Médecines Douces
Paris












Hypnose de Rue : Le Scandale !

Yves Halfon, Vice-Président de Confédération Francophone d'Hypnose & Thérapies Brèves, nous parle du caractère scandaleux de la Street Hypnose et de ces pseudos-praticiens.



Hypnose de Rue : Le Scandale !
Le mot « hypnose » est noble, mais il y a des manières « inacceptables » d’utiliser l’hypnose
 
Quelques réflexions sur la survenue médiatique de l'hypnose de rue, "street-hypnose",  ou 'hypnose "flash" et de son utilisation malencontreuse de ces pratiques par des individus, sûrement ignorant de la dangerosité de ces méthodes sur les personnes.
 
A propos de l'utilisation inappropriée et choquante de l'hypnose par les hypnotiseurs de rue et de music-hall et avec parfois la complicité naïve des sujets victimes de cette manipulation, nous pouvons dire qu'il se crée une relation perverse, qui pourrait être préjudiciable à la personne qui se prête au jeu du manipulateur.
 
Le mot "pervers" est issu du verbe « pervertir », qui signifie littéralement « détourner », d'après l'étymologie latine pervertere : « mettre sens dessus-dessous » et globalement « action de détourner quelque chose de sa vraie nature ».
 
La perversion est surtout un savoir faire sur l'emprise, une manière de prendre le pouvoir sur l'autre pour le dominer sans qu'il s'en aperçoive et sans qu'il puisse se défendre. Les outils de la perversion sont : la fascination, la mystification,  la séduction.
 
Dans l'hypnose de rue, ou l'hypnose "flash", après quelques paroles rassurantes, faire tomber la personne, ou la surprendre par une quelconque passe, c'est amener brutalement de la confusion, ou même une forme de sidération et ensuite lui proposer une suggestion de dormir montre la violence pernicieuse, pour la contraindre à rentrer dans une transe hypnotique.
 
Frederick et Philipps (Psychothérapie des états dissociatifs, Satas) considèrent qu'il est dangereux d'utiliser la confusion, quand une personne a des troubles psychologiques. Elles s'adressent au psychothérapeute, cependant le chirurgien dentiste, le médecin ou l'infirmière qui n'ont pas forcément beaucoup de notions de psychopathologie devraient être prudents  et ne pas utiliser ces inductions d'hypnose ultra rapide  basée sur la surprise, voire la sidération qui sont en fin de compte déstabilisantes pour les sujets même s'ils s'y prêtent.
 
Proposer ce type de relation pour nos patients, c'est empêcher la possibilité pour les patients de se mettre  eux-mêmes en transe hypnotique pour gérer ou de l'angoisse ou de la douleur aiguë et entraîne ces patients à croire que la transe hypnotique vient du pouvoir du thérapeute. C'est vraiment une utilisation perverse de la relation soignant soignée, Même si les utilisateurs de ces techniques nous disent que c'est pour le bien des patients.
 
Un livre surprenant et déplaisant, écrit par Gérôme Ettzevoglov, " de l'induction hypnotique, hypnose progressive, rapide et instantanée »
Ce livre publié chez "Satas" montre le danger de ne pas dénoncer l'hypnose de music-hall ou de rue. Des soignants la reprennent et utilise donc cette confusion, amenant à une sidération pour leur propre confort et non pas pour l'équilibre psychologique du patient. Vraiment se souvenir que beaucoup de troubles psychiques des humains viennent de moment de sidération et de confusion qui les empêcheraient de réagir à des situations traumatisantes.
 

Hypnose de Rue : Le Scandale !
Quelques phrases tirées de ce livre :

Dans le chapitre de la synchronisation, notamment de la synchronisation de l'hypnose "flash",  après avoir parler du mirroring à effectuer (une demi-seconde), puis le pacing (une demi-seconde), il écrit : « … Passer en leading en pressant et/ou violant l'espace de confort ...  Tout en commandant des actions. Exemple : - relâchez vos bras, fixez maintenant ma main... » (p. 56). Utiliser, des termes comme "violer" l'espace de sécurité de la personne pour entraîner une plus grande emprise sur elle est incompatible avec la pratique de l'hypnose médicale.
 
