Troubles du sommeil, pathologies du sommeil, Insomnies, Hypersomnies... : le dictionnaire



Les troubles du sommeil sont variés, on peut les classer en fonction de leur durée, insuffisance ou excès, des phénomènes survenant pendant le sommeil et de la qualité du réveil. Nous passerons en revue les différentes catégories pour que chacun puisse s’y retrouver. Identifier un trouble ne suffit pas pour le résoudre mais cela permet de commencer le chemin tant vers l’acceptation que la guérison. L’association des deux permettant de ressentir le bien-être.


DORMIR PEU
La privation de sommeil

Beaucoup d’entre nous ne dorment pas suffisamment, le plus souvent parce qu’ils n’ont “pas le temps de dormir”, trop de travail, les enfants, les sorties… Comme il n’existe pas de durée académique du sommeil établie pour tous les humains, beaucoup croient pouvoir réduire cette phase de leur vie sans conséquence pour la santé. On voit d’ailleurs fleurir ici et là des méthodes pour “moins dormir ”. Sans remettre en cause la valeur d’une bonne hygiène de vie tant matérielle qu’émotionnelle, qu’intellectuelle ou spirituelle, il n’en demeure pas moins que nous avons chacun un temps de sommeil optimal qui varie avec l’âge. Bien sûr, dormir peu ou même pas du tout pendant deux à trois jours est le plus souvent sans conséquence pour une personne en bonne santé mais au-delà, attention !

Pour déterminer votre temps de sommeil optimal, référez-vous à la durée de ce sommeil pendant une période de vacances reposantes d’environ trois semaines. Au cours de l’année, votre temps de sommeil moyen doit se situer proche de celle-ci avec une possibilité de la réduire d’environ 30 minutes à une heure maximum. Si ce n’est pas le cas, vous êtes en privation de sommeil. Ceci occasionne un état de stress chronique (cf. dossier sur le stress dans Santé Intégrative) particulièrement mal toléré par les personnes hypersensibles, mais pouvant aussi favoriser toutes les maladies liées au stress (digestives, cardiovasculaires, neurologiques, psychiatriques…)

L’insomnie psychogène
C’est la cause d’insomnie la plus répandue. Elle concerne des personnes ne s’endormant pas au moment programmé. Les causes sont en général liées soit au rythme de vie (sport ou repas trop proches du coucher), soit à l’état émotionnel. Le plus souvent, il s’agit de peurs de ne pas dormir. Ces peurs découlent fréquemment de messages irréalistes ancrés dans le cerveau : « il faut dormir pour être en forme, si je ne dors pas, je ne serai pas opérationnel demain…» Ceux-ci déclenchent un état émotionnel désagréable suivi d’une réaction de stress (production d’adrénaline) et donc d’une hyperexcitation peu compatible avec l’endormissement.

Les maladies
Quand le cerveau a été traumatisé ou endommagé comme c’est le cas après un accident vasculaire ou une sclérose en plaques, sa physiologie est modifiée. Ces maladies sont souvent associées à une dépression en raison du refus, compréhensible, du handicap ou simplement par altération de la neuromodulation : production de neuromédiateurs, altération des récepteurs cellulaires, manque de cellules neurologiques…
Certaines maladies perturbent la physiologie générale de l’organisme : production hormonale excessive, maladies immunitaires. Souvent, il existe des symptômes perturbant le sommeil : douleur, besoin d’uriner fréquent…

Les toxiques insomniants
La caféine est souvent à l’origine d’insomnie, soit d’endormissement en raison de son effet excitant, soit par l’intermédiaire du déclenchement d’une vagotonie avec des réveils nocturnes.
De nombreux médicaments ne doivent pas être pris le soir en raison de leur effets insomniants : les bétabloquants (donnés en cas d’hypertension artérielle). D’autres ont des effets variables sur le sommeil ; antiparkinsonien, antidépresseurs… Il est conseillé de vérifier la notice d’information du médicament ou la fiche Vidal®. Lors du sevrage de médicaments agissant sur le système nerveux (anxiolytiques, certains décontracturants musculaires, antidépresseurs), on peut voir apparaître une insomnie. Il faut, dans ce cas, effectuer un sevrage progressif en expliquant le phénomène au patient afin qu’il puisse mieux accepter les deux ou trois nuits perturbées avant un retour à la normale.


DORMIR TROP

La narcolepsie

Aussi appelée maladie de Gélineau est une maladie qui touche 20 à 50 personnes pour 100 00 habitants et ne serait diagnostiquée que dans 20% des cas !
Le symptôme principal est l’hypersomnolence diurne : les personnes dorment de façon irrépressible (sans contrôle possible) pendant quelques secondes à une demi-heure à des moments très divers de la journée : travail, conduite automobile… Ce symptôme peut donc les mettre en situation de danger. La durée cumulée de sommeil sur la nuit et le jour peut atteindre au maximum quinze heures, au-delà, il s’agit d’hypersomnie idiopathique.

