Le chirurgien-dentiste écoute avec ses yeux et parle avec ses mains. Il prend soin d’un espace qui permet de s’alimenter, de communiquer, et parfois de respirer.
Et il s’interroge souvent sur sa capacité à rester concentré, des fois plusieurs heures, sur les quelques millimètres carrés à soigner, tout en restant attentif à leur propriétaire. La bouche est un lieu d’émotions, de sensations, de plaisirs, parfois d’inquiétudes ou de douleurs violentes. C’est pourquoi les soins dentaires peuvent être source de craintes, de stress et même de phobie pour certains. Contrairement au chirurgien qui travaille dans les blocs opératoires, le dentiste doit être dans le même temps le chirurgien, l’anesthésiste et celui qui tient la main de son patient. L’anesthésie a certes révolutionné notre pratique, mais encore faut-il qu’elle soit acceptée et suffisante pour faire disparaître la douleur et l’anxiété.
Victor Hugo disait : « Le scepticisme est la carie de l’intelligence. » Mais les chirurgiens-dentistes restent quand même perplexes quant à la possibilité d’ajouter l’hypnose à toutes les contraintes de leur métier. Ils envisagent cet outil comme un effort de plus, alors qu’ils sont déjà largement touchés par l’épuisement professionnel. Du manque de confiance jusqu’à la suspicion, les patients déstabilisent de plus en plus fréquemment les professionnels de santé. Expliquer ne suffit plus. Ils doivent argumenter, prou- ver, voire se justifier lorsqu’ils présentent un plan de traitement. Et l’adulte n’accepte pas pour autant les soins. Devant un refus de soin de l’enfant, le dentiste parlemente aussi ou négocie longuement. Et qu’il renonce ou insiste, il craint là aussi de contrarier le parent. Les dentistes sont d’ailleurs de plus en plus nom- breux à ne plus souhaiter la présence du parent dans leur salle de soins, considérant que la charge est trop lourde. Ou plus simplement, ils refusent de soigner les plus jeunes. Quant aux adultes anxieux, une plage horaire spécifique et plus longue est dans le meilleur des cas prévue. Mais quoi qu’il en soit, le temps passe et c’est l’escalade : négociation, retard, fatigue, stress, perte de rentabilité, parfois perte de confiance du patient, perte de confiance en soi, burn out.
Les praticiens ignorent souvent combien l’hypnose allège l’exercice quotidien, et si tant est que cela pourrait leur rendre service, ils ne voient pas comment l’intégrer à leur pratique dentaire.
Songeant encore aux blocs opératoires, ils se demandent comment il leur serait possible d’intégrer cette technique alors que leur activité est obligatoirement bruyante. Devant les portes des blocs, les médecins anesthésistes placardent volontiers les affiches suivantes : « Silence, hypnose », ou « Attention, le patient ne dort pas ». Les équipes chuchotent parfois, le chirurgien pose précautionneusement ses pinces... Mais pour le dentiste, le bruit du matériel rotatif ou des ultrasons est incontournable. Son univers de travail est naturellement bruyant.
Les praticiens se posent un grand nombre d’autres questions. Combien de temps faut-il pour préparer le patient avant de commencer le soin ? Faudra-t-il une as- sistante en permanence au fauteuil et donc embaucher du personnel ? Dans quelle formation faut-il investir ? Est-il indispensable de former toute l’équipe,le secrétariat ? Quelle charge financière supplémentaire faudra-t-il encore assumer ? Pour quel rendement, quelle efficacité réelle ?
Et il s’interroge souvent sur sa capacité à rester concentré, des fois plusieurs heures, sur les quelques millimètres carrés à soigner, tout en restant attentif à leur propriétaire. La bouche est un lieu d’émotions, de sensations, de plaisirs, parfois d’inquiétudes ou de douleurs violentes. C’est pourquoi les soins dentaires peuvent être source de craintes, de stress et même de phobie pour certains. Contrairement au chirurgien qui travaille dans les blocs opératoires, le dentiste doit être dans le même temps le chirurgien, l’anesthésiste et celui qui tient la main de son patient. L’anesthésie a certes révolutionné notre pratique, mais encore faut-il qu’elle soit acceptée et suffisante pour faire disparaître la douleur et l’anxiété.
