Dans un premier temps vous avez peut-être ressenti et pensé : malaise, souffrance, injuste, anormal... Aujourd'hui encore, les choses vous paraissent peut-être difficiles, pénibles... et c'est bien normal!
Je pense néanmoins que, malgré cette impression de subir les effets de notre terrain spasmophile, nous pouvons choisir de nous en libérer ... ou pas.
S'en libérer ne signifie ni nier notre terrain, ni l'étouffer. S'en libérer, passe par l'acceptation de quelque chose en nous qui est différent, pas mieux, pas moins bien, juste différent.
Une autre étape de libération passe par le choix de ce que je fais de cette différence. Et là, je me pose des questions : "et si les crises étaient porteuses de messages ?", "et si ce terrain avait un sens ?", "et s'il y avait autre chose derrière tout cela ?".
Depuis ma première crise, je n'ai eu de cesse de "m'occuper de moi", de me poser, puis d'entamer un travail sur moi, comprendre " ce qu'il m'arrivait ".Au départ, j'ai cherché ce qui n'allait pas chez moi. Mais cette recherche ne me convenait pas, je n'étais pas satisfaite, trop occupée à chercher à l'extérieure ce qui se trouvait en moi. Un jour, j'ai choisi d'écouter, d'accepter cette différence. Et le chemin, ou plutôt le cheminement continue.
Et je me pose une nouvelle fois des questions : "et si notre corps nous parlait quand nous ne savons plus nous écouter ?", " et si notre corps physique ou biochimique se faisait messager de nos autres corps (émotionnel, psychologique...) que nous n'entendons pas ou plus ? ", "et si chaque mouvement de nos cellules nous permettait de faire un pas de plus ? "
A mon sens, lorsque l'on commence à cheminer vers soi, on accède à une autre dimension plus nourrissante. Le terrain spasmophile se manifeste lorsque l'hypersensibilité de la personne ne trouve pas la manière de s'exprimer " en toute liberté ". La spasmophilie devient alors le relais, ce terrain qui va venir réveiller la personne et sa sensibilité exceptionnelle, trésor caché (cf. Spasmagazine n°13).
Le terrain que nous possédons ne nous pousse-t-il pas d'une manière ou d'une autre à nous occuper enfin de nous-même, à apprendre à nous respecter ?
Je préfère choisir l'approche non thérapeutique (comme je le fais dans ma profession) pour me dire que nous avons le choix d'appréhender le terrain spasmophile non pas comme une maladie mais comme un vécu tout d'abord, un vécu dont le ressenti nous amène à nous poser des questions.
Et si nous choisissions les questions ? Et si nous reprenions notre pouvoir sur nous-mêmes et nos vies ? Et si nous décidions d'avancer ?
Ok, la vie n'est plus comme elle était avant la première crise ...et crise vient du grec " krisis " qui signifie " décision, moment clef, charnière ". Et si ce terrain s'exprimait justement à des moments clefs ? Et si cela nous poussait à prendre des décisions ? Il pourrait être alors une chance, celle de reprendre notre pouvoir sur nous-même, de chercher notre puissance personnelle et de mieux l'exprimer.
La vie serait-elle donc ainsi faite qu'elle voudrait apporter le meilleur à chacun d'entre nous ? Vivre dans la souffrance ne donne certes pas l'impression que la vie nous veut du bien.
Je vous invite, au-delà de cela, à vous poser ces questions : "et si tout cela avait un sens autre que la souffrance que je suis en train de vivre ?", "quel est l'élan que la vie veut me donner ?", "en réponse, qu'est-ce que je choisis de construire de moi ?"