CHOIX DE L’INSTRUMENT
La solution consiste peut-être à prendre un CD avec une ambiance sonore inédite, neutre, et de changer de plage musicale de façon séquentielle en fonction des différentes phases de l’hypnose ou des
situations : induction, métaphore, travail (recherche inconsciente d’un objet, réification de la douleur ou de l’émotion), anesthésie…
Faire venir un musicien dans la salle de consultation comme l’a fait Pascal Vesproumis est bien sûr plus compliqué, mais pose la question de l’adaptation au déroulement de la séance. Le musicien manque d’expérience en thérapie et, par rapport au praticien, peut moins bien réagir en temps réel aux changements qui surviennent au cours de la séance.
Pour être pleinement adapté au patient, le musicien n’a pas le choix : il doit devenir musicien-thérapeute. Le thérapeute et le musicien, réunis en une seule personne, intègre alors instantanément toutes les données de l’expérience. Le thérapeute, lui, s’il est aussi musicien et s’il veut aller au bout de sa vocation – a t-il le choix ? – devra lui aussi, un jour, créer le son lui-même et faire, enfin, de l’art thérapie. Le patient bénéficiera alors de toute la puissance du son qui fait vibrer et qui touche. Et l’on imagine le soignant,
brisant soudainement ses résistances accumulées, abandonnant ses instruments médicaux pour saisir son violon ou sa clarinette,
ou chanter subitement un air d’opéra en salle d’opération. Et l’on se dit : ce n’est pas possible !
Alors, comment faire pour introduire l’art dans sa pratique ? Après plusieurs milliers de séances de thérapie associant simultanément piano, chant et thérapie manuelle depuis une vingtaine d’années et plus de cinq cents séances « d’hypnose musicale » – dont aucune n’a choqué personne–, il fallait trouver une solution qui serait applicable facilement par les thérapeutes qui aiment la musique, tant en
cabinet privé qu’à l’hôpital. La « cloche » tubulaire s’est imposée comme la solutionsonore qui permettait à « l’art » d’apparaître au travers d’un geste musical et aussi du chant qui peut l’accompagner. Ce que l’on appelle une « cloche » est un instrument de percussion métallique classique en forme de tube. Frappée avec une mailloche recouverte de feutre pour amortir l’impact, elle émet un son doux et d’une durée suffisante (de 30 à 120 secondes en fonction de sa taille) pour permettre de parler au patient entre deux coups.
CLOCHE TUBULAIRE : MODE D’EMPLOI
Pour mieux comprendre comment cela fonctionne, je vous propose de suivre - et peut-être même de vivre avec votre respiration
et votre imagination musicale –un protocole d’hypnose de la douleur du dos accompagné simultanément par la cloche, le chant et le toucher, que j’ai élaboré à Tenon et appliqué à une patiente. Ce protocole, basé sur l’audition et le ressenti kinesthésique de la respiration, est surtout indiqué dans les douleurs chroniques du rachis dorsal et lombaire (qui sont fréquentes), voire cervical. Il peut être appliqué avec quelques réserves dans les douleurs aiguës, car celles-ci peuvent être augmentées par les mouvements respiratoires. La position allongée est préférable, mais la position assise est néanmoins possible.
Le cas présenté est celui d’une femme de 42 ans, souffrant d’une fibromyalgie (FM) et suivie en consultation de la douleur depuis janvier 2010. Elle souffre de douleurs tout le long du dos et également d’une authentique lombosciatique intriquée due à une hernie discale. Avant la séance, elle présente une lombalgie prédominante avec EVA à 4,5/10. La séance est retranscrite comme elle s’est déroulée, à quelques détails près.
SÉANCE
& = coup de cloche ;
V = un son unique chanté.
Un premier coup de cloche (&) suivi d’un premier son chanté (V) sont faits avant le début de l’induction à dominante kinesthésique : & + V. Installez-vous confortablement et portez votre attention aux points de contact de votre corps avec la table, en commençant
par les pieds et en remontant vers le haut du corps (énumération des points de contacts ponctuée de &). Puis observez la tension ou la détente des muscles de votre corps en commençant par les pieds et en remontant vers le haut du corps (énumération ponctuée de &).
La vogue de l’hypnose est actuellement réelle dans les pays européens francophones. En anesthésie d’abord, et dans bien d’autres champs bien sûr. Et c’est l’approche éricksonienne qui est la plus diffusée et enseignée, même si d’autres orientations (hypnoanalyse, hypnose cognitive comportementale, hypnose énergétique d’inspiration asiatique, etc.) ont aussi une place notable. Cette « hypnodiversité » apporte une multitude d’outils, un véritable foisonnement qui justifie la création d’une nouvelle rubrique dans notre revue.