Autres extraits de ce livre :

- « L'esprit et le corps suivent les commandements de l'opérateur qui conditionne rapidement par ses suggestions verbales et non verbales..." (p. 107)
- « Lorsque subitement, la main touche le visage, les paupières se ferment ; tout s'arrête, les patterns en cours sont interrompus. L'effet de surprise crée une forme de blanc neuronal d'intensité et de durée variable... Certains sujets seront à cet instant complètement déconnectés... » (p. 107)
 - « Par pression ou violation de la sphère proxémique, vous amenez le sujet à être gêné, confus. En toute confusion, il y a une diminution de l'esprit analytique et critique, un bouleversement émotionnel, une dissociation et une absorption, tous les éléments requis au processus de l'hypnose. En évoluant dans son espace proxémique d'intimité et de protection, votre sujet sera tenté de reculer ; l'exercice du moment lui interdira cette manifestation instinctive d'esprit de survie face à un danger potentiel. Il reculera donc en lui et s'y réfugiera en partie. Hors cadre de référence habituel, il va saisir nos suggestions pour y évoluer et construire son nouveau cadre... Comment procéder ? » (p. 113)
 
La charte éthique de la CFHTB précise dans son article 5, alinéa 2 :
 
« … Réciproquement, il est demandé aux hypnopraticiens formés par l’association d’éviter toute action (communications, publications, etc.) tendant à compromettre l’aspect scientifique et la dimension éthique de la pratique hypnotique en donnant à celle-ci une représentation tendancieuse (amalgame avec magie et les para-sciences) et simpliste incitant par là même à une pratique non qualifiée. »
Il faut peut-être le rappeler à certains de nos membres cette charte éthique, pour éviter le développement de pratiques tendancieuses et malsaines, pouvant être néfastes aux patients.
 

Hypnose de Rue : Le Scandale !
Yves HALFON

Vice-président de Confédération d'Hypnose et de Thérapie Brève
Président de l'Association Francophone d'Hypnose Dentaire
Psychologue Clinicien
Centre de Traitement et de recherche de la Douleur, CHU Rouen
Professeur, école de Sages-femmes du CHU de Rouen
Chargé de cours, D.I.U. « Douleurs », et Capacité « Douleur » (fac. de médecine : Rouen Caen, Amiens, Paris)
Président de l'Institut Milton H. Erickson de Normandie
Responsable de formation à l'Association Francophone d'Hypnose Médicale et Dentaire
Membre de la confédération francophone d'hypnose et de thérapie brève
Membre de la Société Québécoise d'Hypnose
CH Belvédère, Mont Saint Aignan, CHU de Rouen

www.hypnose-ericksonienne-normande.com

www.hypnose-formation.fr

www.hypnose-ericksonienne-paris.fr


Rédigé le 18/07/2013 à 17:19 modifié le 28/04/2018


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Commentaires articles

1.Posté par Roudil-Paolucci Nathalie le 19/07/2013 18:41
Je poste ici, car c'est dans l'air, un petit article que j'avais écris il y a quelques mois" je l'avais intitulé : "Ceci n'est pas de l'hypnose !
Je viens de lire la préface d'un ouvrage sur l'hypnose de rue, je ris encore de la fadaise du discours mais je ris moins du préjudice porté à la pratique de l'hypnose.
Le rêve de certaines personnes qui se mettent à la pratique de l'hypnose et de prendre le pouvoir sur l'autre devenu l'objet de leurs fantasmes. L'hypnose de rue ou Street Hypnose devient le tremplin de cette insulte faite au travail d'un hypnothérapeute tel François Roustang, par exemple. Au cirque de l'hypnose on repère quelques cobayes et par des suggestions ou de la confusion on traîne la personne dans un simili jeu de pouvoir et de bouffonneries ? Sur le podium les meilleurs sont ceux qui savent faire du spectacle, ils rendent tragique, mélo-dramatique, grotesque ou prodigieusement crétin le souhait existentiel d'une personne. On mélange maintenant la suggestibilité et la recherche interne de solutions, on en fait un bric à brac en faisant croire aux stagiaires, lecteurs ou spectateurs que l'hypnose de rue déniaiserait le thérapeute timide et qu'il faut qu'il apprenne à théâtraliser sa séance On pourrait rétorquer que les transes thérapeutiques vécues dans certaines parties du monde sont liées au pouvoir de la suggestibilité mais on ne sait plus que celles-ci correspondent à des croyances culturelles fortes dont le sens est structuré par des fondements de haute importance. Ce n'est pas la prise de pouvoir et l’histrion vaudevillesque qui s'impose mais celui qui est au service de la communauté, guérisseur, chamane, "medecine man" hypnothérapeute d'hier et d'aujourd'hui dont le rôle est celui d'accompagner un être humain dans une meilleure direction existentielle. Je me demande si nous ne devrions pas changer une bonne fois pour toute le terme hypnose par un autre terme ou d'autres termes moins connotés et moins utilisables à des fins caricaturales et pantalonnades de plaisantins en culottes courtes !!! "

