Dans les dépressions, quand le rire a disparu et que la parole se raréfie, dans ce « déshumain » dont parlait le psychanalyste Pierre Fédida, les larmes sont parfois seules à dire le malheur qui habite le déprimé - son épuisement, son découragement, son anéantissement. Elles font d’ailleurs partie des symptômes qui permettent de classer les dépressions : dans l’inventaire des dépressions de Beck, la dépression légère entraîne une augmentation des pleurs, la forte dépression une envie constante de pleurer et la dépression grave une incapacité à pleurer.
Ma contribution vise à mieux caractériser ce lien entre larmes et dépressions. Je partirai de la grande diversité des larmes, des manières de pleurer et des situations dans lesquelles on pleure (dépressions, événements tragiques ou heureux, états mystiques…) pour montrer en quoi la connaissance de cette « voie des larmes » pourrait enrichir la pratique du sophrologue ou du thérapeute face à ses patients déprimés. Cependant, parce que les larmes s’écoulent en surface, mais viennent de l’intérieur, qu’elles sont matière objectivable mais disent l’indicible, il m’a semblé que pour en rendre compte, le discours scientifique ne suffisait pas. Les larmes demandent à être dites aussi de l’intérieur, et c’est pourquoi j’introduirai dans mon propos des citations de poètes et d’écrivains ainsi que quelques témoignages personnels.
J’esquisserai une phénoménologie des larmes, dans laquelle je mettrai en évidence divers éléments qui la relient à la sophrologie, en théorie et en pratique. Puis je décrirai le rôle des larmes dans les diverses traditions religieuses qui les ont valorisées, et réfléchirai sur de possibles extrapolations de ces considérations spirituelles à la sphère thérapeutique laïque.
Ce qu’elles sont, ce qu’elles révèlent
Sur le plan neurophysiologique, les larmes sont une des manières dont le système nerveux parasympathique aide un organisme stimulé à revenir à l’homéostasie - approche purement objective, qui ne dit rien des enchaînements psychologiques et à laquelle je préférerai les chemins plus subjectifs des sciences humaines et de la littérature.
Source : http://www.psychotherapie.fr/La-Voie-des-Larmes-Ru...
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