Dans le traitement adjuvant de certaines pathologies cancéreuses, la phytothérapie, outil naturel du médecin de famille, est un appoint non négligeable, surtout lorsqu’elle est associée à des conseils nutritionnels. C’est un concept moderne qui entre dans le cadre d’une nécessaire “médecine intégrée”, de plus en plus en vogue dans les pays anglo-saxons, mais encore trop peu mise en pratique en France, pour des raisons idéologiques obscures.
On se rend compte que si la maladie est bien prise en charge en milieu spécialisé, le malade ne l’est pas toujours. Avec les prises en charge multidisciplinaires (oncologue, chirurgien, radiothérapeute, médecin de famille, mais aussi psychologue et nutritionniste), la situation a évolué dans le bon sens depuis quelques années, mais nous sommes loin de ce qui serait souhaitable avec une vraie “médecine intégrée” qui pourrait associer des approches alternatives aux processus de décision classiques.
Le modèle de la médecine intégrée associe les deux approches :
- traiter la maladie par la médecine conventionnelle ;
- aider la personne à guérir par des méthodes complémentaires et alternatives.
En ce qui concerne le traitement adjuvant du cancer, le but est de soutenir l’organisme, sans perturber l’action des traitements classiques cytotoxiques. Les patients qui commencent une thérapeutique complémentaire en cours de chimiothérapie ressentent souvent un effet de mieux-être parfois spectaculaire. Une révision nutritionnelle et une reprise ou une poursuite de l’activité physique sont également à conseiller dans tous les cas (autant que possible en fonction de l’état général du sujet). Le cancer comme d’autres maladies de civilisation semble très lié à une déficience de l’hygiène de vie dans laquelle interviennent entre autres des carences multiples en phytonutriments essentiels.
Dans les périodes de traitement, nous intervenons en complément des thérapeutiques indispensables, malheureusement souvent toxiques. Notre intervention visera alors à permettre à l’organisme une meilleure adaptation et une protection.
Voici un exemple de protocole de prévention des effets secondaires de la chimiothérapie anticancéreuse :
Anti-oxydant contenant du sélénium : une prise le matin, au cours du petit-déjeuner (les chimiothérapies sont puissamment pro-oxydantes ; c’est un de leurs modes d’action, mais de petites doses physiologiques d’anti-oxydants ne posent pas de problèmes, bien au contraire !).
Magnésium et lithium pour soutenir le moral (nombreuses formes galéniques).
Légalon (extrait sec de chardon-Marie) : 6 comprimés par jour pendant 6 semaines.
EPS d' Ortie feuilles (Urtica dioïca), EPS de Desmodium (Desmodium adscendens) : une cuillerée à café (soit 5 ml) de chaque à prendre dans un grand verre d'eau.
Le chardon-Marie Silybum marianum (L.) Gaertn. autrefois nommé Carduus marianus (fruit) Asteraceae contient, entre autres composants, la silymarine, qui agit par deux mécanismes :Elle stimule la capacité de régénération hépatique avant exposition à un toxique, et elle augmente la capacité de détoxification hépatique en réduisant l’absorption du foie. Ces propriétés rendent le chardon-Marie particulièrement intéressant avant les chimiothérapies. Commencer si possible au moins deux semaines avant le début du traitement.