2.Posté par GENE le 19/07/2013 23:55
Déjà en 1889, lors du premier congrès international de l'hypnotisme à Paris, le docteur Ladame
déclarait :" L'hypnotisme libre, c'est la sanction du pire des esclavages, celui qui est accepté et consenti par la victime...L'hypnotisme libre, c'est la clinique des maladies mentales transportée sur les tréteaux pour amuser et divertir le public. "(page 30 des Comptes rendus de ce Congrès publiés par le Dr Edgar Bérillon)

3.Posté par laurent Gross le 20/07/2013 02:14
Merci Yves de cet excellent article concernant les "marchands du temple".
Effectivement, certains se prennent pour des thérapeutes, et c'est bien là le problème pour les patients.
Combien de charlatans se font passer pour des thérapeutes, des hypnothérapeutes, puisque à ce jour, ce titre n'est pas encore hélas protégé ?

Combien de pigeons tomberont encore dans le panneau de ces gens qui se sont formés soit sur le tas (le tas de quoi, je ne sais pas), soit dans des pseudos-ecoles qui ne sont là que pour faire de l'argent, alors que leurs dirigeants ne sont RIEN au niveau thérapeutique. Mais hélas, tant qu'il y aura des pigeons, il y aura des chasseurs. Le texte issu de medecines-douces.tv/Formations-Ecoles-d-Hypnose-Ericksonienne-ou-medicale-en-France-comment-s-y-retrouver-dans-toutes-ces-formations.html est assez parlant sur les niveaux de formation.


Peut-être me prêteras-tu ce livre, ce torchon dont tu as tiré les extraits, mais je n'ai pas vraiment envie d'engraisser les escrocs, les charlatans, qui revendiquent le "viol de l'espace de confort"

4.Posté par becchio jean le 07/11/2013 21:48
Tout est dit dans le bel article de Yves Halfon et je l'approuve. Bravo Yves.
Nathalie, tu as raison et tu poses le vrai problème, problème que nous avons commencé à soulever à la CFHTB : doit-on encore garder le nom d'hypnose pour notre pratique. Ethymologiquement ce concept fait référence à un dieu du sommeil. Cela convenait il y a cent cinquante ans lorsqu'il était considéré "scientifiquemen" que l'hypnose était une forme de sommeil. En 2013, l'hypnose est un processus dynamique, éloigné du sommeil sur le plan des manifestations observées en exploration neurologique. Trouvons un dieu actif, Zeus, Hercule, Apollon... Les tenants de l'EMDR ou de la Conscience Gobale ont enfourché le bon cheval , Pégase ou Celeris, peu importe, et ils ne sont plus affectés par cette proximité avec un charlatanisme hypnotique dangereux pour les patients.
Comme toi, Laurent, je suis prêt à enfourcher mon cheval de bataille pour défendre "l'espace proxémique des patients, espace "violé" par pression??? Gardons à 'esprit que c'est cet intéret du patient qui doit orienter notre action et éveiller notre vigilance. Lorsque nous apprenons qu'il est menacé nous devons le dénoncer, s'il le faut devant les tribunaux. Nous l'avons déjà fait dans le passé et nous ne fléchirons pas sur ce point qui concerne le respect de la personne et sa mise en danger.
Dr Jean Becchio. Directeur du Diplôme Universitaire d'Hypnose Médicale Université Paris XI. Praticien Hospitalier Unité de Soins Palliatifs Villejuif.