Les autres symptômes ne sont pas constants :

- La cataplexie est une perte brutale du tonus musculaire sans perte de conscience atteignant un ou plusieurs muscles. Cela peut se traduire par le simple fait de lâcher un objet ou parfois par une chute, mais toujours en pleine conscience. Elle est en général déclenchée par une émotion et pourtant ce n’est pas psychologique !
- Les hallucinations : elles surviennent au moment de l’endormissement ou du réveil.
- Les paralysies du sommeil : il s’agit d’une incapacité à bouger au moment du réveil ou de l’endormissement.

Ces trois symptômes sont souvent très angoissants et traumatisants pour le patient.
Le diagnostic est en général fortement suspecté après l’interrogatoire. La polysomnographie et le test de latence à l’endormissement (endormissement profond très rapide) permettent de confirmer le diagnostic.


Il n’existe pas de réel traitement de la maladie mais seulement des médicaments permettant d’améliorer les symptômes en réduisant le sommeil (Modafinil, méthylphénidate, méth-amphétamine) ou en diminuant la cataplexie (clomipramine, imipramine, ou protryptiline, venlafaxine). Certaines molécules sont réservées aux centres spécialisés ou de re-cherche sur le sommeil. Dans tous les cas, il est indispensable de contacter un spécialiste du sommeil pour le diagnostic, la mise en route du traitement. Celui-ci comporte des effets secondaires, un dialogue étroit entre le médecin et le patient permet de choisir les meilleurs médicaments et la dose la plus adaptée. Un aménagement du rythme de travail et des périodes de sommeil même courtes mais programmées régulièrement dans la journée sont aussi des éléments importants pour permettre à la personne de vivre dans des conditions acceptables.

-Les toxiques et les médicaments :
L’alcool est en général un facteur d’endormissement rapide ou excessif. Ceci sera d’autant plus important que l’association aux médicaments agissant sur le cerveau verra leurs effets multipliés et pas toujours pour améliorer la santé !
Presque tous les médicaments agissant sur le cerveau, anxiolytiques, antidépresseurs, antiparkinsoniens, antiépileptiques peuvent provoquer une somnolence la journée ou une durée excessive de sommeil. Il est conseillé de lire les notices des médicaments. Sur la boîte, le risque de somnolence est indiqué par un logo qui incite à ne pas conduire pendant la période prise du médicament.
La progestérone naturelle provoque une somnolence, il est préférable de la prendre le soir.
D’autres médicaments fatiguent l’organisme, ce qui peut aussi se traduire par une somnolence (codéine, antiallergiques). Dans ce cas, il s’agit de réactions individuelles. La date d’apparition des troubles et les effets d’un arrêt puis d’une éventuelle réintroduction du produit incriminé permettent de faire le diagnostic.

-L’hypersomnie idiopathique
Touche plutôt les sujets jeunes. Les patients souffrent d'une très grande fatigue, voire de somnolence toute la journée. Leurs nuits sont de très bonne qualité, lors de l’enregistrement du sommeil, et de longue durée, en général plus de 10 heures par nuit. Elles sont souvent suivies de siestes dans la journée. Pour le patient, le sommeil est non récupérateur. Le réveil est très difficile et nécessite la présence de plusieurs réveille-matin voire d'une aide extérieure. C'est le plus gros problème des patients qui arrivent très souvent en retard le matin.
Il ne faut pas la confondre avec la narcolepsie ou l’hypersomnie de la dépression qui est en général une clinophilie, c'est-à-dire la tendance à rester couché sans dormir.

Les deux cas que j’ai eu à prendre en charge présentaient un terrain hypersensible et rentraient dans le cadre des pathologies neurofonctionnelles. Le schéma thérapeutique sur un mode intégratif (nutrition, en particulier le magnésium, les intolérances alimentaires, une psychothérapie, la prise en compte des perturbations immunitaires et hormonales) a permis une quasi-disparition de l’hypersomnie.

Les maladies immunitaires sont souvent à l’origine d’un besoin de sommeil augmenté. Certaines molécules produites par le système immunitaire, les cytokines, provoquent une somnolence souvent utile pour inciter la personne à se reposer. Au cours de la grippe, il est démontré que le repos et un bon sommeil favorisent une récupération plus rapide.


Les troubles du réveil :
DORMIR EN RESTANT FATIGUÉ:


Somnologie: L’EMDR pour combattre l’insomnie : une approche innovante

Plaie du XXIème siècle, l’insomnie est un trouble qui touche un grand nombre de personnes. Stress, angoisse, décalage horaire, sont autant de facteurs qui peuvent perturber notre sommeil. De nombreuses solutions existent, qu’elles soient médicamenteuses ou non, mais avez-vous déjà pensé à l’EMDR, cette thérapie innovante souvent utilisée pour le traitement des troubles anxieux ? Dans cet article, nous mettons en lumière le rôle de l’EMDR dans le traitement naturel de l’insomnie.

Comprendre l’EMDR et son utilisation dans le cadre de l’insomnie. Lire la suite par l'Institut Hypnotim de Marseille



Rédigé le 18/12/2022 à 13:29 modifié le 23/09/2023


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