Madame de Pompadour connaissait le proverbe : ” Si la femme savait ce que le céleri fait à l’homme, elle irait en chercher de Paris à Rome. ” Elle aimait à mitonner à son amant un gratin de céleri, aphrodisiaque le plus réputé d’Europe. Cette plante contient des vitamines A, C, B, P, des sels et des oligoéléments. Il recèle surtout des alcaloïdes, en particulier l’apigénine qui présente des propriétés de relaxant sur la spermatogenèse et des effets vasodilatateurs démontrés dans les années 90.
L’avoine, quant à elle, stimule la libération de testostérone. L’alcaloïde qui a été isolé, l’avénine, en libérant cette hormone sexuelle, aiguillonnerait les centres nerveux de la sexualité. L’avoine contient également d’autres substances actives (flavones, saponines triterpenoïdes et phytostérols).
Bien des aliments ” aphrodisiaques ” ont été choisis pour leurs formes rappelant les organes génitaux. Les Aztèques appelaient l’avocat ” testicule “. En Afrique comme en Asie, c’est la banane, qui contient du potassium, que l’on préconise pour ses effets dionysiaques. La silhouette phallique du concombre, de la rhubarbe, de l’épi de maïs et du céleri explique que l’on y ait recours. L’huître et d’autres coquillages évoquent le sexe de la femme. Leur richesse en zinc prouverait leur pouvoir stimulant.
Juteuse et pulpeuse, la tomate est rapportée du Pérou par les Espagnols au XVIe siècle. Considérée comme aphrodisiaque, elle reçoit, en italien, le doux nom de pommodoro ” pomme d’amour “.
La figue et la grenade ont acquis une réputation semblable.
L’ail et l’oignon sont considérés comme stimulants et toniques, améliorant la circulation sanguine et fortifiant l’organisme. Ils agissent par l’apport de nombreux éléments, en particulier les dérivés soufrés de l’allicine. Pour ces effets bénéfiques, une soupe d’oignon était portée aux jeunes mariés, après la cérémonie, sans autre but que de stimuler leur ardeur. L’ail aurait été l’élément de base des philtres par lesquels la déesse de l’amour Aphrodite (Vénus pour les Romains) attirait et embrassait ses nombreux amants. On associe à Aphrodite des plantes comme la pomme et la grenade (contenant un alcaloïde, l’isopellétiérine, induisant une excitation), différents types de roses, la menthe, des coquillages comme l’huître et la moule.
C’est leur puissance symbolique qui justifie l’usage culinaire des testicules de taureau ou d’agneau dans le Midi, de lion en Afrique ou de tigre à Taïwan. Il en va de même pour les cornes de rhinocéros et les ailerons de requin.
Épices et aromates sont considérés comme des aphrodisiaques depuis la nuit des temps (Olivier de La Roque et Rachel Frély de La Roque sont les auteurs de La Vérité sur les plantes aphrodisiaques, éditions Librairie de Médicis). Citons le basilic, la cannelle, la cardamome, la coriandre, le cumin, la noix de muscade, le piment (vasodilatateur et stimulant nerveux grâce aux capscaïnes), le romarin, le safran (contenant des phytohormones et des alcaloïdes comme la safranine), la sauge et la sarriette (appelée ” herbe aux satyres “). Inscrite dans les pharmacopées de médecine chinoise, la graine de fenugrec possède un précurseur de la synthèse d’hormones sexuelles (La graine de fenugrec contient un précurseur de la synthèse d’hormones sexuelles. Ce sont des saponosides à génine stéroïdique. Ils donnent par hydrolyse de la diosgénine, utilisée pour la production d’hormones sexuelles).
Enfin, si rien n’a donné de résultat, vous pouvez toujours retourner aux grimoires de jadis. Les philtres des sorcières, souligne Willy Pasini, étaient à base d’ingrédients révulsifs : crapauds, lézards verts et vipères… De nos jours, il suffit aux nouvelles ensorceleuses de concevoir pour Monsieur des breuvages sans danger mais dont l’odeur et le goût demeurent abject ou repoussant. Les auteurs de La Vérité sur les aphrodisiaques soulignent le rôle similaire des épices forts. ” La racine du gingembre agit comme répulsif, notent-ils, et apporte donc un immense afflux de sang dans les organes périphériques, qui s’accompagne d’une petite bouffée de chaleur entraînant un désir sexuel. “
Les aphrodisiaques les plus immédiats semblent toutefois le vin et les alcools, parce qu’ils constituent un excellent ” solvant du Surmoi “, selon Willy Pasini. Ils allègent son pouvoir répressif, qui, selon la psychanalyse, a pour fonction de nous protéger de nos pulsions. Présentant une enzyme de moins, les femmes métabolisent plus difficilement l’éthanol et sont donc plus facilement enivrées. En revanche, elles sont moins sujettes à certains effets de l’alcool sur la sexualité : elles n’ont pas à se soucier du maintien d’une érection. C’est pourquoi, contrairement aux idées reçues, le vin, qui doit être utilisé à sa juste dose, réussit mieux à la femme qu’à l’homme en matière de sexualité.
un zeste de rites courtois
Le seul fait de dire ou de supposer qu’une substance est aphrodisiaque peut suffire à la rendre telle. Les pouvoirs de l’imaginaire et de la conviction sont puissants ! Des centaines d’études sur l’effet placebo l’ont montré. On en démultipliera les effets en saupoudrant ses rites courtois de quelques pincées d’écoute et de psychologie…
Composez et préparez pour l’élue de votre cœur ou pour votre conjoint des ” tables d’amour “. Faites la liste des aliments aphrodisiaques présentés dans ce numéro. La puissance érotique de vos repas galants dépendra de vos menus. Le judicieux choix des recettes d’un tel banquet doit se fonder sur l’attention que vous portez, chaque jour, à celle ou celui en l’honneur de qui vous le préparerez.
Pour atteindre votre objectif – essentiellement la (le) ravir -, gardez à l’esprit ce qui lui ferait plaisir. Au besoin, posez-lui quelques questions. Sachez lui demander ce qu’elle (il) adore ou désire manger. Quelles sont ses envies ?
Une fois que vous aurez choisi les mets considérés comme voluptueux, agencez un menu. Vous pouvez songer à des repas à thème : une région, un terroir ou un pays lointain. Le menu peut être conçu autour d’une association de produits de la même famille. Un produit rare peut transformer un repas en dégustation. Le thème peut être une saison. Sélectionnez alors des légumes, des viandes ou des produits de la mer, des noix, des fruits ou des baies, que l’on ne trouve qu’à cette période de l’année.
Une couleur ou une association de couleurs peuvent faire l’affaire. Un ” repas rose “, réalisé pour faire voir à son partenaire la vie de cette couleur, réunira des ingrédients tels que crevettes ou langoustines, pamplemousse rose, canard et pêches roses, sorbet aux framboises en son coulis garni de baies rouges…
L’intensité érotique de ce repas pour elle (ou pour lui), outre l’éventail de ses ingrédients, dépendra de votre application, chargée d’amour et de désir, à l’apprêter. C’est l’occasion de décorer la table ou la pièce, avec des objets, des tissus, des fleurs ou des souvenirs ramenés de petits ou grands voyages. Ne négligez rien de ce qui peut contribuer à rendre délicieuse l’atmosphère. Enfin, n’oubliez pas que ces tables d’amour sont faites pour parler de ses désirs, les vôtres comme ceux de votre partenaire, et les arroser comme le plus divin des jardins.
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