5.Posté par Dr Claude VIROT le 15/11/2013 00:51
Yves, je te remercie pour cette position claire et explicite pour chacun.

Nous avions échangé sur ces préoccupations majeures il y a quelques mois ce qui m'avais permis de lancer aussi une alerte dans la lettre d'information d' Emergences en juin.

Nous entendons aujourd'hui parler avec une admiration béate d'induction rapide, d'induction instantanée, d'induction flash pour générer un état de conscience modifiée, le plus souvent sur (et non avec) des gens qui ignorent les risques. Mais un état de conscience modifié est il comparable à la transe qui s'installe dans une relation hypnotique? Un uppercut produit aussi un état de conscience modifié...

Cette sidération brutale pour annihiler les enveloppes de protection d’un sujet, sa capacité à se protéger des intrusions est exactement à l'opposé de notre objectif de soignant lorsque nous proposons une expérience hypnotique à un patient en souffrance. L'induction n'est qu'une infime partie de notre travail, la plus facile. Ce qui est avant et ce qui est après est beaucoup plus complexe. C'est tout l'art du thérapeute. Décider avec le patient d'une stratégie basée sur une alliance solide, adapter l'hypnose, y compris l’induction, à cette personne ici et maintenant, accompagner son évolution... Rappelons nous que l'hypnose n'est qu'une partie du soin et que l'induction n’est qu'une partie de l'hypnose et nous constaterons que ces discours pseudo magiques mais réellement basés sur la toute puissance contiennent une dangerosité évidente.

Ces discours sont aussi sous-tendus par l'idée que la transe étant naturelle, elle ne peut pas être dangereuse. Rien n'est plus faux. L'hypnose est un outil. C'est la main qui tient l'outil qui en fait la valeur et l'efficacité thérapeutique. Le chirurgien et le truand tiennent tous deux un couteau dans la main. Leur acte est il comparable pour autant? Pourtant tous deux utilisent cet outil dangereux. Le truand peut il devenir chirurgien? Le chirurgien a passé de longues années à acquérir ce savoir faire, à recevoir l'enseignement de ses pairs. Il va travailler sous leur regard, dans un cadre strict, assumer sa responsabilité. C'est cet ensemble qui garantit l'éthique du soin dont la première loi est "primum non nocere".

Nous voyons fleurir des formations en quelques jours pour des personnes sans compétences ni expérience de soin. Ils apprennent des inductions. La société peut elle encore considérer que c'est suffisant? La Confédération Francophone dHypnose et de Thérapies Brèves qui regroupe tous les meilleurs experts francophones venant de 30 associations sait bien que non. C'est pour ça qu'elle ne délivre son attestation de compétence qu'après 300 heures de formation soit plus de 40 jours.

Est ce suffisant? Evidemment non, c'est pourquoi les formations sont réservées aux professionnels de santé qui ont fait au moins 3 années complètes de formation. 3 années pour apprendre à soigner et comprendre ce que les mots éthique et responsabilité veulent dire.

Comme Jean, je crois que nous devons aujourd’hui défendre nos patients contre tous ceux qui dévoient ces règles élémentaires et qui s’auto-proclament les champions de l’hypnose. Et devant la justice, ce sera encore mieux. C’est bien dans ce cadre que la société définit les règles et les limites qui protègent les plus faibles, ici nos patients, comme ailleurs elle définit les sexualités dangereuses et perverties.

L’hypnose c’est avant tout une relation inter-humaine précieuse, saine et soignante lorsqu’elle est respectueuse et attentive aux besoins du patient. Mais toute relation inter humaine peut être pervertie, tout outil peut être mal employé.

Lire ou voir sur internet ces positions abusives donne envie de crier. C’est ce que tu as fait Laurent. Ton cri pousse plus loin et amplifie les paroles d’Yves. Ce cri, c’est aussi le mien.