Sortir de l'emprise chimique. Concepteur de la Psychothérapie du Trauma Réassociative (PTR), Gérald Brassine partage sa longue expérience hypnothérapique des patients abusés sexuellement avec usage de stupéfiants. L’observateur inexpérimenté dans le traitement des traumas pourrait à juste titre s’interroger sur le fait qu’une personne ayant vécu une agression sexuelle en état de totale inconscience, puisse présenter ou non les symptômes habituellement rencontrés dans les cas d’Etats de stress post-traumatiques (ESPT). Pourtant, que le patient (ou la patiente) soit totalement inconscient d’avoir été un jour victime d’une telle agression ou qu’il (ou elle) n’ait que quelques souvenirs de l’avant et de l’après agression, la présence des symptômes du psycho-trauma est frappante.
La force du témoignage d’un soignant passé « de l’autre côté » est précieuse car elle nous rapporte des informations d’un voyage singulier qui nous indique la possibilité des ressources pour effectuer le passage. L’hypnose médicale est un puissant outil dont chaque expérience est unique. Unique pour chacun, et pour une même personne, différente à chaque fois. Ce texte n’a de valeur qu’en référence à qui je suis, c’est un témoignage et pourtant, derrière les mots, chacun pourra y trouver le souffle, la dynamique qui lui deviendra propre.
Infirmier très doué, Laurent Bujon reprend ici un précédent article pour développer son expérience mûrie durant plusieurs années de prise en charge de patients souffrant de maladie de Parkinson. Ma première rencontre avec l’hypnose date d’une dizaine d’années, en salle de réveil où j’étais infirmier intérimaire. Je fus très surpris par le comportement des patients bénéficiant de cette approche : plus calmes, peu algiques, avec des constantes régulières pour la plupart. Et surtout: la «levée » d’anesthésie était plus douce. J’ai aussi travaillé en SMUR et services.
Nous n’en finirons pas d’être surpris (enrichis !) par les particularités de l’hypnose allemande. Alors qu’en France, la systémie connaît une certaine crise dont on peut se demander si elle n’est pas en rapport avec le peu d’intérêt des systémiciens pourl’hypnose, nos collègues allemands adhèrent majoritairement à une vision qui conjugue pleinement ces deux regards qui s’affinent même mutuellement dans une créativité souvent inattendue.
L’importance du dernier livre de Robert Misrahi pour nous, soignants, thérapeutes, aidants, est telle que nous nous devons de revenir vers l’œuvre de ce philosophe peu médiatique, voire discret. Car il s’agit d’un ouvrage de philosophie très concrète, qui se préoccupe assez directement de santé puisqu’il s’occupe d’une manière assez nouvelle d’envisager la vie de couple où la joie est possible à l’intérieur d’une relation d’amour réussie.
Sauf votre respect, le lecteur est un imbécile ! Imaginez, un instant, qu’un article, un roman ou un quiproquo commence ainsi. Vous allez sur-le-champ refuser de continuer la lecture et chercher l’adresse de la rédaction pour lui écrire toute votre colère. Peut-être. Peut-être ? Sûrement, affirmez-vous. Pas si sûr. Pas si sûr ? Vous allez voir. Vous n’allez quand même pas croire que moi, lecteur, je me laisse traiter d’imbécile à la légère.
Paris. Place de la Sorbonne. Place de la Nation. Quai Saint-Augustin. Le garçon de café plaisante avec Joyce, l’assiette arrive riche de couleurs et de saveurs en un agencement ô combien esthétique, le repas se partage longuement, sans qu’il soit question d’y mettre une limite, avec l’autre ou les autres et c’est goût de bonheur. Joyce pétille et s’émerveille. Paris, ville magique, porteuse de la France, riante de beautés autant que de créativités, de subtilités et d’art de vivre.
Griffées Dior, Yves Saint-Laurent ou Versace. Ne vous fiez pas au titre de ce texte, il fallait bien lui donner un petit accent accrocheur ! En fait, je vais parler pour ma paroisse, beaucoup même, et relater mon expérience de formateur invité à donner des classes de maître, d’une journée, de deux jours, de trois jours et même de cinq jours consécutifs en France et au Québec. D’abord, si vous êtes du groupe des formateurs invités, c’est que vous êtes probablement dans la profession depuis belle lurette.
La pratique de l’hypnose dans les structures hospitalières s’amplifie actuellement.
Elle intéresse différentes spécialités et principalement les anesthésistes dans le cadre : du bloc opératoire, de certains gestes techniques, de soins douloureux et de la prise en charge des douleurs chroniques. Les raisons en sont multiples et je retiens : le développement des actes sous locorégionale, la recherche d’une anesthésie peu ou non médicamenteuse qui s’associe à une prise en charge médicochirurgicale mini-invasive, réduisant l’agression chirurgicale.
Je suis né un dimanche soir juste à la fin de la kermesse de l’école du village. Est-ce de là que me vient le goût des fêtes, des rassemblements, de ces jours spéciaux hors du quotidien, de l’ordinaire que chacun vit chez soi à sa manière, à son rythme ? Je ne sais pas, mais j’ai gardé beaucoup de souvenirs du pardon, fêtes du Saint Patron où tout le monde se retrouve à l’église puis aux manèges et stands des forains ambulants, du 14 juillet, fête nationale, où après les courses en sac ou à la cuillère, après les concours de vélos fleuris pour les enfants, tout le monde se trouve sur la place pour danser au son de l’accordéon.