Victor Hugo disait : « Le scepticisme est la carie de l’intelligence. » Mais les chirurgiens-dentistes restent quand même perplexes quant à la possibilité d’ajouter l’hypnose à toutes les contraintes de leur métier. Ils envisagent cet outil comme un effort de plus, alors qu’ils sont déjà largement touchés par l’épuisement professionnel. Du manque de confiance jusqu’à la suspicion, les patients déstabilisent de plus en plus fréquemment les professionnels de santé. Expliquer ne suffit plus. Ils doivent argumenter, prou- ver, voire se justifier lorsqu’ils présentent un plan de traitement. Et l’adulte n’accepte pas pour autant les soins. Devant un refus de soin de l’enfant, le dentiste parlemente aussi ou négocie longuement. Et qu’il renonce ou insiste, il craint là aussi de contrarier le parent. Les dentistes sont d’ailleurs de plus en plus nom- breux à ne plus souhaiter la présence du parent dans leur salle de soins, considérant que la charge est trop lourde. Ou plus simplement, ils refusent de soigner les plus jeunes. Quant aux adultes anxieux, une plage horaire spécifique et plus longue est dans le meilleur des cas prévue. Mais quoi qu’il en soit, le temps passe et c’est l’escalade : négociation, retard, fatigue, stress, perte de rentabilité, parfois perte de confiance du patient, perte de confiance en soi, burn out.
Les praticiens ignorent souvent combien l’hypnose allège l’exercice quotidien, et si tant est que cela pourrait leur rendre service, ils ne voient pas comment l’intégrer à leur pratique dentaire.
Songeant encore aux blocs opératoires, ils se demandent comment il leur serait possible d’intégrer cette technique alors que leur activité est obligatoirement bruyante. Devant les portes des blocs, les médecins anesthésistes placardent volontiers les affiches suivantes : « Silence, hypnose », ou « Attention, le patient ne dort pas ». Les équipes chuchotent parfois, le chirurgien pose précautionneusement ses pinces... Mais pour le dentiste, le bruit du matériel rotatif ou des ultrasons est incontournable. Son univers de travail est naturellement bruyant.
Les praticiens se posent un grand nombre d’autres questions. Combien de temps faut-il pour préparer le patient avant de commencer le soin ? Faudra-t-il une as- sistante en permanence au fauteuil et donc embaucher du personnel ? Dans quelle formation faut-il investir ? Est-il indispensable de former toute l’équipe,le secrétariat ? Quelle charge financière supplémentaire faudra-t-il encore assumer ? Pour quel rendement, quelle efficacité réelle ?
Dossier : Endormir les corps
Edito. Sophie Cohen
Le "comme si paradoxal". Les tâches thérapeutiques. Guillaume Delannoy, Vania Torres-Lacaze et Annick Toussaint
Le conte en pédiatrie. La métaphore du chirurgien ORL. fabienne Raux-Rakotmalala
Hypnose conversationnelle. En finir avec la cocaïne. Marie-Clotilde Wurz-de-Baetz
Selon François Roustang : comme thérapeutes, nous en faisons toujours trop. Sylvie Le Pelletier-Beaufond.
En couverture : Bouquet d'émotions. Marie-Angèle Castillo, peintre.
Douleur Douceur
Edito : Hypnose et prise en charge de la douleur: Henri Bensoussan
La maladie de Parkinson. Laurence Le Gourrier
La proprioception : notre sensorialité profonde. Anne-Sophie Bouthors, Henri Bensoussan, Bertrand Poret
Dossier : Endormir les corps
Edito : Aurore Marcou
Savoir faire, savoir être. Arnaud Bouzinac
Mes belles histoires hypnotiques. Tania Rousseau
En cabinet dentaire : un univers transe-formé. Marie-Hélène Simonnet Garcia
Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : Bonne rentrée. Stefano Colombo
Les champs du possible. Pas faire d'hypnose... Adrian Chaboche
Les grands entretiens : Dr Marc Galy par Gérard Fitoussi
Livres en bouche. Christine Guilloux, Philippe Lévy, Sophie Cohen
Edito. Sophie Cohen
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Hypnose conversationnelle. En finir avec la cocaïne. Marie-Clotilde Wurz-de-Baetz
Selon François Roustang : comme thérapeutes, nous en faisons toujours trop. Sylvie Le Pelletier-Beaufond.
En couverture : Bouquet d'émotions. Marie-Angèle Castillo, peintre.
Douleur Douceur
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