Dr Claude Virot

Directeur Institut Emergences. Institut de recherche et de communication en hypnose et communication thérapeutique
Ex président CFHTB
Président-elect Société Internationale d'Hypnose
Directeur du Congrès International d'Hypnose Paris 2015

6.Posté par Pierre de Lasteyrie le 10/02/2014 00:26
Bonjour tout le monde,

Alors je vais certainement passer pour l'avocat du diable, mais c'est en étant confronté à des arguments contraires que l'on fait progresser tranquillement le débat.

L'état hypnotique, est un état qui arrive naturellement. Ça fait d'ailleurs le bonheur des publicitaires.
L'hypnose ça serait la discipline de maîtriser le fait de plonger quelqu'un dans cet état hypnotique où la personne répond de manière automatique et involontaire aux suggestions de "l'hypnotiseur".

Pourquoi l'hypnose serait l'appartenance de l'hypnothérapie ? L'hypnothérapie n'est que le recours à cet état dans un but thérapeutique. L'hypnotiseur s'appelle alors un Hypnothérapeute.

Dans "l'hypnose impromptue" ou "street hypnosis" ou encore dans l'hypnose de spectacle, l'hypnotiseur (en l'occurence l'hypnotiste) utilise cet état pour effectuer des tours de magie, mentalisme, ou tout simplement démontrer les spectaculaires effets de suggestions hypnotiques (hallucinations, amnésie, force, peek...) Oui on peut douter du niveau de certains spectacles, faire faire la poule à quelqu'un c'était peut-être marrant dans les années 80 mais bon, aujourd'hui c'est un peu du réchauffé.

Dans le cas de la street hypnosis il est évidemment déplorable et condamnable qu'un hypnotiste "hypnotise " une victime sans son accord verbal préalable, ou avec son accord mais lui faisant effectuer des tâches qui seraient de nature à la rendre ridicule, la mettre dans une situation compromettante ou encore abuser d'elle (sexuellement, psychologiquement, escroquerie...)

Maintenant de là à faire une généralité (une de plus) et dire que tous les hypnotistes de rue se tiennent ainsi...

De même que dire que les hypnotistes de rue se disent être hypnothérapeute, certains l'ont peut-être dit ou le croit mais il est évident que le niveau de compétence limite à percevoir ses propres incompétences d'où peut-être cet amalgame pour certains. (C'est d'ailleurs tout à fait applicable pour cette réponse que j'écris) Sauf ceux qui viennent de l'hypnothérapie et qui pourraient le faire de manière compétente et déontologique mais qui en sont officillement interdits.

Maintenant y a-t-il danger à ce que l'hypnotiste de rue "déontologique" puisse déclencher une décompensation psychologique grave ? Peut-être, mais si on avance quelque chose comme cela il faut montrer scientifiquement que ça arrive et ce de manière significative. À moins d'avancer le fameux "Primum non nocere" mais dans ce cas-là on recommande alors à tous ses patients de jeter leur téléphone portable à cause d'un possible risque non-avéré.

On peut aussi reprocher au street hypnotist ou aux shows d'hypnose que cela donne une mauvaise image de l'hypnose et que les médias en fassent leur une en dénonçant le danger de la manipulation mentale. Ceci est particulièrement vrai pour l'hypnotiste incompétent non déontologique (que l'on condamne), mais celui qui fait ça de manière déontologique et compétente pourrait même au final convaincre des gens que l'hypnose a réellement une influence (patati et patata). d'ailleurs combien de personnes qui viennent à vos formations ou qui viennent en tant que patients ont été entre autres convaincues en assistant à l'un de ces shows ? Je doute que ce nombre soit nul. Quant aux réfractaires c'est toujours intéressants de comprendre pourquoi ils sont réellement réfractaires...

