Une étude nord-américaine de 1996, portant sur 25000 employés considère que 20% des personnes souffrent d’un niveau élevé de burn-out.
•Le “ burn-out syndrome ” fait son apparition dans les années 1970 aux Etats-Unis et concerne initialement les professions aidantes, les soignants, les travailleurs sociaux. Préalablement, depuis 1882, cela s'appelait tout simplement le « surmenage ».
Il a plusieurs définitions du burn-out, entité floue qui n’entre pas dans les catégories diagnostiques classiques. Il ne remplit les critères ni de la dépression, ni des troubles anxieux. Cependant, il s’approche des troubles de l’adaptation du DSM IV TR. D’autres auteurs considèrent le burn-out comme une forme de neurasthénie selon la CIM-10.
Pour Freudenberger, il s’agit d’une pathologie de l’ordre de l’effondrement dépressif.
Maslach a mis au point un instrument psychométrique : le Maslach Burnout Inventory ou MBI. (cf. encadré) On peut également citer Cary Cherniss (Cherniss, 1980), qui propose une vision transactionnelle du burn-out, dans laquelle stress et burn-out sont le produit d’une relation où l’individu et l’environnement ne sont pas des entités séparées, mais les composants d’un processus dans lequel ils s’influencent mutuellement et continuellement.
Trois étapes caractérisent ce processus. La première, le stress perçu, provient du déséquilibre entre les exigences du travail et les ressources de l’individu.
Ceci conduit à la deuxième étape, la tension (strain), réponse émotionnelle à ce déséquilibre, qui s’exprime par une fatigue physique, un épuisement émotionnel, une tension et de l’anxiété.
La troisième étape est marquée par des changements d’attitude et comportementaux, en particulier une réduction des buts initiaux et de l’idéalisme, le développement d’attitudes détachées et d’un cynisme. (Cf. également les 3 phases du syndrome général d’adaptation de Hans Selye dans Santé Intégrative).
Les symptômes du burn out
Schaufeli et Enzmann recensent 132 symptômes. Ces symptômes peuvent être répartis en cinq grands types : affectifs, cognitifs, physiques, comportementaux et motivationnels. Voici les principaux. Ils n’ont rien de spécifique, et de plus le sujet est dans le déni du burn-out.
Symptômes affectifs
Humeur sombre, triste, dépressive. Les ressources émotionnelles de l’individu sont dépassées. De plus, le contrôle émotionnel peut être diminué, avec de l’anxiété, et des accès de colère parfois.
Au niveau interpersonnel, on peut noter une irritabilité, hypersensibilité, mais aussi une froideur affective
Les sentiments d’impuissance et de désespoir prédominent. Le travail perd son sens. Un sentiment d’échec est présent, comme celui d’insuffisance, ce qui peut conduire à une faible estime de soi, et à de la culpabilité. Des idées suicidaires peuvent alors apparaître.
Les capacités cognitives peuvent être altérées: difficultés de concentration, d’attention et troubles mnésiques. Les pensées deviennent plus rigides, schématiques, et conduisent à des mécanismes de clivage. La prise de décision devient difficile.
La tolérance à la frustration peut également être diminuée.
Au niveau interpersonnel, le symptôme le plus caractéristique est une perception cynique, déshumanisée d’autrui. Cela se traduit par un pessimisme et une diminution de l’empathie, qui est d’autant plus frappante que les relations initiales avec autrui étaient initialement marquées par une forte implication.
Les frustrations professionnelles, l’anxiété et les problèmes peuvent même être projetés sur les autres et des mécanismes de défenses paranoïaques peuvent alors se développer. Il devient alors difficile de différencier un harcèlement moral véritable d’un harcèlement supposé.
Symptômes physiques
Les plaintes physiques sont variées : céphalées, nausées, douleurs musculaires, etc. On peut également observer une hyperventilation, des palpitations, des sueurs. Des troubles sexuels, troubles du sommeil, variations de poids sont également rapportés par les individus souffrant de burn-out. Chez les femmes, des troubles du cycle menstruel sont rapportés. La fatigue chronique est le symptôme physique le plus commun du burn-out.
On note aussi : l’ulcère gastroduodénal, la tachycardie, l’hypertension artérielle, et les pathologies coronariennes. Infections plus fréquentes. Des recrudescences de pathologies chroniques sont également décrites : asthme, diabète ou polyarthrite rhumatoïde. La biologie reflète le stress : inflammation, cholestérol, cortisol, adrénaline modifiés, tout comme les neuromédiateurs.
Symptômes comportementaux
On retrouve une hyperactivité stérile, une impulsivité, ou à l’inverse une procrastination et une indécision. Des consommations de substances telles que l’alcool, les drogues ou les médicaments sont également fréquentes. Des troubles alimentaires à type de diminution ou augmentation des apports peuvent être présents.
Au niveau des relations interpersonnelles, il existe deux tendances : soit l’agressivité envers autrui, soit le repli et l’isolement social.
Symptômes motivationnels
Typiquement, la motivation professionnelle a disparue. Les individus sont résignés, et se sentent indifférents vis-à-vis de leurs collègues ou de leurs clients.
Evaluation quantitative du burn-out : Maslach et Jackson, en créant un outil d’évaluation, le MBI (Maslach Burnout Inventory), ont permis d’isoler les caractéristiques fondamentales du syndrome d’épuisement professionnel, autour de trois critères (en 22 items) :
– L’épuisement émotionnel (9 items).
–La déshumanisation de la relation à l’autre (5 items).
–La perte du sens de l’accomplissement de soi au travail (8 items). L’importance de ce critère est moindre.
En lire plus...