifierait les échanges entre calcium et magnésium au niveau cellulaire.”
Cette nouvelle approche de la maladie est liée à l’important travail des associations de patients dans de nombreux pays, entre autres la France et la Suisse, et à l’émergence dans le monde médical du diagnostic et du concept de fibromyalgie.
Explorer toutes les pistes
“La spasmophilie est une hypersensibilité neuromusculaire et affective, explique Geneviève Goreux-Marois (Pour en savoir plus sur la fondatrice et la vie de l’association, on peut lire : “Spasmophilie, refuser la fatalité, trouver la sérénité”, Opéra éditions. À commander à l’association 20,43 €.), 77 ans, fondatrice et ancienne présidente de l’association “Spasmophilie et sérénité”
Les spasmophiles souffrent de multiples malaises. Mais, ce n’est pas une maladie, c’est un terrain, un état de mal-être. Après dix-sept ans de travail et de recherches multiples sur cette affection, je peux affirmer qu’il existe trois grandes familles de spasmophiles.
Les spasmiques avec la composante contraction musculaire douloureuse et que les rhumatologues qualifient aujourd’hui de fibromyalgique ou encore de SPID (syndrome polyalgique idiopathique diffus). Les dépressifs qui souvent ne se reconnaissent pas spasmophiles et les anxieux qui aujourd’hui s’expriment davantage avec des crises d’angoisse et de panique qu’avec des tremblements.”
“Je sais écouter les spasmophiles, parce que je suis spasmophile, déclare Geneviève Goreux-Marois. En 1985, j’ai compris que tous mes problèmes de santé, en particulier une grave dépression, étaient dus à cette maladie et que la médecine hospitalière ne pouvait rien pour moi. C’est pourquoi, j’ai créé cette association.” Les objectifs étaient essentiellement de se donner les moyens de comprendre la maladie et d’explorer toutes les pistes susceptibles d’aider les personnes atteintes. Petite originalité, l’association se dotait aussi d’un groupe de recherche rassemblant des thérapeutes.
Les chemins explorés ont été multiples. Années après années, les thérapies ont été recensées ainsi que les moyens pouvant aider. La prise en charge de la spasmophilie est pluridisciplinaire et implique pour la personne concernée une grande persévérance. Ces travaux et recherches font l’objet de publications diverses que l’on peut se procurer auprès de l’association. Lors de la dernière conférence, le 16 mai 2001, on a discuté magnétothérapie et massages mais aussi psychophanie, une méthode dérivée de la communication facilitée, mise au point pour les autistes, et qui permettrait une plongée originale dans l’inconscient… Par ailleurs, un questionnaire destiné aux patients a été élaboré par le groupe des thérapeutes pour faciliter le diagnostic.
Source : limpatient.wordpress.com