Personnellement si je suis un ardent défenseur de l'hypnose et l'hypnothérapie. Il m'arrive souvent de renvoyer des patients vers des hypnothérapeutes. Etrangement si je me suis intéressé à l'hypnose et que j'y crois (même si dire y croire ça fait un peu pléonasme) c'est par la découverte d'hypnotists de rue tels que Derren Brown, Anthony Jacquin. Oui certaines de leur routines sont discutables au niveau éthique mais soulèvent des questions que de nombreux hypnothérapeutes bottent en touche un peu trop facilement parce que gênante (la notion de libre arbitre, la notion de pouvoir pousser quelqu'un à faire un acte contre nature...) Ce sont aussi ces shows qui montrent les effets possibles des suggestions. Car si quelqu'un arrête de fumer grâce à l'hypnose c'est bien mais il n'y a pas de quoi s'éblouir devant la chose (d'ailleurs est-ce vraiment à cause de la séance ?), par contre voir que quelqu'un puisse avoir une hallucination positive ou négative, ça c'est impressionnant et révèle à quel point notre cerveau peut-être plastique dans la priorité de gestion de ses processus cérébraux et au final accrédite véritablement une influence à l'hypnose.

Par contre j'ai plusieurs questions qui pour moi me semblent plus importantes :

Je suis ostéopathe de nature plutôt rationnelle (oui oui ça existe ;p), Et une chose qui porte véritablement discrédit à l'hypnothérapie ce sont les techniques de régressions vers des vies antérieures. J'ai déjà entendu et lu des hypnothérapeutes sortirent de telles "balivernes" et ça , ça porte profondément préjudice à l'hypnothérapie puisqu'elles sont enseignées dans des formations d'hypnothérapies et pratiquées par certains hypnothérapeutes. Quelle est votre attitude envers ce genre de pratique ? Je n'imagine même pas le genre de croyance que l'on induit à son patient à l'issu d'une tel séance. Vous imaginez la scène il vient consulter par ce qu'il n'arrive pas à dormir et il en ressort et se convertit à l'hindouisme ! Après je conçois tout à fait que la personne s'imagine une réalité antérieure qui assouvit certains désirs (du patient ou du thérapeute d'ailleurs), mais de là à laisser le patient croire que c'est réel...

Que penser aussi de ces thérapeutes qui font de l'hypnose sans s'en rendre compte ? Genre une séance de psychanalyse ou pendant une heure on fait une régression d'un moment particulièrement pénible de sa vie et ce 2 fois par semaine pendant X semaines. D'un point de vue hypnothérapeutique c'est déontologique ?

Ou encore que penser des reiki thérapeutes, des bio énergéticiens magnétiseurs qui au final ne font que des passes de Mesmer et exorcisent l'imaginaire de leur patient. Pourquoi pas me diriez-vous, tant que l'on explique au patient clairement que l'on travaille sur leur représentation imaginaire de la réalité. Mais le problème c'est que ces thérapeutes pensent réellement traiter par effet quantique et magnétique ! croyance qu'ils induisent sur leurs patients :/

Que penser de la kinésiologie où la routine de diagnostic partage beaucoup de similarité avec une induction hypnotique, qui s'invite même chez des médecins posturologues (dentistes orthopédiques sportifs ostéopathes kinés ...) . D'ailleurs ne serait-ce pas la croyance du patient et/ou du thérapeute que l'on testerait ? Encore une fois quelles sont les croyances induites dans un cadre thérapeutique ? Que l'on peut tester une allergie et son remède homéopathique en testant la force musculaire d'un bras ??? (mdr)

Que pensez des religions et de leur pouvoir hypnotique lorsqu'elles obligent une ou 2 prières par jour et un mois tous les 11 mois, 2 fois plus de prières dans une position de soumission, le tout avec une déprivation de sommeil et une hyploglycémie dans la journée. Quel en est l'effet sur le mental de leurs adeptes ? Dans quel mesure les religions induisent un mal-être profond par ce décalage entre "les écrits" et la réalité ? Les effets sont-ils plus ou moins importants que les possibles effets secondaires d'une induction instantanée d'hypnotistes de rue compétents et déontologiques ? dans quel ordre de grandeur ?


Bref petit récapitulatif : Au final si des crapules utilisent des "instant induction " sans consentement pour escroquer des gens , c'est évidemment déplorables mais peut-être est-ce mieux que le faire avec un couteau ou un taser à la main ? Et au final ils se feront bien attraper un jour ou l'autre.
Si il y a des hypnotistes de rues incompétents ne seriez-vous pas un peu responsables car c'est en interdisant à vos membres compétents de le faire dans une certaine déontologie que des moins compétents s'y mettent et ce sans déontologie ?
Que pensez des thérapies qui font de l'hypnose sans penser qu'elles font de l'hypnose et introduisant alors de fortes fausses croyances thérapeutiques ?

