Prenons un grand cercle, sur lequel nous allons placer symboliquement tous les hommes et les femmes du monde. Autour de ce cercle, il y a neuf points de repère, équidistants.
Si je demande à neuf personnes, situées sur chacun de ces points de me décrire ce qu’elle voit de la réalité qui est au centre, chacune va me décrire son point de vue, sa perspective de cette réalité. On a ainsi neuf perceptions, neuf façons de se relier au monde.
La base 1 va d'abord voir ce qui ne va pas, avec une sorte de compétence à déceler les erreurs ou les dysfonctionnements de ce qui est là : c'est le perfectionniste qui filtre le monde extérieur par rapport à ce qui ne marche pas.
Par exemple, il va d'abord voir le tableau de travers ou dans un écrit, la faute d'orthographe. Au niveau affectif, la base 1 risque de vivre dans une certaine colère intérieure, à cause de son taux d’exigence trop élevé. Il va serrer les dents pour corriger ce qui ne va pas, s’améliorer de jour en jour et tenter d'améliorer le monde extérieur.
On rentre dans un processus d'hyperexigence. En psychopathologie, on va trouver dans cette base l'obsessionnel compulsif.
En base 2, la personne va d'abord voir l'homme qui souffre et qui n'est pas assez fort pour se prendre en charge. C'est l'altruiste qui se dit : « Je suis compétent pour voir la souffrance des autres et mes bras sont suffisament grands pour leur apporter ce dont ils ont besoin ; d'ailleurs, je sais souvent mieux qu'eux ce qu'ils devraient faire pour se porter mieux. »
Cela donne l'archétype du nourricier-sauveteur. Au niveau affectif, à force de prendre les autres en charge et d'être axé sur leurs besoins, la personne oublie ses propres besoins et désirs, de sorte qu'au bout de quelques temps, elle ressent une frustration intérieure de pas être assez prise en compte par l'autre. En psychopathologie, on va trouver dans cette base l'hystérique.