Bref l’ostéopathie française a été victime de son succès et certainement victime de l’ego de nombreux directeurs d’écoles plus dévoués à leur cause bancaire qu’à la cause de l’ostéopathie. Par exemple le COPB (école d’ostéo en 3 ans à Biarritz) en est le plus flagrant exemple, en 2007 le Dr Jeambrun est contre l’accès à l’ostéopathie aux nini (agréable raccourci absolument pas péjoratif pour “ni kiné ni médecin”) et en 2008 il ouvre une école d’ostéo pour les ninis en 3 ans mini ! Ne les blâmons pas ce ne sont pas les seuls responsables.
Les pouvoirs publiques ont laissé se créer ce “merdier” (excusez-moi du peu) : En légiférant de manière amateur (de manière politique dirons-nous) la profession. Un titre on ne peut plus indiscernable décrit en 2002, un décret légiférant 5 ans plus tard en 2007 sabordant le niveau des ostéopathes, limitant de surcroit leur capacité thérapeutique et facilitant par le même biais la création d’écoles.
Un décret voté, non appliqué et retiré en 2009 qui aurait pu changer des choses. Le gouvernement refusera de répondre aux interrogations des députés et refusera aussi la publication d’un rapport (IGAS) gênant sur l’ostéopathie .
Les lobbys des professionnels de santé ne sont certainement pas innocents non plus à ce climat désastreux : Les professionnels de santé refusant d’abord l’accès à l’ostéopathie aux ostéopathes, car dans la logique des choses il faudrait évidemment être médecin ou être kinésithérapeute pour devenir sage-femme, podologue, orthophoniste…
Refusant aussi la possible collaboration des ostéopathes avec les professionnels de santé). Les décrets en 2009 règlementant l’ostéopathie ont d’ailleurs été retirés car ils recommandaient un minimum de formation (3520hrs) supérieur à celui des kinésithérapeutes et empêchait les kinés et les médecins de pouvoir se former en ostéopathie car leur formation à temps partiel ne permettait alors pas un apprentissage suffisant de l’ostéopathie ! Un comble peut-être, sauf si l’on considère l’ostéopathie est une profession et un métier à part entière ! Mais ne leur jetons pas la pierre, car bien évidemment il y a d’autres responsables.
Les Associations Sociaux Professionnelles:
Nos très chères ASP qui officiellement veulent défendre les ostéopathes doivent tendre vers un Ordre des ostéopathes. Mais problème, cet ordre signifierait leur propre fin. Couriez-vous à votre propre suicide ? Laissez-moi réfléchir 1/4 de seconde… Non. Elles s’unissent, se désunissent, se plaignent, créent leur propre label de qualité à tel point que même les ostéopathes ne s’y retrouvent plus… Compréhensible alors que le ministère ait autre chose à faire que d’arbitrer ces débats de chiffonniers.
Et ces étudiants pris dans un dilemme de piège abscons, ils ont commencé des études qui coûtent cher: 1.Doivent-ils les finir pour pouvoir peut-être éventuellement avoir du travail et très peu probablement ne pas pouvoir en vivre sans avoir à travailler à mi-temps au macDo. (ça fait cher les 40 000€ d’études sans compter logement/nourriture bien sûr et les années suivantes vivant aux crochets de leur parents) 2.Ou doivent-ils les arrêter, perdre plusieurs milliers d’euros et 2-3 ans d’études mais s’orienter vers une filière qui a plus de déboucher, mais très certainement moins passionnante …?
Sous pression financière évidente les vieux ostéopathes s’horripilent de voir des jeunes ostéos casser les prix ou ayant naturellement recours à des méthodes de marketing peu scrupuleuses…
Faut-il d’autres raisons pour manifester et alerter les pouvoirs publics de vite légiférer ?
C’est parce que cette situation nauséabonde donne envie de vomir à tout ostéopathe et futur ostéopathe passionnés qu’une manifestation s’organise à Paris ce Jeudi 8 Mars 2012 par la FFO.
Ne nous faisons pas d’illusions la prochaine règlementation en ostéopathie va faire des malheureux. Nous allons tous y perdre. Et pour certains ce sera un dur retour à la réalité:
• Il va évidemment falloir fermer des écoles, lesquelles ? les plus récentes ? celles dont les formations sont les plus courtes? celles qui n’ont pas reçu leur équivalence master ? ou toutes les écoles et universitariser l’ostéopathie de manière exclusive ?
• Imaginez le nombre d’étudiants, de professeurs et de directeurs qui seront alors dans la *erde. Vous me direz ils l’avaient cherchée…
• Les kinéo-ostéopathes pourront-ils conserver l’ambiguïté de leur titre ? Demander à ces professionnels de faire le choix entre ostéopathie et kinésithérapie soulagerait évidemment le surnombre actuel et futur d’ostéopathes exerçant car près de 6500 ostéopathes ont la double casquette kiné-ostéo et 1370 ont la casquette médecin-ostéo. Le cumul des genres risque de se prendre un coup de sabre.
• Les interdictions restrictives vont-elles continuer à sévir en ostéopathie (manipulations cervicales, techniques internes, traitement des enfants de moins de 6 mois…)
• Si un Ordre né en ostéopathie, il y aura chasse aux sorcières et de nombreux exclusifs risquent aussi d’en prendre pour leur grade: Quid des diplômés en 2660hrs ? Quid des ostéos qui n’ont pas rendu leur mémoire? Ceux qui n’ont pas fait de développement continu professionnel ? Faudra-t-il faire passer un examen de pratique jugé par l’ordre ?
Ostéopathie-64 sera présent à cette manifestation du Jeudi 8 Mars, pour vous en faire un compte rendu en sondage, image et vidéo.
Patients, étudiants, ostéopathes venaient nombreux l’ostéopathie à besoin de vous !
Pierre de Lasteyrie - Ostéopathe à Urrugne 64122
www.osteopathie-64.fr