Ce que j'ai écris n'est absolument pas écrit dans le marbre, mon point de vue est sujet à évoluer en même temps que mon niveau de compétence en hypnose. Comment d'ailleurs croire que l'on puisse avoir 100% raison !

7.Posté par myri le 04/03/2014 17:54
Bonsoir Pierre,

Tout d'abord, que les choses soient claires : l'hypnose n'a jamais été thérapeutique !
C'est le thérapeute, dans son domaine de compétence, qui utilise cet outil dans un but thérapeutique.

Il est vrai que le problème provient du terme "thérapeute". Un thérapeute est celui qui soigne, qui fait de la clinique (au lit du malade).
Avant d'être hypnothérapeute, on est thérapeute !

La loi sur les psychothérapeutes a nettoyé bon nombre de "charlots" qui pensaient être des thérapeutes (elle a aussi hélas renvoyé d'excellents praticiens avec des formations reconnues), mais dura lex sed lex.

Hélas le terme de "thérapeute" n'est pas encore protégé: reiki-thérapeute, reflexothérapeute etc... Il faut bien s'inventer des professions tout de même :-(

Aujourd'hui, les psychothérapeutes, tout comme vous en tant qu'ostéopathe, possédez un numéro ADELI délivré par l'ARS (que vous soyez ostéo ni-ni exclusif ou kiné-ostéo ou médecin-ostéo).

Même si vous êtes un ostéopathe ni-ni, vous êtes tout de même validé par l'ARS, ce qui est un premier gage de sécurité pour le patient ne pensez-vous pas ?

Hypnose et Vies antérieures: êtes-vous certain que c'était des thérapeutes dignes de ce nom ou des charlothérapeutes?

Tout ce que vous décrivez comme dérives, sont le fruit d'une éthique en toc, de personnes qui se trouvent dans le Pouvoir... Et malheureusement il y a aussi des gens du corps médical qui se trouvent dans le pouvoir.

Hypnose de rue… ET vous, imaginez-vous un instant faire de l'ostéopathie de rue ? Une petite mobilisation du coccyx par voie rectale en pleine rue ?

Bonne soirée à vous

8.Posté par alro1556 le 21/04/2014 17:58
voilà ce que dit Ernest Rossi sur la transmission de la connaissance:

d’Ernest Rossi : « avant tout, l’hypnose Ericksonienne aide les gens à apprendre à mieux reconnaître leurs propres ressources naturelles intérieures, pour leurs problèmes et gagner la santé.
Chacun de nous est différent et à apprendre de quelle manière unique il peut fonctionner au mieux.

Cette connaissance a besoin d’être connue de tous. Elle n’a pas à être réservée à un groupe professionnel particulier.
Comme nous apprenons mieux comment agir avec créativité et comment optimiser notre santé,

je crois que cette connaissance devrait être enseignée dans les écoles, en même temps que la lecture, l’écriture et l’arithmétique.


Question : - quel âge faut -il avoir pour avoir cette connaissance et à qui est réservé cette
pratique?

- qui a un droit d’accès ou pas à cette connaissance?

M.YVES HALFON votre médecine est une médecine non conventionnelle comme l'ostéopathie par exemple M.HALFON, c'est à dire tolérées en France au même titre que l'hypnose de rue, la différence est que dans l'hypnose de rue on partage et on fait tout simplement découvrir l'hypnose d'une manière ludique et dans un but non lucratif à la différence de vous qui à travers cet article essayé de protéger votre bussiness.

9.Posté par rochmaster@gmail.com Douces le 22/04/2014 01:00
Bonsoir Alro1556,

Je crois que vous confusionnez le lecteur par des truismes, et que votre raisonnement est tronqué...

Lorsque vous dites que l'hypnose comme l'ostéopathie sont des médecines non conventionnelles, certes, mais elles rentrent à l'hôpital, dans les blocs chirurgicaux, au lit du malade.

Et l'hypnose de rue... reste dans la rue.

