Sibille est âgée de 16 ans. Elle est entrée en seconde en septembre 2023. Elle consulte car elle est complètement surprise par des phases où elle ne se comprend pas. Sans raison, dit-elle, elle se sent sans envie, sans capacité de se concentrer, repliée sur elle, elle se sent très mal, fatiguée, incapable de dormir et d’aller au lycée. Sa maman prend rendez-vous, inquiète me dit-elle au téléphone de cette situation. Dans ces moments, précise sa maman, elle n’est plus accessible au dialogue, ce qui ne lui ressemble pas. Sibille est une grande et belle jeune fille qui s’exprime avec aisance et maturité. Sa démarche et son allure sont affirmées.
- Thérapeute : « Bonjour Sibille, en quoi puis-je t’être utile ?
- Sibille : Je ne me comprends pas. Tout va bien, et par moments je ne me sens pas bien.
- Th. : Par moments, tu ne te sens pas bien ?
- Sibille : Oui, là ça va mieux, mais il y a trois semaines de cela, une semaine après la rentrée, ça n’allait pas.
- Th. : Que veux-tu dire par “ça n’allait pas” ?
- Sibille : Je n’avais envie de rien. Je ne prenais plaisir à rien. Même mon appétit était fluctuant. J’étais plutôt enfermée dans ma chambre. J’ai des amis, une famille avec laquelle je m’entends bien habituellement. Donc tout va bien. Aucune raison pour que je ne me sente pas bien.
- Th. : Est-ce la première fois que tu ressens cela ?
- Sibille : Non, ça m’est déjà arrivé juste avant l’été. C’était en juin et ça n’a duré que quelques jours.
- Th. : As-tu des activités de loisirs ?
- Sibille : Oui, j’aime le sport, j’étais au collège dans une classe à horaires aménagés sport.
- Th. : Que fais-tu comme sport ?
- Sibille : Cette année je fais de l’équitation et de la gym.
- Th. : Est-ce que tu pratiques en compétition ?
- Sibille : Je fais du saut d’obstacles en équitation et une bonne séance pour moi est une séance où j’ai réussi à bien sauter, à aller plus loin.
- Th. : Et en gym ?
- Sibille : Je vais faire de la compétition à partir du trimestre prochain. » A ce stade de l’entretien, nous constatons donc que Sibille a toujours des enjeux, y compris dans ses activités sportives de loisirs. Sans qu’elle en ait conscience, elle se met une forme d’auto-pression.
- Th. : « Si j’ai bien compris, tu ne te comprends pas car ça fait deux fois ces derniers mois où tu sens un manque d’envie, un changement de comportement vis-à-vis de tes amis et de ta famille, sans raison apparente. Est-ce exact ?
- Sibille : Oui, c’est bien ça.
- Th. : Que se passait-il en juin ?
- Sibille : Je passais le brevet. Mais mes résultats sont corrects et je savais que je l’aurais.
- Th. : Et là, lorsque tu as éprouvé ce manque de motivation, de concentration, c’était juste après la rentrée, est-ce exact ?
- Sibille : Oui, exactement.
- Th. : Finalement, juste avant ou juste après une échéance importante : brevet, rentrée... tu as ce type de symptômes. Y a-t-il eu d’autres moments où tu as ressenti cela ?
- Sibille : Non.
- Th. : Si on résume : tu as des activités de loisirs où il y a un enjeu, des échéances relatives à la fin du collège et à l’entrée au lycée. Tu te fais un point d’honneur que tout se passe pour le mieux.
Sibille : Oui, je veux que tout se passe au top !
- Th. : Y a-t-il des moments où tu fais des choses comme ça gratuitement ? Sans objectif de réussite, je veux dire ?
Lire la suite...
- Thérapeute : « Bonjour Sibille, en quoi puis-je t’être utile ?
- Sibille : Je ne me comprends pas. Tout va bien, et par moments je ne me sens pas bien.
- Th. : Par moments, tu ne te sens pas bien ?
- Sibille : Oui, là ça va mieux, mais il y a trois semaines de cela, une semaine après la rentrée, ça n’allait pas.
- Th. : Que veux-tu dire par “ça n’allait pas” ?
- Sibille : Je n’avais envie de rien. Je ne prenais plaisir à rien. Même mon appétit était fluctuant. J’étais plutôt enfermée dans ma chambre. J’ai des amis, une famille avec laquelle je m’entends bien habituellement. Donc tout va bien. Aucune raison pour que je ne me sente pas bien.
- Th. : Est-ce la première fois que tu ressens cela ?
- Sibille : Non, ça m’est déjà arrivé juste avant l’été. C’était en juin et ça n’a duré que quelques jours.
- Th. : As-tu des activités de loisirs ?
- Sibille : Oui, j’aime le sport, j’étais au collège dans une classe à horaires aménagés sport.
- Th. : Que fais-tu comme sport ?
- Sibille : Cette année je fais de l’équitation et de la gym.
- Th. : Est-ce que tu pratiques en compétition ?
- Sibille : Je fais du saut d’obstacles en équitation et une bonne séance pour moi est une séance où j’ai réussi à bien sauter, à aller plus loin.
- Th. : Et en gym ?
- Sibille : Je vais faire de la compétition à partir du trimestre prochain. » A ce stade de l’entretien, nous constatons donc que Sibille a toujours des enjeux, y compris dans ses activités sportives de loisirs. Sans qu’elle en ait conscience, elle se met une forme d’auto-pression.
- Th. : « Si j’ai bien compris, tu ne te comprends pas car ça fait deux fois ces derniers mois où tu sens un manque d’envie, un changement de comportement vis-à-vis de tes amis et de ta famille, sans raison apparente. Est-ce exact ?
- Sibille : Oui, c’est bien ça.
- Th. : Que se passait-il en juin ?
- Sibille : Je passais le brevet. Mais mes résultats sont corrects et je savais que je l’aurais.
- Th. : Et là, lorsque tu as éprouvé ce manque de motivation, de concentration, c’était juste après la rentrée, est-ce exact ?
- Sibille : Oui, exactement.
- Th. : Finalement, juste avant ou juste après une échéance importante : brevet, rentrée... tu as ce type de symptômes. Y a-t-il eu d’autres moments où tu as ressenti cela ?
- Sibille : Non.
- Th. : Si on résume : tu as des activités de loisirs où il y a un enjeu, des échéances relatives à la fin du collège et à l’entrée au lycée. Tu te fais un point d’honneur que tout se passe pour le mieux.
Sibille : Oui, je veux que tout se passe au top !
- Th. : Y a-t-il des moments où tu fais des choses comme ça gratuitement ? Sans objectif de réussite, je veux dire ?
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Sophie COHEN
Psychologue, pratique l’hypnose depuis plus de vingt ans. Intervient dans de nombreux instituts ou diplômes universitaires en France et à l’étranger. Directrice de l’iconographie de la revue « Hypnose & Thérapies brèves » et autrice pour les rubriques « Livres en bouche » et « Bonjour et après ».
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