Constatant les liens indissociables du psychisme et du corps, des migraines aux problèmes de dos, en passant par les crises d’asthme et bien d’autres problèmes psychosomatiques, elles s’appuient sur le relâchement du tonus musculaire, pour libérer le mental d’un excès de tension dans ses activités (pensées, émotions et sentiments). Cette libération se réalise lorsque la relaxation permet d’atteindre ce qu’on appelle un " état de conscience modifié ", état intermédiaire entre la veille et le sommeil. Nous connaissons tous différents aspects de cet état, lorsque nous somnolons avant de nous endormir ou lorsque, roulant en voiture sur une route que nous connaissons bien, nous constatons brusquement que nous avons conduit " au radar " plusieurs kilomètres sans nous en apercevoir.
Hypnose, yoga, méthode Coué
La plupart des méthodes de relaxation ont une double origine : l’hypnose et le yoga. À la fin du XIXe siècle, malgré les controverses, l’hypnose est parfois utilisée en psychiatrie et en chirurgie (anesthésie). À Nancy, au début du XXe siècle, des médecins montrent que la suggestion, c’est-à-dire les mots et les idées suggérés par l’hypnotiseur, favorise la guérison, en induisant cet état modifié de conscience qu’est l’hypnose. Ils recommandent la pratique de l’autosuggestion, méthode popularisée par le Dr Coué. Loin d’être simpliste, comme on le croit trop souvent, la méthode Coué utilise le principe de la pensée positive pour combattre les conflits entre l’inconscient et la volonté.
À la même époque, l’Allemand Schultz met au point le " training autogène " qui s’inspire à la fois de l’hypnose, du yoga et des recherches en psychologie, en développant des techniques d’autosuggestion corporelles. Aux États-Unis, Jacobson crée sa méthode de relaxation progressive qui veut se démarquer des recherches psychologiques, mais, quoi qu’il en dise, lui aussi utilise le pouvoir de la suggestion. De nombreuses variantes dériveront de ces deux méthodes.
Freud a commencé par l’hypnose. Mais il l’abandonne quand il crée la psychanalyse. Le triomphe de cette dernière relègue au second plan les méthodes de relaxation. Mais peu à peu, ses limites et notamment la durée des cures et son inadaptation pour résoudre les problèmes de stress provoqueront un nouvel intérêt pour la relaxation. Un intérêt accru avec la sophrologie, créée dans les années 1960 avec l’ambition de constituer non pas une simple méthode mais une nouvelle science de l’esprit.
L’hypnose, souvent décriée pour son empirisme, est aujourd’hui mieux codifiée et a profité des acquis de la psychanalyse (1). Quant au yoga et aux méthodes orientales, on sait désormais qu’il s’agit de véritables sciences de l’esprit, utilisant un ensemble de techniques, au service d’une connaissance fine des mécanismes de la conscience.
Il y aurait aujourd’hui plus de deux cents méthodes de relaxation aux États-Unis. Toutes reposent sur l’utilisation de sensations corporelles comme point de départ, la voix et la suggestion d’idées ou la visualisation d’images. Selon le cas, elles y ajoutent un travail psychologique mettant en jeu les sens : le toucher avec les sensations corporelles de chaleur/froid ou de lourdeur/légèreté, les couleurs, les sons, les odeurs. Le travail sur le son intérieur et extérieur, bien connu des Orientaux, et la musicothérapie ont fait leurs preuves en relaxation. Par ailleurs, Le massage peut aussi favoriser la relaxation.
Après une intervention médicale lourde
En milieu médical, la relaxation est assez bien connue et a fait l’objet de nombreuses études. Elle est appréciée en préparation à l’accouchement et dans les suites d’interventions médicales lourdes. Mme Bullot-Boisson, psychologue à l’hôpital Broussais, note ainsi qu’elle facilite la récupération physique et mentale, dans les suites opératoires en chirurgie cardiaque (2). À l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif, l’association de méthodes de relaxation et le massage permet de diminuer les douleurs qui subsistent après un traitement anticancéreux et les angoisses générées par les handicaps moteurs et esthétiques qui résultent de la maladie ou du traitement (3). Les indications médicales de la relaxation sont très nombreuses. Malheureusement cet usager este limité et dépend beaucoup d’initiatives individuelles. En dehors du milieu médical, la relaxation a de nombreuses applications. Une pratique en groupe permet d’apprendre à mieux gérer les stress quotidiens et à renforcer la confiance en soi. Le travail seul ou sous la direction d’un relaxologue compétent peut suffire à résoudre des problèmes psychologiques bénins, ou servir à préparer un examen, une épreuve sportive, un accouchement, ou à passer un cap difficile dans la vie. Enfin, les trop rares expériences de relaxation à l’école (4) ou dans l’entreprise mériteraient d’être reprises à l’heure où l’on cherche des solutions aux conflits qui s’y posent.
Régis Pluchet impatient regain-sante.com
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