Ensuite vous osez lancer le débat sur le lucratif. Pensez-vous que Mr Halfon soit en manque de patients en maternité ?

Pensez-vous un instant que ces professionnels de santé, qui travaillent pour la plupart 70 heures par semaine au moins, soient à la recherche de nouveaux patients ?

Connaissez-vous la différence de nomenclature entre des actes d'anesthésie avec ou sans hypnose ?
Sur quelle grille tarifaire seriez-vous payé en travaillant à l'hôpital ? Auriez-vous le droit d'y travailler ? sous quel statut, quel grade ?
Je vous rappelle que ces praticiens de santé sont entre le bac + 5 et le bac + 12

Désolé, mais il faut cesser ces débats de post-soixante-huitards attardés, où ceux qui n'ont pas fait d'études valent mieux au niveau thérapeutique que ceux qui sont bardés de diplômes.

Dans la rue, que savez-vous de l'éventuelle décompensation de votre sujet ? Connaissez-vous la psychopathologie ?

Laissons la médecine aux médecins, la dentisterie aux dentistes, la psychothérapie aux psychothérapeutes, l'électricité aux électriciens.... Bien sûr, vous pourrez raccorder des fils avec du chaterton, ça vous coûtera moins cher, mais gare aux courts-circuits, et vous ne serez pas pris en charge par votre assureur.

cordialement

10.Posté par Marc13 le 08/09/2014 19:13
Bonjour Roudil-Paolucci Nathalie, Jean BECCHIO et rochmaster@gmail.com Douces,


Roudil-Paolucci Nathalie, Jean BECCHIO, vous avez raison changer le terme hypnose par un autre terme serait la solution pour qu'il n'y ait plus de confusion entre les médecins et les non médecins. Surtout que comme l'a fait très justement remarqué Jean BECCHIO le terme hypnose est lui même une mystification l'hypnose n'ayant rien voir avec le sommeil (Hypnos).

Ceci dit, je vous mets au défi de faire ce que vous proposez.
Car quoi que vous en disiez le terme hypnose en lui-même fascine (le côté pouvoir supposé) aussi bien le public que les médecins, et je ne pense pas que les hypnothérapeutes qui soient médecins ou pas soient prêts à s'en séparer.
Si ce terme est utilisé depuis des siècles, il y a bien une raison.
Qu'en pensez-vous ?



rochmaster@gmail.com Douces,

Vous avez raison, je ne pense pas que Mr Halfon soit en manque de patients en maternité.
Par contre, il avide de pouvoirs. Il n'y a qu'à voir ses titres, ce n'est plus une carte de visite, c'est un inventaire à la Prévert


Bien à vous,

Marc13

11.Posté par loviconi christian le 20/02/2015 10:13
bonjour je pratique 'hypnose depuis l'age de 17 ans j'effectué des formations dans diverses école et techniques
quelles soit de type Messmer et Charcot ou Erickson ; j'ai beaucoup lue et avant mes 17 ans je m'étais instruit théoriquement; puis je me suis amusé avec l'hypnose de "théâtre" j'ai fait de la physco et de la PNL ;je me suis servis de l'hypnose pour le sport et à l'armé (8 ans militaire infirmier de terrain et section éclairage renseignement para légion ) j'ai 53 ans je pratique sur les addictions ; la dépression la douleurs etc je me suis fait opéré en auto hypnose (1h45) sur une zone sensible malgré ma paraplégie (22 ans de paraplégie maintenant) je contrôle les douleurs neuro seul sans médicament
tous cela pour vous dire que en grande partis je suis d'accord avec vous et que l'hypnose n'est pas anodine mais aussi que maîtrisé les hypnoses flash peuvent d'un grand secours pour les soignant ex: soins de brûlures ou invasif
quand à la déontologie 950 euros pour des formation de deux jours merci de pigeonnée les personnes (vue sur un site de flash hypnose) que le gibier soit bon
personnellement je forme des personne sur 200 heures en moyenne par groupe et individuelle pour 750 euros je n'est pas honte de me faire payer mais j'aime pas l'arnaque de la Mode
donc merci de vos travaux et et de votre approche

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